Algeria Start-up Challenge : donner à la jeunesse un motif d’expression à travers le digital
jeudi 21 mai 2020
Lancée le 7 mars à Constantine en Algérie, la deuxième édition de l’Algeria Start-up Challenge (ASC) devait connaître son épilogue le 16 avril dernier à Alger. L’avènement de la pandémie de Covid-19, avec son lot de gestes barrières et de restrictions de la mobilité, ont fait reporter la finale du concours devenu national. Retour sur événement.
En Algérie, la jeunesse déborde de créativité et d’idées de projets. Leur imagination fertile rencontre un écosystème numérique en pleine ébullition. Résultat : des innovations se révèlent dans tous les domaines. C’est dans ce contexte qu’il y a huit mois, le Réseau algérien des incubateurs et accélérateurs de l’innovation (RALIAI) a été mis sur les fonts baptismaux.
Il est l’initiative de Capcowork, un incubateur privé de startups qui recense et accompagne les projets innovants, en vue de bâtir un écosystème entrepreneurial novateur en Algérie. Au sein de RALIAI, se mènent des réflexions donnant lieu à des notes de synthèse destinées au ministère de la micro-entreprise, de la start-up et de l’économie de la connaissance.
« Capacités d’entrepreneuriat »
« Notre stratégie a été de recenser les centres les plus innovants qui nous a amenés vers de grandes écoles. Dans chacune de ces écoles, il y a des clubs dans lesquels, des gens très actifs, démontrent des capacités d’entrepreneuriat. C’est sur ces jeunes que nous nous sommes appuyés pour organiser » l’Algeria Startup Challenge, informe Hamid Bakli, CEO de Capcowork.
A envergure locale pour sa première édition, l’Algeria Start-up Challenge a pris une dimension nationale à l’occasion de cette deuxième édition, grâce au double parrainage du premier ministre et du ministre de la micro-entreprise, de la startup et de l’économie de la connaissance. Destiné à recenser les porteurs de projets innovants, il est devenu un événement itinérant. Et regroupe 647 projets de cinq (05) villes portant sur six (06) différentes thématiques à savoir : les énergies renouvelables, le tourisme, la logistique, la santé, le transport et la distribution, et le e-commerce.
« Pitchi men Darek »
L’Algeria Start-up Challenge a posé ses valises dans la ville de Constantine le samedi 07 mars, date de lancement du hackathon. Une vingtaine de start-ups ont picthé leurs différents projets devant un jury d’experts. C’est au moment où se déroulait la deuxième étape de l’événement dans la ville d’Oran que l’épidémie du Coronavirus commençait à prendre de l’ampleur. Avec des rassemblements interdits et les gestes barrières promus.
Loin de décourager les initiateurs du hackathon, au contraire, ils ont réfléchi en créant la formule « Pitchi men Darek (pitch de chez toi) » via les plateformes de vidéoconférence Skype et Zoom. Ainsi, dans les villes de Béchar, Alger et Ouargla, ils ont réussi à faire pitcher 140 projets. 35 ont été retenus pour participer à la finale. Initialement prévue pour le 16 avril, elle est projetée pour la mi-juin avec de belles perspectives.
De même, l’équipe d’Algeria Startup Challenge composée d’experts locaux et de la diaspora algérienne, a également lancé le CoronHackathon, un concours visant à recenser les projets pouvant soutenir la gestion de la pandémie et l’amélioration du quotidien des citoyens en temps de confinement. Pas moins de 27 projets ont été pitchés dont 5 sont actuellement en cours de déploiement chez l’incubateur Capcowork.
Les initiatives sont de divers ordres : projets de Plateforme de Téléconsultation médicale avec géolocalisation des cas suspects, solution intelligente de livraison du panier de la ménagère basée sur le micro-crédit et l’esprit communautaire de voisinage, ou encore plateforme d’apprentissage en ligne destinée aux enfants portant sur le codage et la maîtrise de l’impression 3D et la réalité virtuelle de manière ludique.
Objectif atteint
Le prolongement du confinement a coïncidé avec la période de Ramadan qui a particulièrement été marquée par la production de contenus audiovisuels à travers le lancement de SahraTech (votre soirée tech), un programme de webinars et de tutoriels proposé chaque soir sur les pages de l’ASC avec l’intervention d’experts locaux et internationaux sur des thématiques liées à l’innovation (5G, IoT & AI, Supply chain, Renewable energies, Invention Vs Innovation, eGovernment, etc.)
« Les 35 finalistes de l’Algeria Start-up Challenge sont tous des gagnants pour avoir participé à cette compétition. C’est une première et c’est très prometteur. Le but, c’est de devenir une référence et une source d’inspiration pour nos jeunes qui sont encore en quête de leur raison d’être, un motif de s’exprimer. Il faut donner les moyens à cette jeunesse pour réussir », insiste Hamid Bakli.
Il précise : « le but, c’est d’avoir 6 finalistes à partir de ceux qui vont se démarquer du caractère innovant et l’impact de la start-up. Et dans le même temps, puisque les pouvoirs publics sont avec nous, il y aura des start-ups qui ne vont pas gagner mais qui vont intéresser les partenaires pour des signatures de contrats, des commandes ou des promesses de signature de contrat. » A terme, les porteurs de projets bénéficieront d’accompagnement, de soutien financier et de formation pour construire des business prometteurs et un écosystème entrepreneurial algérien durable.
Michaël Tchokpodo
(Source : CIO Mag, 21 mai 2020)