Alerte aux parents : Les « groupes » sexe à l’assaut des jeunes « facebookeurs » sénégalais
mardi 6 janvier 2015
Les parents sont avertis ! Ils vont devoir s’intéresser, plus que d’habitude, à ce que leurs enfants font à longueur de journée sur Facebook. En effet, si nombre de jeunes sénégalais se connectent à longueur de journée sur ce réseau social pour se faire des amis, discuter sainement, publier des photos, certains jeunes utilisateurs sénégalais, empruntent les voies les plus lubriques et les plus sombres de ce réseau social.
A l’heure où Facebook est devenu un outil de communication incontournable, utilisé à très bon escient même par les institutions et personnalités les plus prestigieuses de la planète, certains sénégalais pensent que la meilleure utilisation à en faire serait de créer des « Groupes » et pages dont l’objet est purement lubrique.
Dans ces forums, le cœur de la causerie n’est pas réservé aux plus pudiques. Tout y tourne autour de la chair. Point de conversation utile. Le vocabulaire cru, c’est avec un wolof limpide que les utilisateurs discutent sans pudeur.
262.000 jeunes inscrits sur Facebook au Sénégal
Et pourtant, ces groupes ne manquent pas d’abonnés. Avec un accès devenu facile aux Smartphones et à la connexion internet, il suffit aux utilisateurs de Facebook de s’abonner à ces groupes pour pouvoir accéder à leurs contenus.
Pas moins de 262.000 jeunes âgés de moins de vingt (20) ans sont inscrits sur facebook au Sénégal dont 64% de jeunes garçons et 36% de jeunes filles, selon des estimations de notre consultant et expert en stratégie digitale Demba Guèye, patron de l’agence digitale Goviral Senegal.
Au quotidien, publications de photos et vidéos pornographiques tirées du net ou d’utilisateurs qui prennent le soin de ne pas montrer leurs visages, se succèdent.
Les dangers
Selon M. Guèye, 95% de ces profils aux noms très suggestifs ne sont que de gros “pièges à naïfs” tendus par des maniaques pour ferrer des jeunes qui n’ont aucune idée de ce qu’est le droit à l’oubli sur internet. Le reste étant constitué par des jeunes qui sont tombés dans le panneau.
En effet, les publications des photos inappropriées sur Facebook peuvent rapidement ruiner l’existence sociale d’un adolescent ou d’un jeune en engendrant des effets négatifs sur sa future carrière professionnelle. « La raison en est qu’aujourd’hui, de nombreux recruteurs ont recours à une inspection du profil facebook des prétendants aux postes qu’ils proposent », poursuit-il.
Ce qui fait qu’il est aujourd’hui primordial pour les parents, de protéger leurs enfants sur Facebook.
Comment aider son enfant à échapper à ces maniaques ?
Certains adultes pensent, et malheureusement à tort, qu’il faudrait élaborer des stratégies pour épier les plus jeunes afin de savoir ce qu’ils font sur facebook.
Les résultats de ces tentatives allant de l’envoi d’une demande d’amis à son enfant (ou son petit frère / sa petite sœur) dans le but de le (la) surveiller sont souvent désastreux.
Ce qu’il faut faire, ce n’est pas d’essayer de fliquer des jeunes qui maitrisent dix fois plus ces outils que leurs aînés et parents, mais plutôt d’installer un dialogue et une confiance, de sorte à faire prendre conscience aux plus jeunes des dangers sur le long terme de ce type de pratiques, c’est à dire ce que ces photos deviendront d’ici cinq (5), dix (10) voire quinze (15) ans, quand ils voudront trouver un job, ou quand ils auront des enfants et que des gens retrouvent ces photos dans le cyberespace.
Et dans la mesure où ce fléau n’est pas un mal typiquement sénégalais (beaucoup de pays africains s’y adonnent, ainsi que des jeunes dans des pays d’Europe et d’Amérique), conscientiser les populations sur le droit à l’oubli serait l’une des meilleures choses à faire, à la place d’une surveillance qui est, quoi qu’on dise, une violation de leur espace intime, même si les photos qu’ils postent peuvent exposer ces jeunes à la face du monde, sans qu’ils s’en rendent compte.
Car en réalité, ce qui rend inutile certaines techniques de surveillance comme la fouille de l’historique des sites visités ou encore l’intrusion dans ces zones sombres de facebook pour pouvoir les suivre de près, c’est que ces jeunes ne sont pas aussi bêtes que les adultes ont tendance à le penser. Ils savent retourner sur leurs pas pour effacer toute trace de leur passage dans des groupes facebook compromettants, ou sur des sites pornographiques quand ils sont sur un ordinateur partagé.
De plus, la tranche d’âge la plus vulnérable face à ce fléau quitte facebook en masse, et ceux qui y sont encore ont des moyens alternatifs pour discuter et échanger avec leurs congénères. Snapchat, Kik, twitter, Viber, etc, sont de nombreuses plateformes qui ont compris ce besoin d’intimité des jeunes et leur offrent des espaces où ils peuvent discuter en privé, sans que personne de leur entourage ne puisse les surveiller.
(Source : Seneweb, 6 janvier 2015)