Alassane Dialy Ndiaye : ’’L’Etat ne devrait pas vendre ses actions à la Sonatel’’
dimanche 10 mai 2009
L’ancien directeur général, fondateur de la Sonatel, Alassane Dialy Ndiaye, a indiqué dimanche que le gouvernement ‘’ne devrait pas vendre’’ ses actions dans l’entreprise, en raison notamment de ’’l’importance fondamentale’’ des télécommunications dans le monde.
‘’Je pense personnellement que le gouvernement ne devrait pas vendre une partie de ses actions à la Sonatel, que ce soit 9 pour cent, que ce soit même 1 pour cent’’, a soutenu M. Ndiaye qui était l’invité de l’émission ‘’Le Grand Jury’’ de la RFM.
‘’Je pense que quand on a la chance d’avoir une poule qui pond des œufs d’or, il faut l’entretenir, il ne faut pas la tuer’’, a souligné Alassane Dialy Ndiaye, ancien ministre socialiste de la Pêche et des Transports maritimes.
L’Etat sénégalais avait annoncé, en avril dernier, la cession d’une partie de ses actions (9,87 pour cent du capital) à France Télécom, d’ici ‘’la fin du premier semestre 2009’’, avant de reculer, suite aux vives protestations que la décision a suscitée dans le pays. La transaction devait rapporter 200 milliards de francs au gouvernement, selon le ministère de l’Economie et des Finances.
Le Sénégal qui détient 27 pour cent des actions de la Sonatel et France Télécom qui en détient 42 % avaient annoncé le 8 avril dans un communiqué conjoint la signature d’un protocole d’accord par lequel le Sénégal envisageait de vendre une partie de ses actions. Ce qui ferait de l’entreprise française, l’actionnaire majoritaire avec 52 pour cent.
‘’Le gouvernement doit pourvoir trouver 200 milliards de francs pour fonctionner, si tant est qu’il lui manque 200 milliards pour fonctionner’’, a commenté l’ancien directeur général de la Sonatel.
M. Ndiaye a insisté sur ‘’l’importance fondamentale’’ des télécommunications, en soutenant qu’ ‘’une fois qu’un Etat a les pieds dans les télécommunications, il doit tout faire pour renforcer cette présence’’.
‘’Les télécommunications, je le répète, c’est des réseaux d’intelligence. Les télécommunications, c’est la base de l’économie nouvelle, surtout à la sortie de cette crise que nous vivons actuellement’’, a encore dit Alassane Dialy Ndiaye.
‘’On ne peut que se remettre au sens des responsabilités du gouvernement. Il ne faut pas, pour régler un problème passager, compromettre tout l’avenir. La Sonatel, bon an mal an, à travers les dividendes que récupère le gouvernement, l’Etat, à travers aussi les différents taxes et impôts que paie la société récupère plus de cent milliards tous les ans’’, a-t-il estimé.
(Source : APS, 10 mai 2009)