Aïda Ndiaye, Facebook Afrique francophone : « Des actions sont prises pour la sécurité des femmes et des enfants »
samedi 10 août 2019
Consciente que sans une garantie de sécurité, les internautes vont progressivement se tourner de sa plateforme, Facebook multiplie les initiatives pour la protection des femmes et des enfants en ligne. Le géant américain du Net a mis en place une stratégie mondiale pour accroître la sécurité de ses utilisateurs. Aïda Ndiaye, sa représentante en Afrique francophone, lève un coin du voile.
« En Afrique, il y a 313 millions moins de femmes que d’hommes en ligne », rappelle Aïda Ndiaye, responsable des politiques publiques de Facebook pour l’Afrique francophone. La fracture numérique est donc importante sur ce réseau social fondé par Mark Zuckerberg. Une entreprise, même si elle se targue d’avoir près de 2,7 milliards d’utilisateurs mensuels, ne peut mettre sous le tapis de l’oubli ces chiffres. Ainsi, après avoir diagnostiqué les causes de ce recul des femmes (chantages, arnaques, agressions et autres formes de cybercriminalité), Aïda Ndiaye annonce que Facebook a développé « ce qu’on appelle des standards de la communauté qui sont des politiques d’utilisation de Facebook ».
Tout ce qui est lié au chantage, au harcèlement, au discours haineux, l’appel à la violence est interdit sur la plateforme. La représentante de Facebook au Sénégal lance un appel à ce que « les uns et les autres signalent les contenus (dangereux) en ligne car Facebook a des règles, et si un individu viole ces règles, il faut le dénoncer et Facebook prendra les actions nécessaires pour la sécurité des femmes et des enfants ».
Compter sur les autres, c’est bien. Mais compter sur soi-même, c’est mieux. La multinationale en est convaincue. Ainsi, elle s’est donné les moyens d’assurer la sécurité sur sa plateforme. « Depuis 2018, il y a une hausse considérable des personnes employées (ingénieurs, experts) pour assurer la sécurité de nos utilisateurs, plaide Aïda Ndiaye. « C’est un investissement très conséquent de l’entreprise. En plus de cela, nous avons annoncé en janvier dernier l’ouverture d’un centre d’examen de contenus. Et d’ici la fin de l’année (2019), nous aurons plus d’une centaine de personnes basées à Nairobi qui vont examiner les contenus signalés par nos utilisateurs », souligne-t-elle.
C’est une stratégie qui s’explique par la place importante de l’Afrique au cœur de la politique de développement du réseau social. Il y a 146 millions d’Africains qui utilisent Facebook tous les mois. Ce sont des chiffres en nette croissance parmi les 2,700 milliards d’individus qui utilisent les plateformes de Facebook (WhatsApp, Instagram et Messenger).
Légalement, il faut avoir plus de 13 ans pour disposer d’un compte Facebook, Instagram et Messenger. Pour WhatsApp, la loi est différente car il faut avoir plus de 16 ans. Pour Aïda Ndiaye, « c’est le devoir des parents de guider les enfants dans leur expérience numérique ». Elle annonce la création d’un centre qui sera spécialement dédié aux parents afin qu’ils puissent sensibiliser eux-mêmes leurs enfants.
Moussa Diop
(Source : Le Soleil, 10 août 2019)