Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes : Une coquille vide ?
vendredi 5 octobre 2007
Quel est le bon chiffre concernant la vente de la troisième licence de téléphonie à société soudanaise Sudatel ? L’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) qui a, dans les normes, conduit tout le processus a déclaré le 7 septembre 2007 lors d’une conférence de presse, par la voix de son Directeur général, qu’elle avait vendu la licence à 200 millions de dollars, soit 100 milliards de Fcfa. Du coté de l’État, c’est le chiffre de 80 milliards de Fcfa qui a été annoncé par le Chef de l’État lors d’un conseil des ministres. Chiffre confirmé par son Conseiller en NTIC, Thierno Ousmane Sy. Qui donc de l’ARTP ou de l’État avance le bon chiffre ?
Car l’explication sur la dépréciation du dollar ne peut tenir la route. Si on sait qu’une différence de 20 milliards de Fcfa en à peine deux semaine, est en effet très grosse. Mais au-delà de cette question, se pose le problème du rôle exact que les uns et les autres ont joué dans cette affaire assez complexe. L’ARTP doit s’engager au nom de l’État, dont elle dépend. Cependant son statut d’agence lui confère en réalité une certaine autonomie dans son action. En plus, composée de professionnels rompus à la tache, l’ARTP peut accomplir les taches lui incombent dans sa mission. Qu’est ce qui explique donc cette immixtion du palais dans une affaire où apparemment tout n’a pas été dit ? Une immixtion révélée bien après le bouclage du dossier. Et quel rôle le ministère de tutelle, qui a semblé être le grand absent dans cette affaire, a-t-il eu à jouer ?
En tout cas, l’ARTP est dotée d’une mission bien claire. Elle a en effet dans ses prérogatives, l’organisation des appels à la concurrence pour la sélection d’exploitants de réseaux de télécommunications, ouverts au public, l’autorisation des réseaux indépendants et les moyens de cryptologie ; l’agrément des équipements radioélectriques, et la réception des déclarations des services à valeur ajoutée.
Laisser aux agences le soin d’accomplir leurs missions participerait, à n’en pas douter, à éclaircir la lanterne des populations dans la conduite des affaires où les enjeux sont souvent des enjeux de gros sous.
Aliou Kane Ndiaye
Source : Nouvel Horizon, 5 octobre 2007)