Afrique de l’Ouest : Les câbles sous-marins à fibre optique sont exploités à seulement 20% de leurs capacités
mardi 3 juillet 2018
“Je soutiendrais que tous les câbles sous-marins sur la côte ouest de l’Afrique fonctionnent probablement à 20% de leur capacité ou moins“. Cette affirmation est de Funke Opeke, le chef de la direction de Main One Cable qui s’exprimait dans le cadre d’une interview accordée à DatacenterDynamics. Selon elle, même si les Etats d’Afrique de l’Ouest ont investis massivement dans la construction des câbles sous-marins à fibre optique, ceux-ci ne bénéficient pas pour autant pleinement avantages que devrait leur procurer leurs investissements. La faute au manque de centres de données neutres ou ouverts, où tout le monde peut avoir du contenu, ainsi que l’infrastructure robuste pour déplacer le trafic à travers les pays et la Région de l’Afrique de l’Ouest.
Elle soutient également que si la pose des câbles sous-marins était nécessaire, elle n’est toutefois pas suffisante : “Nous avons entrepris de réduire la fracture numérique en s’attaquant à ce qui était perçu comme le goulot d’étranglement le plus important de l’infrastructure à l’époque, à savoir un câble sous-marin. La réalisation s’est vite rendue compte que l’amélioration de la connectivité en Afrique de l’Ouest prendrait plus que la pose de fibres au fond de l’océan’’.
Ainsi, le chef de la direction de Main One Cable soutient que l’amélioration de la connectivité en Afrique repose aussi et surtout sur d’autres infrastructures complémentaires tels que dans les réseaux de distribution terrestres ou les réseaux de données, avec une connectivité de l’utilisateur final nécessitant souvent une couverture 3G ou 4G ; des centres de données, pour rapprocher les données ou le contenu des utilisateurs finaux, et pour assurer de meilleures performances et une expérience agréable en ligne. Des infrastructures qui font actuellement défaut, mais qui, selon elle, sont progressivement en train d’être mises en place.
(Source : TIC Mag, 3 juillet 2018)