Afrique de l’Ouest : Les autorités des télécoms restent réticentes face au succès de Starlink
vendredi 22 mars 2024
Les ambitions du milliardaire américain Elon Musk et de son service internet - par satellite - Starlink ne sont pas accueillis avec le même enthousiasme partout en Afrique.
Grâce à sa flotte satellitaire en orbite basse, le fournisseur Starlink propose de révolutionner l’accès à internet haut débit et projette de s’étendre rapidement sur le marché africain. Mais, alors que le Rwanda, le Bénin, le Kenya ou encore le Nigeria ont déjà signé des partenariats avec la société d’Elon Musk, les autorités de régulation des télécommunications de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso ou encore du Mali menacent de sanctionner les utilisateurs de ce service, qui échappe pour l’instant à toute régulation.
Vente et utilisation « illégale »
Les communiqués publiés ces derniers jours par les autorités de régulation des télécommunications ivoirienne, burkinabè et malienne portent sensiblement le même message : ils dénoncent l’importation, la vente et l’utilisation « illégale » des kits Starlink sur leur territoire. Des poursuites pénales peuvent être engagées contre les contrevenants, qui risquent de lourdes amendes. Les régulateurs tchadiens et nigériens avaient déjà publié des mises en garde similaires.
Selon un acteur averti du secteur au Niger, le déploiement des kits Starlink au Bénin et au Nigeria a provoqué un certain engouement de l’autre côté de la frontière - malgré le prix élevé de cette technologie. Des revendeurs locaux ont donc commencé à importer et à vendre ces kits au Niger, en dehors de tout cadre légal.
Problèmes de sécurité ?
Mais les autorités voient ce phénomène d’un mauvais oeil. En l’absence d’accord avec Starlink, ces connexions échappent à toute taxation et font concurrence aux acteurs agréés. Le déploiement sauvage de ces kits de connexion poserait aussi des problèmes de sécurité : au Mali, une note du Conseil des ministres relève que cette technologie peut « favoriser les actions des groupes armés terroristes ».
Cependant, les autorités maliennes se disent prêtent à « examiner la faisabilité de l’utilisation légale de ce matériel avec les interlocuteurs officiels ». De son côté, le ministre nigérien des Télécommunication s’est entretenu avec des responsables de Starlink en marge d’un déplacement à Barcelone, récemment.
Trois mois après avoir déclaré l’illégalité de Starlink sur son territoire, le Ghana a finalement fait savoir qu’il envisage de signer un accord avec le fournisseur d’accès à internet, afin de résoudre les dysfonctionnements à répétition du réseau sur son territoire.
(Source : RFI, 22 mars 2024)