OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2017 > Juin 2017 > Afrique : combien coûte réellement une heure de communication ?

Afrique : combien coûte réellement une heure de communication ?

lundi 5 juin 2017

Téléphonie

Combien de temps doit travailler un consommateur ayant un revenu équivalent au SMIC national, pour s’offrir une heure d’appels vers le réseau national en prépayé ? C’est la question à laquelle Afric’TIC du groupe COGEFI, un cabinet marocain, vient d’apporter des réponses dans une étude sur l’Abordabilité des TIC dans des économies africaines menée dans 17 pays. Une méthode qui rompt de façon radicale avec les indicateurs classiques comme le taux de pénétration, l’ARPU. Mouad Boumahdi livre les grandes lignes de cette étude inédite à CIO Mag.

Contexte. Au cours de la dernière décade, et grâce aux différentes politiques de libéralisation et de revue du cadre réglementaire et fiscal, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont connu un essor important en Afrique, avec toutefois de grandes disparités entre Pays, en termes d’usage et de coûts.

L’étude a pour objectifs :

– S’affranchir d’indicateurs classiques : Taux de Pénétration, ARPU, …etc., en montrant leurs limites ;

– Définir une « Expérience Client par rapport aux coûts » ;

– Utiliser un indicateur de l’ « Abordabilité » compréhensible et ayant un sens pour le Client – Consommateur.

Souvent, la représentation du niveau de réussite ou d’échec des politiques du secteur est basée sur des indicateurs macroscopiques quantitatifs, comme le « Taux de Pénétration », « Taux de Couverture », « ARPU : Revenu Moyen par Utilisateur », « Revenu Moyen par Ligne », …etc. Quoiqu’importants, ces indicateurs masquent souvent des différences majeures, ou faussent l’interprétation des résultats.

A titre d’illustration, prenons le cas du « Taux de pénétration » du Mobile :

1°) Défini à une période où quasiment chaque client utilisait une seule carte SIM, impliquant de facto : 1 carte SIM = 1 personne physique, cette équivalence a été battue en brèche, avec l’avènement des terminaux multi-SIM, ou par la chute du coût des terminaux. Le client cherchant à bénéficier des tarifs On-Net plus intéressants que l’Off-Net (surtout quand le coût d’interconnexion est élevé), ou réservant chacune des SIM à un usage spécifique (personnel, professionnel, …etc.).

2°) Cet indicateur ne tient pas compte systématiquement de l’usage réel. Ainsi peuvent être comptabilisées dans le parc (selon le pays) des cartes SIM non-actives : n’ayant pas émis d’appel et/ou reçu d’appel, durant de longues périodes (ou n’émettant ou ne recevant plus d’appel).
Ainsi, cet indicateur seul peut induire en erreur quant à l’état réel de dissémination du mobile, et peut même décourager de potentiels investisseurs. Un taux élevé peut être interprété comme synonyme de marché saturé.

Afin d’y pallier, des institutions internationales ont défini des indicateurs composites : IDI (ICT Development Indicator : Union Internationale des Télécommunications, UIT), e-GOV (Nations Unies), NRI (Network Readiness Indicator : Forum Economique Mondial – Davos), …etc., tendant à mesurer l’interaction entre les TIC et les contextes socio-économiques, réglementaire,…etc. Pour notre part, nous avons choisi d’étudier le critère de l’ « Abordablité » des TIC.

Abordablité des TIC. Presque tous les pays africains ont mis en place des « Stratégies Numériques » volontaristes, en investissant dans les infrastructures, en mettant à niveau les cadres juridiques et réglementaires, et en renforçant les capacités institutionnelles et les compétences. Sachant que la majorité d’entre eux est à faible revenu ou à revenu intermédiaire, et connaissent des niveaux élevés de pauvreté, ces stratégies doivent impérativement intégrer les intérêts de l’une des principales parties prenantes : les consommateurs. Notamment par rapport aux coûts.

La majorité des indicateurs classiques indiqués précédemment donne une représentation du secteur, vu du côté des autorités en charge ou des opérateurs, et négligent souvent le « ressenti » du consommateur. Il est donc pertinent de définir un indicateur mesurant l’ « Expérience Client par rapport aux coûts » compréhensible par les consommateurs. Il permettra à l’ensemble des parties prenantes d’évaluer le niveau d’adéquation entre l’état de l’offre et la « Capacité Potentielle d’Absorption des Consommateurs » des produits et services TIC.

Abordabilité – UIT. Dans son rapport sur la société de l’information (Measuring The Information Society Report – 2016), l’UIT a utilisé comme indicateur d’ « Abordabilité » la notion de « Coût Mensuel d’un Usage Standard [1] » rapporté en pourcentage du Produit Intérieur Brut (PIB) mensuel moyen par habitant. C’est un indicateur important pour établir des comparaisons macroscopiques. Toutefois, il présente une double limite : i) Il est vague pour le commun des consommateurs. ii) La notion de « PIB mensuel moyen par habitant » gomme les différences de revenus entre différentes catégories socio-professionnelles.

Abordabilité – Effort. Afin de pallier ce qui précède, nous proposons d’utiliser un indicateur universel de l’Abordabilité, basé sur l’effort (lié au travail) nécessaire pour accéder à un service donné. Dans le présent article, nous avons choisi comme référent : un consommateur, souscripteur d’un service prépayé, qui gagne le SMIC et qui consomme une heure d’appels vers le réseau national. L’indicateur à mesurer est : Combien doit travailler un consommateur ayant un revenu équivalent au SMIC national, pour s’offrir 1 heure d’appels vers le réseau national en prépayé ?

L’étude réalisée porte sur un échantillon de 17 économies africaines, elle a été menée au cours du 1er trimestre 2017, et exploite les données de l’année 2016.

Dans la figure 1, nous présentons le « Taux de pénétration » de la téléphonie de l’échantillon étudié. Dans la figure 2, nous présentons « Le nombre d’heures de travail nécessaires pour qu’un consommateur ayant un revenu équivalent au SMIC national et souscripteur d’un service prépayé, puisse payer 1 heure de communication vers le réseau national ».

Le coût d’appel utilisé est la moyenne pondérée des coûts facturés par les opérateurs d’un pays. Le facteur de pondération est égal à la part de marché en souscripteurs de chaque opérateur.

Tableau abordabilité

De cette étude nous pouvons tirer les enseignements suivants :

1°) Uniquement en Tunisie, une personne au SMIC travaille moins d’une heure pour s’offrir une heure d’appels ;

2°) Dans seulement quatre Pays, une personne au SMIC doit travailler moins de 5 heures ;

Dans 6 Pays sur 17, une personne au SMIC doit travailler au moins 20 heures ;

  • Au Mali et au Niger, 1 SMIC doit travailler plus de 30 heures ;
  • 2ème en « Taux de Pénétration » le Mali est avant dernier en terme d’ « Abordabilité » ;
  • Les 3 derniers Pays en termes d’ « Abordabilité » sont des Pays enclavés.

En conclusion, la disparité est grande, y compris entre pays limitrophes ou de composition socio-économiques similaires. Elle ne semble pas répondre à une logique économique. Ensuite, le coût supporté (correspondant à l’effort lié au travail) est très élevé dans une majorité des pays : dans plus de 75% des pays de l’échantillon, une personne au SMIC doit travailler plus de 5 heures pour s’offrir 1 heure d’appels.

Les Nations unies ont identifié les TIC comme un des facteurs clés, pour l’atteinte des 17 Objectifs de Développement Durable (SDG : Sustainable Development Goals) à échéance de 2030. Pour qu’ils puissent jouer pleinement ce rôle, les stratégies de développement du secteur doivent intégrer comme facteur clé, la notion de « Capacité Potentielle d’Absorption des Consommateurs » à travers l’ « Abordabilité ».

Différents leviers peuvent agir dans le sens de la réduction des coûts, nous pouvons citer, entre autres :

i) Stimulation d’une concurrence efficace.

ii) Développement d’un écosystème local, favorisant l’émergence de fournisseurs de produits ou services locaux compétitifs par rapport à ceux importés.

iii) Mise en place d’un cadre réglementaire favorisant l’innovation : fiscalité du secteur, propriété intellectuelle, …etc.

iv) Formation et mise à niveau des compétences locales.

v) Aménagement coordonné du territoire incluant les infrastructures TIC, avec le concours du Fonds de Service Universel et des collectivités territoriales.

Enfin, l’indicateur « Abordabilité – Effort », gagne à être amélioré et complété : par son extension à d’autres niveaux de revenus représentatifs, et par des enquêtes sur les revenus et la consommation des ménages.

(Source : CIO Mag, 5 juin 2017)

Documents joints

  • tableau-abordabilite.jpg (JPG - 60.1 kio)

[1] Usage standard : 30 appels et 100 SMS par mois en prépayé

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4414/5180 Régulation des télécoms
  • 356/5180 Télécentres/Cybercentres
  • 3296/5180 Economie numérique
  • 1899/5180 Politique nationale
  • 5180/5180 Fintech
  • 521/5180 Noms de domaine
  • 1731/5180 Produits et services
  • 1555/5180 Faits divers/Contentieux
  • 753/5180 Nouveau site web
  • 4660/5180 Infrastructures
  • 1728/5180 TIC pour l’éducation
  • 213/5180 Recherche
  • 247/5180 Projet
  • 3461/5180 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1853/5180 Sonatel/Orange
  • 1636/5180 Licences de télécommunications
  • 276/5180 Sudatel/Expresso
  • 939/5180 Régulation des médias
  • 1296/5180 Applications
  • 1041/5180 Mouvements sociaux
  • 1591/5180 Données personnelles
  • 134/5180 Big Data/Données ouvertes
  • 608/5180 Mouvement consumériste
  • 369/5180 Médias
  • 662/5180 Appels internationaux entrants
  • 1632/5180 Formation
  • 93/5180 Logiciel libre
  • 2022/5180 Politiques africaines
  • 988/5180 Fiscalité
  • 170/5180 Art et culture
  • 583/5180 Genre
  • 1655/5180 Point de vue
  • 1022/5180 Commerce électronique
  • 1465/5180 Manifestation
  • 327/5180 Presse en ligne
  • 125/5180 Piratage
  • 207/5180 Téléservices
  • 936/5180 Biométrie/Identité numérique
  • 305/5180 Environnement/Santé
  • 327/5180 Législation/Réglementation
  • 340/5180 Gouvernance
  • 1747/5180 Portrait/Entretien
  • 147/5180 Radio
  • 780/5180 TIC pour la santé
  • 273/5180 Propriété intellectuelle
  • 58/5180 Langues/Localisation
  • 1057/5180 Médias/Réseaux sociaux
  • 1975/5180 Téléphonie
  • 193/5180 Désengagement de l’Etat
  • 1074/5180 Internet
  • 116/5180 Collectivités locales
  • 389/5180 Dédouanement électronique
  • 1153/5180 Usages et comportements
  • 1071/5180 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 573/5180 Audiovisuel
  • 3141/5180 Transformation digitale
  • 390/5180 Affaire Global Voice
  • 157/5180 Géomatique/Géolocalisation
  • 317/5180 Service universel
  • 671/5180 Sentel/Tigo
  • 176/5180 Vie politique
  • 1570/5180 Distinction/Nomination
  • 35/5180 Handicapés
  • 698/5180 Enseignement à distance
  • 798/5180 Contenus numériques
  • 598/5180 Gestion de l’ARTP
  • 184/5180 Radios communautaires
  • 1738/5180 Qualité de service
  • 442/5180 Privatisation/Libéralisation
  • 135/5180 SMSI
  • 495/5180 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2755/5180 Innovation/Entreprenariat
  • 1344/5180 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 47/5180 Internet des objets
  • 172/5180 Free Sénégal
  • 583/5180 Intelligence artificielle
  • 198/5180 Editorial
  • 26/5180 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous