Afreximbank s’attend à ce que 15 à 20 pays rejoignent le système de paiement et de règlement panafricain, d’ici fin 2023
lundi 19 juin 2023
Le système a pour but de permettre aux pays africains d’effectuer des paiements transfrontaliers instantanés en devises locales. Sa mise en œuvre complète devrait permettre au continent d’économiser plus de 5 milliards de dollars en coûts de transactions de paiement chaque année.
La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) s’attend à ce que 15 à 20 pays du continent rejoignent le système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS) d’ici fin 2023, a rapporté Bloomberg, dimanche 18 juin, citant un dirigeant de l’institution financière panafricaine.
« Nous prévoyons que 15 à 20 pays auront rejoint le système panafricain de paiement et de règlement d’ici la fin de l’année en cours », a déclaré le président d’Afreximbank, Benedict Oramah (photo), en marge des Assemblées annuelles de la banque, qui se déroulent dans la capitale ghanéenne, Accra, jusqu’au mercredi 21 juin.
Lancé en septembre 2021, le PAPSS a pour objectif de permettre aux pays africains d’effectuer des paiements transfrontaliers instantanés en devises locales. Ce système qui a été déjà testé dans neuf pays, dont le Nigeria, le Ghana, le Liberia, la Gambie, permet notamment de faire des achats, de transférer de l’argent, de payer des salaires, de négocier des actions ou d’effectuer le règlement des transactions commerciales de grande valeur. Sa mise en œuvre complète devrait permettre au continent d’économiser plus de 5 milliards de dollars en coûts de transactions de paiement chaque année.
« Pour l’instant, le système utilise les taux de change du dollar. Mais nous travaillons avec les banques centrales pour développer un mécanisme de taux de change qui permettrait aux 42 monnaies africaines d’être convertibles entre elles », a souligné M. Oramah.
Selon lui, l’objectif du PAPSS n’est pas cependant de contourner le billet vert alors que le mouvement de dédollarisation s’amplifie sur les marchés émergents.
« Nous ne contournons aucune devise. Ni le dollar, ni le yuan, ni l’euro. Ce n’est pas l’objectif du projet », a-t-il expliqué.
Pour accompagner l’expansion du système de paiement panafricain, Afreximbank prévoit de mobiliser 3 milliards de dollars afin de soutenir la compensation.
« Avec la reprise du commerce intrarégional, l’espoir est que la position nette de règlement après compensation devienne nulle, de sorte qu’il ne soit pas nécessaire de payer un dollar à qui que ce soit », a indiqué le président d’Afreximbank.