Affaire des Calls-centers de Dakar : Karim Wade blanchi par le Tribunal de Paris
samedi 7 février 2004
L’affaire pendante devant la justice française et opposant Karim Wade à l’hebdomadaire parisien le Nouvel Economiste, vient d’être vidée par la 17ème chambre du tribunal de Grande instance de Paris. C’est ce qu’on a appris hier soir de sources proches de la Présidence de la République du Sénégal. Le fils du chef de l’Etat Sénégalais avait assigné en justice le Directeur de publication du journal ainsi que Laurent Hirsh, auteur de l’article incriminé, « L’âge de raison des calls-centers », paru dans l’édition du 17 au 30 janvier 2003 du Nouvel Economiste.
L’article mettait en cause Karim Wade, fils et conseiller du président Abdoulaye Wade, qui aurait, dans l’opération de création de centres d’appels téléphoniques versé dans des pratiques de corruption passive, de clientélisme et de népotisme. Karim Wade a ainsi gagné le procès qu’il avait intenté à ses accusateurs.
Le patron du Nouvel Economiste et l’auteur de l’article ont donc été reconnus coupables de diffamation publique à l’égard de Karim Wade. Une peine de 35 000 euros d’amende ferme leur a été infligée. Aussi, le jugement devra être publié par leurs soins dans des journaux français et internationaux. En outre, Karim Wade, qui avait demandé à titre de dommages et intérêts un euro symbolique, a vu sa demande satisfaite.
Dans le communiqué qui a été servi aux rédactions pour information sur cette affaire, il est précisé que « le Tribunal a rejeté l’exception de bonne foi qui avait été plaidée par le Nouvel Economiste en relevant que la gravité de l’imputation exigeait une enquête préalable et contradictoire par l’auteur de l’article, Karim Wade, convient-il de le préciser, n’ayant jamais été ni questionné, ni approché par l’auteur de l’article lors de son enquête sur les centres d’appels téléphoniques ». D’ailleurs, à, cet égard, « le Tribunal a relevé que les extraits de la presse Sénégalaise et de l’ouvrage de Abdou Latif Coulibaly invoqués par les prévenus pour établir les prétendues pratiques de corruption, de népotisme et de clientélisme ne leur étaient d’aucun secours en estimant que leur teneur ne pouvait pas corroborer leurs allégations concernant Karim Wade ».
Ce dernier, à en croire ses proches aurait refusé les demandes de règlement à l’amiable formulées par les prévenus car il tenait à poursuivre l’affaire jusqu’au bout avec, à la clé, un bain à grande eau par le tribunal de Paris. Pour l’heure on ne sait pas si les prévenus vont interjeter appel du jugement.
Mamadou BIAYE
(Source : Le Quotidien 7 février 2004)