Affaire Momar Ndao/Sonatel : Le président de l’Ascosen se rectifie et mouille Cheikh Tidiane Mbaye
vendredi 18 novembre 2011
Momar Ndao a plaidé hier non coupable dans l’affaire qui l’oppose à la Sonatel. Il n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Selon le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), les propos qui lui sont prêtés dans la parution du quotidien L’As du 6 juin dernier, ne sont pas bien rapportés. Momar Ndao a reconnu seulement avoir dit que la Sonatel a menti, mais qu’il n’a pas fait cas d’une arnaque au sujet de cette société. Le président de l’Ascosen répondait du délit de diffamation au préjudice de la Sonatel. Pour lui, les informations véhiculées par la Sonatel, qui laisse entendre que si l’on applique les taxes sur les appels entrants, elle risque de voir son chiffre d’affaires chuter de 50 % et engendrer des conséquences qui pourraient conduire à un licenciement des travailleurs, ne se justifient pas.
Fondant sa certitude sur le rapport financier de l’Entreprise téléphonique de 2009 -2010, M. Ndao soutient que cela résulte de la désinformation.
A l’en croire, malgré la surtaxe les gens continuent à appeler et au Sénégal le nombre d’appels entrants a augmenté en passant de 117 à 125 milliards. Donc s’il y a un perdant dans cette affaire ce n’est pas la Sonatel, c’est plutôt France Télécom. En fait, c’est suite au bénéfice à coup de milliards que l’opérateur de téléphonie fait sur le dos des consommateurs, que l’Etat a décidé de procéder à un prélèvement de la taxe sur les appels entrants. L’idée était d’abord de prélever ces taxes sur le consommateur sénégalais. Mais, au vu de son pouvoir d’achat très faible, l’on a estimé nécessaire de le faire sur les appels entrants. Selon Momar Ndao les émigrants ont une meilleure situation.
Momar Ndao est persuadé que la Sonatel continuera toujours à gagner et en veut pour preuve le cas du Ghana et de la Guinée qui ont déjà expérimenté cette idée. Le président des consommateurs est d’avis que la Sonatel ne veut pas être contrôlée. D’ailleurs, ajoute-il, l’Etat n’a aucune possibilité de contrôler les lignes frauduleuses. C’est pourquoi, il veut mettre son propre compteur afin de savoir ce qu’il peut gagner et ne plus se contenter de simples déclarations de la Sonatel. Et c’est pour cette raison, déballe-t-il, « que Cheikh Tidiane Mbaye Directeur de la Sonatel avait dit au président de la République ‘’laissez, on vous donne l’argent’’ ». Et M. Ndao de poursuivre : « Il m’a aussi appelé par Téléphone un jour depuis la Chine pour me dire qu’on se connaît depuis plus de 20 ans. Cette affaire est une affaire de grands bandits. Il ne faut pas que ça passe. Je ne veux pas être contrôlé tout le temps. On s’acharne sur moi, mais je suis en train de recruter votre fils pour que tu laisses tomber. En tout cas même les ministères concernés ne sont pas d’accord et cette affaire ne passera pas. »
Convaincus de sa culpabilité, les avocats de la partie civile ont réclamé 100 millions de francs Cfa. Le Parquet s’en est rapporté. Alors que la défense a plaidé la relaxe et demande de rejeter la constitution de la partie civile. L’affaire est mise en délibéré jusqu’au 15 décembre.
Justin gomis
(Source : Le Quotidien, 18 novembre 2011)