Affaire Global Voice : Souleymane Ndéné Ndiaye prend le dossier en main et demande une trêve aux syndicalistes...
samedi 17 juillet 2010
Le contentieux dans le secteur des télécoms né de l’arrivée programmée de Global Voice pour le contrôle des appels internationaux entrants est désormais pris en charge par le Premier ministre. Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a rencontré hier les différents acteurs impliqués dans cette affaire. Il a demandé aux syndicalistes d’observer une trêve jusqu’au retour du président Wade.
Le dossier Global Voice, du nom de cette société avec qui l’Etat a signé un contrat pour assurer le contrôle des appels internationaux entrants, était jusqu’ici géré par la présidence de la République. Ce, par l’entremise de Thierno Ousmane Sy, Conseiller spécial du président de la République chargé des Ntic et l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Mais voilà qu’hier, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye est entré dans la dansé et a pris possession du dossier il a, dans ce dessein, rencontré un certain nombre d’acteurs évoluant dans le secteur des télécommunications.
De sources bien informées, c’est Cheikh Tidiane Mbaye, le Directeur général de la Société nationale des télécommunications (Sonatel) qui a ouvert le bal des audiences, hier. Il sera suivi par Ndongo Diaw, le Directeur général de l’Artp et son staff. Après le régulateur, c’est au tour de l’Intersyndicale de la Sonatel de faire le déplacement au 9e étage du Building administratif pour échanger avec le Premier ministre sur le dossier Global Voice.
Les discussions avec ces différents acteurs ont tourné sur l’opportunité de mettre en place le système de contrôle, les avantages pour les uns ou les inconvénients pour les autres. Le Premier ministre avait à ses côtés Moustapha Guirassy, le nouveau ministre de la Communication et des Télécommunications.
Ces rencontres entre le Premier ministre et les acteurs du secteur des télécommunications avaient été précédées par l’entrevue entre les syndicalistes de la Sonatel et le ministre Moustapha Guirassy. Car, depuis la prise du décret N’2010-632 du 28 mai 2010, instituant un système de contrôle et de tarification des communications téléphoniques internationales entrant au Sénégal qui est confié à Global Voice : les travailleurs ne cessent de manifester contre ce texte qui, outre le contrôle des communications, fixe un tarif minimum de 141 francs pour chaque minute de communication.
... qui disent niet et attendent « un signal fort de l’Elat »
Le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a reçu, hier, entre 12h10 et 15 heures, les syndicalistes de la Sonatel réunis au sein d’une intersyndicale, pour discuter de la question de Global Voice. Ce que confirme Mamadou Aïdara Diop, le Coordonnateur de l’Intersyndicale des travailleurs de la Sonatel, qui précise que la rencontre a tourné sur « le pourquoi de la mise en branle du secteur des télécommunications ». Durant cette rencontre, le chef du gouvernement a demandé une trêve aux syndicalistes en attendant le retour du président de la République. « Il nous a demandé de mettre la pédale douce jusqu’au retour du chef de l’Etat prévu le 22 juillet », a affirmé M. Diop qui précise que ses camarades syndicalistes ont « pris acte de la demande du Premier ministre ». Cependant, ils ont fait comprendre à Souleymane Ndéné Ndiaye qu’ils ne mettront « la pédale douce que si et seulement si l’Etat émet un signal fort ». « Nous sommes toujours sur nos positions. Pour qu’on les change, il faut suspendre le décret et ouvrir des concertations », a insisté le syndicaliste de la Sonatel au téléphone.
Auparavant, M. Diop indique que les travailleurs de la Sonatel ont expliqué au Premier ministre les trois questions essentielles qui créent le charivari dans le secteur. Il s’agit de la licence d’exploitation de la 3G+ qui, malgré les promesses des plus hautes autorités, n’est toujours pas accordée à la Sonatel, contrairement à son concurrent Expresso. Les travailleurs, selon toujours Mamadou Aidara Diop, ont évoqué la question de « croissance externe de la Sonatel » avec son corollaire qui est la renégociation du pacte d’actionnariat. Mais surtout « faire comprendre à l’Etat que le projet Global Voice conduit directement à la catastrophe dans le secteur des télécommunications ». « C’est un projet maléfique qu’il faut arrêter parce que c’est dangereux pour le pays », a expliqué le Coordonnateur de l’intersyndicale de la Sonatel au Premier ministre.
Après ces explications, Souleymane Ndéné Ndiaye a fait savoir que les informations qui lui ont été livrées, il ne les avait jamais eues. Il indique avoir pris bonne note des éclairages qu’il a reçus des syndicalistes et promet d’en informer le président Wade dès son retour.
Bachir Fofana
(Source : Le Populaire, 17 juillet 2010)