Adama Mbodji, ingénieur Informaticien Développeur de Logiciels : « D’ici deux ans, les écoles du Sénégal seront informatisées »
jeudi 8 novembre 2007
La gestion des notes des élèves, des emplois du temps, le calcul des moyennes, le classement des rangs, le cumul des absences, la remise des bulletins de notes à temps constituent de véritables casse-tête pour les chefs d’établissements sénégalais. Pour venir à bout de toutes ces difficultés, Adama Mbodj, un informaticien sénégalais a mis en place un logiciel dénommé « Msdaara » (logiciel de gestion scolaire) qui permettra aux enseignants de ne plus faire des erreurs en calculant les notes des élèves. M.Mbodj a annoncé que d’ici deux ans, toutes les écoles sénégalaises seront informatisées.
En quoi consiste le logiciel (Msdaara) que vous avez présenté aux chefs d’établissements et enseignants de la région de Dakar ?
D’abord cet atelier permet de former les chefs d’établissements et les enseignants à l’utilisation d’un logiciel de gestion scolaire qui se nomme « MSDAARA ». Il a été vulgarisé dans plus de 60 établissements scolaires au Sénégal. Aujourd’hui nous voulons former 30 autres établissements scolaires dont tous les lycées de la région de Dakar. Ce logiciel a été désigné comme meilleur « ICT Best praticien de l’Afrique de l’Ouest et du Centre » lors du forum de Burkina en juin 2007. Si nous continuons dans cette lancée, il sera vulgarisé dans tout le système éducatif sénégalais. Son but consiste à aider les enseignants à la gestion des emplois du temps. Il permet également de mieux gérer les notes des élèves, leurs inscriptions, entre autres. Le Logiciel « Msdaara » permet également aux chefs d’établissements, d’envoyer des bulletins semestriels aux parents d’élèves par email ou la moyenne de l’élève par Sms sur le téléphone portable du parent qui ne dispose de mail.
Donc, c’est pour aider les professeurs dans le calcul des notes et éviter des erreurs et surtout des réclamations des élèves ainsi que des parents ?
Le rôle de ce logiciel est de calculer toutes les données c’est-à-dire, les moyennes, les rangs, les cumuls des absences des élèves. Bre, c’est un outil de gestion de notes, des emplois du temps des professeurs, de classements des rangs, etc. Avec cet outil informatique, les élèves peuvent désormais recevoir automatiquement leurs bulletins de compositions après les épreuves et les parents seront au courant de la publication des notes parce qu’ils recevront des notes par E-mail ou Sms en même temps que les élèves.
Est-ce que cet atelier de quelques heures permettra aux professeurs et chefs d’établissements de maîtriser le logiciel ?
Oui ! C’est un logiciel très simple à utiliser. Vous avez vu l’interface utilisateur, il y a que des dessins, des logos, des boutons. Il n’y a pas de menu où l’on demande aux utilisateurs d’afficher ou imprimer des données, ce qui est souvent difficile pour des gens qui n’ont pas de connaissances en matière d’informatique. L’utilisation est très simple et au bout de deux heures de pratiques l’apprenant peut maîtriser le logiciel.
Pour ce qui concerne le logiciel Msdaara, est-ce que les autres établissements du Sénégal et surtout ceux qui sont dans les zones reculées vont en bénéficier ?
La politique du ministère de l’Education, de Microsoft ainsi que la mienne en tant que formateur, est de faire bénéficier ce projet à tous les établissements scolaires du Sénégal, quelles que soient leurs positions géographiques. Et nous avons déjà commencé à le faire dans certaines régions. C’est ainsi que l’année dernière, en collaboration avec le ministère chargé des questions pédagogiques, Microsoft et Usaid-Paem/classe, avions formé des enseignants des établissements des régions de Diourbel, Fatick, Tambacounda, Kolda et Louga. Il y a d’autres établissements qui disposent déjà de ce logiciel. C’est le cas du Prytanée militaire de Saint-Louis. Aujourd’hui, ce projet est lancé et d’ici deux, ans tous les établissements scolaires du Sénégal seront informatisés. Je rappelle que Microsoft est le principal bailleur de ce projet puisque c’est lui qui achète le logiciel et l’offre gratuitement aux écoles. Il y avait également le Paem/Classe, même s’il n’a rien donné cette année. J’espère que l’année prochaine, il sera sur la liste des donateurs. Mais le financement et les logiciels qui sont à notre disposition nous permettent de couvrir des établissements qui sont dans le besoin. Car, ce projet sera seulement important si tout le système éducatif sénégalais dispose de ce logiciel et qu’il n’y ait plus d’erreur dans le calcul des notes des élèves.
Propos recueillis Eugène Kaly
(Source : Le Soleil, 8 novembre 2007)