La sous-région ouest-africaine veut résorber son gap numérique qui le sépare des pays développés. Pour ce, une rencontre Acp/Union européenne pour le développement des Ntic dans la zone se tiendra à Dakar du 24 au 26 mai prochain. Comme l’a souligné le responsable du volet Ntic au Conseil national du patronat, Oumar Diop, la dite rencontre permettra d’une part de faire un état des lieux du secteur des Ntic en Afrique de l’Ouest afin d’harmoniser les stratégies de développement du secteur, et d’autre part de réaffirmer son importance stratégique. Il permettra aussi de favoriser les échanges entre les acteurs à travers un salon Tic’s et un centre d’affaires et de transactions.
Pour Oumar Diop, cette rencontre de trois jours sera également un prétexte pour une mise à niveau international des entreprises Acp, et ce, grâce aux transferts technologiques induits et une amélioration de la productivité et de l’extension de nouveaux marchés pour les entreprises de l’Union européenne.
Cependant, comme a tenu à le rappeler Oumar Diop du Cnp, cette insertion au marché international nécessite au préalable une connexion au réseau global pour lever le facteur limitant que constitue la faible disponibilité de la bande passante pour l’accès à Internet. Si l’on sait qu’en 2002, l’Afrique présentait une très faible bande passante avec seulement 0,7% du trafic internet mondial. Au même moment, le trafic inter-africain était quasi inexistant.
Avec le potentiel offert par la mise en place du câble sous-marin, le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication apparaît comme un levier de productivité et de croissance durable pour la région ouest africaine.
Toutefois, malgré ces opportunités, la sous-région ouest-africaine fait face à de nouveaux goulots d’étranglement. Il s’agit de parvenir à l’accroissement de l’attrait des investissements directs étrangers, de l’amélioration des compétences et de la compétitivité des entreprises. Il est aussi question de la baisse des coûts des communications, de l’amélioration de l’accès aux services sociaux comme la télé-médecine et de la réduction de la fuite des diplômés vers l’étranger. Le coût très élevé de l’accès aux liaisons spécialisées demeure aussi un facteur contraignant pour la plupart des pays de la sous région. S’ajoute à cette panoplie d’insuffisances l’environnement financier peu favorable à des investissements (fonds d’investissements, de lignes de crédit, etc.).
Ibrahima DIAW
(Source : Wal Fadjri, 21 mars 2005)