Achat en ligne : seuls 4 % de Sénégalais en font recours
mercredi 4 février 2015
4 % des Sénégalais font l’achat via internet en direction des boutiques étrangères alors qu’il y a des entrepreneurs nationaux qui offrent les mêmes services. C’est cette tendance que des sociétés sénégalaises spécialisées dans le e-commerce tentent d’inverser en permettant aux internautes sénégalais d’acheter chez eux d’abord pour soutenir leur économie. Ils ont émis ce souhait, hier, lors d’une conférence sur le commerce électronique.
Les Sénégalais, pourtant très ouverts à la toile, n’achètent pas beaucoup en ligne. A en croire la directrice de « Kaymu », une structure spécialisée dans le commerce en ligne, moins de 5 % des Sénégalais pratiquent l’achat en ligne. Un pourcentage que le groupe compte relever en encourageant l’achat à travers la toile. Une intention exprimée, hier, lors d’une rencontre autour du thème : « E-commerce, opportunités de développement économique du Sénégal », présenté par la directrice de Kaymu, Sassone Niang.
Ce chiffre, en plus d’être faible, concerne le commerce vers l’étranger au détriment des boutiques électroniques locales. Une faiblesse que l’un des groupes pionniers en matière de commerce électronique veut corriger en offrant des sites et espaces de vente sur internet.
Au-delà de l’initiative de l’offre de services au niveau national, Mme Niang rappelle que le e-commerce peut contribuer à la croissance du pays par la création de valeurs ajoutées. Partageant leurs expériences après un an de service, elle soutient que cette structure a déjà créé 20 emplois en un an. Autour de ces ressources humaines, les marchands sont invités à booster leurs chiffres d’affaires en faisant héberger leurs produits sur la toile. De l’avis de Mme Niang, cette vente en ligne a commencé à faire des millionnaires parmi les marchands ambulants, devenus un casse tête pour les autorités.
Pour sa part, la responsable de la communication, Ilda Latzoo, de ladite société soutient que le Sénégal est favorable au développement du commerce en ligne grâce à un réseau fiable, des infrastructures stables, un système Adsl performant. Mieux, fait-elle remarquer, avec un taux de pénétration d’internet d’environ 22 % et plus de 3 millions d’internautes, le marché de l’e-commerce offre de nombreuses opportunités de création de richesses.
Mme Latzoo relève cependant que le commerce en ligne doit relever des défis. Il s’agit notamment du faible taux de bancarisation qui ne permet pas les payements directs en ligne. Les entreprises sont obligées de payer selon le système classique qui exige la présence physique. Mais aussi de la faiblesse d’adhésion des jeunes au commerce en ligne pourtant rentable et facile à pratiquer.
Emile Dasylva
(Source : Wal Fadjri, 4 février 2015)