Abus de confiance - 3 mois assortis de sursis pour trois vendeurs de cartes de crédit
vendredi 13 juillet 2012
Trois agents commerciaux ont été condamnés à trois mois assortis de sursis pour abus de confiance sur des cartes de crédit de téléphonie mobile qu’ils étaient chargés de vendre à Dakar et dans la banlieue.
Tout commence le 16 février dernier quand une société de distribution de cartes de crédit de téléphonie fait signer à trois de ces commerciaux des reconnaissances de dette équivalant aux manquants qu’ils ont eus dans leurs ventes.
Obligés, selon eux, de signer ces documents, ils recevront plus tard des convocations de la police centrale pour leur signifier leur délit d’abus confiance.
Devant la barre, les prévenus (deux femmes et un homme) ont tous nié avoir eu l’intention de frauder. « On n’a pas dépensé l’argent issu de ces cartes. Ce sont des fuites de crédits ou des erreurs de transferts qui sont à l’origine de ces sommes manquantes de nos versements », a souligné une prévenue.
« Parfois on peut envoyer du crédit à un client détaillant mais on n’a pas d’accusé de réception. Du coup, on reprend l’opération alors que le premier envoi a bien eu lieu » a expliqué une autre prévenue. « Ce qui fait qu’on a des manquants », a-t-elle ajouté.
« Je suis dans la même situation que mes deux collègues », a ajouté un autre prévenu. « Mais , a-t-il précisé, on m’a aussi volé 150 cartes de mille francs et 280 cartes de 250 ».
Les deux femmes ont eu des manquants de 650.000 francs et de 800.000 tandis que le jeune doit à la société 900.000 francs.
S’expliquant sur la signature des reconnaissances de dette, une prévenue a dit : « on nous a contraints. Et à la société, dès qu’on nous donne les cartes, c’est sous notre responsabilité ».
L’avocat de la partie civile a demandé trois millions de dommages et intérêts toutes causes de préjudices confondus. Selon lui, le fait qu’ils ont signé les reconnaissances prouvent que les faits sont avérés.
Le procureur a, dans ses réquisitions, demandé l’application de la loi.
Les deux avocats de la défense ont tous demandé la relaxe pure et simple des trois commerciaux qui selon Me Aboubakry Barro « ont beaucoup perdu dans cette affaire en plus de leur boulot ».
« On n’a pas de preuves que des solutions ont été trouvées pour les erreurs techniques depuis 2010 ,comme l’a dit le responsable commercial », a-t-il ajouté.
« Ce dossier a été monté de toutes pièces, car ces prévenus ont porté plainte devant le tribunal du travail pour licenciement abusif », a indiqué, un autre avocat de la défense, Me Khassimou Touré.
« L’élément moral manque à cette affaire. Ils n’avaient pas l’intention de frauder. Ils étaient en train de payer, depuis décembre, leurs sommes manquantes. La société a voulu se venger », a-t-il poursuivi.
Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu les prévenus coupables d’abus de confiance. Ils ont été condamnés à trois mois assortis de sursis. Ils devront également payer à leur ex-employeur les sommes de 600.000, 800.000 et 900.000 francs.
(Source : APS, 12 juillet 2012)