Abdou Salam Sall pour une adaptation du contenu des ordinateurs aux valeurs locales
mercredi 10 février 2010
Le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), Abdou Salam Sall, a plaidé, mercredi à Dakar, pour une adaptation aux valeurs locales’’ du contenu des ordinateurs qui sont mis à la disposition des enfants dans le système éducatif, estimant que le contenu actuel peut donner une fausse impression aux enfants sur ‘’l’homme noir’’.
‘’Au-delà des équipements, le problème actuel des ordinateurs, ce sont les contenus’’, a relevé M. Sall lors du lancement de l’initiative OpenED (éducation pour tous) initié par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) et du Bureau régional pour l’éducation en Afrique (BREDA/UNESCO).
‘’Nous mettons des ordinateurs à la disposition de nos enfants, sans un contenu’’, a-t-il ajouté, ajoutant : ’’Nos enfants, en ouvrant ces ordinateurs, voient un homme blanc. A la longue, ils croient que l’homme noir n’existe pas’’.
Pour Abdou Salam Sall, il faut produire des didacticiels et lancer un mouvement pour l’école maternelle, par la réalisation de contes en DVD pour ’’marquer l’imaginaire des enfants’’.
Selon lui, la case des tout-petits est ’’une révolution, car elle a permis aux enfants d’apprendre d’abord leurs langues maternelles, d’apprendre les contes avant de basculer sur le français.’’
Dans la réalisation de ces contenus pour les ordinateurs, le recteur de l’UCAD a assuré que ’’les ressources humaines sont disponibles’’, précisant qu’à l’Univeristé de Dakar, ’’tous les moyens sont concentrés au centre de calculs, où il des plateformes et des banques de données stratégiques’’.
Le directeur du projet des volontaires de l’éducation du Sénégal, Abdoulaye Diatta, a pour sa part swoutenu que la bataille à mener, aujourd’hui, ne concerne pas l’équipement.
’’La bataille de l’infrastructure, elle, est certes réelle et objective, mais la bataille que nous nous assignons comme ce combat à gagner, c’est la bataille du contenu endogène des ordinateurs’’, a-t-il indiqué.
’’Ces contenus, a expliqué M. Diatta, permettront à nos enfants, aux populations, de façon générale, de s’enraciner dans nos valeurs, de s’identifier à ce qu’ils sont dans leurs cultures, mais aussi de s’ouvrir à un monde nouveau qui est en perpétuel évolution.’’
Il a ajouté : ’’La bataille du contenu sera aussi ce rendez-vous du donner et du recevoir. Un rendez-vous où l’Afrique viendra avec des propositions concrètes du point de vue des enseignants.’’
Abdoulaye Diatta a dit qu’il faut éviter ce qui est arrivé dans le monde de l’audiovisuel, où il y a une dynamique privilégiant les contenus exogènes arrivant par les satellites, sans possibilité, pour les consommateurs de les freiner.
A ce titre, ’’la seule chose que nous pouvons faire c’est d’en produire autant que les autres, de pouvoir en créer, de pouvoir en exporter de façon à permettre à ceux qui le désirent de pouvoir se former à travers ces outils que nous mettront en place’’, a-t-il soutenu.
Organisé conjointement par l’ADEA le BREDA/UNESCO et le campus numérique francophone (CNF), l’atelier marquera le lancement de l’initiative OpenED (éducation ouverte) qui, dans sa phase initiale, de 2010 à 2013, concernera 17 pays africains des 5 grandes régions du continent et couvrira à terme l’ensemble du continent.
Les experts qui y participent sous la coordination de l’inspecteur général TICE Sénégal, participeront à l’analyse et à la finalisation d’openED, à la création des modules et à la production multimédia interactive du programme de formation.
L’objectif est de réaliser la scolarisation primaire universelle de qualité en Afrique à l’horizon 2105.
(Source : APS, 10 février 2010)