Abdou Fall à propos de la libéralisation des chaines de télévision : « Il faut d’abord un code de l’audiovisuel »
jeudi 19 décembre 2002
M. Abdou Fall, ministre de la Culture et de la Communication, a affirmé mardi à Dakar, que l’enjeu de la culture, facteur de développement, doit s’élaborer d’abord au niveau de la cellule familiale, c’est-à-dire au niveau de la communauté de base, pour une bonne prise de conscience nationale.
M. Fall qui s’exprimait à l’occasion du vote de budget de son ministère, a invité à une large réflexion sur le modèle de comportement de notre société actuelle, sur ces travers et les handicaps liés au comportement personnel de chaque citoyen face au laxisme et au non-respect des biens publics. Le ministre de la Culture et de la Communication, a affirmé que la décentralisation culturelle reste le meilleur moyen pour arriver à corriger les dysfonctionnements culturels notés dans toutes les localités. Il a toutefois ajouté que l’on doit réfléchir sur la proposition du chef de l’état portant sur une introspection pour favoriser cette culture de développement.
Il a par ailleurs appelé les acteurs culturels à favoriser cette synergie à la base, en impliquant les collectivités locales, pour sauvegarder les sites et patrimoines historiques, mais également développer les langues nationales. Déplorant le fait que les artistes ne vivent pas de leur art, le ministre de la Culture et de la Communication a souhaité la protection des productions culturelles par un projet de loi. Pour lui, la sécurisation des professionnels des arts reste une des préoccupations de l’Etat et concerne la couverture sociale des artistes, notant que seule la « mutualisation » reste la solution pour protéger les artistes et que le gouvernement est prêt à les y aider.
Abordant des sujets liés à la communication, il a indiqué qu’il faut distinguer la communication sociale de la communication politique, soulignant que son département va s’efforcer à l’équilibre de l’information à travers tout le Sénégal, pour qu’aucun groupe ne soit lésé.
S’agissant de la libéralisation de l’audiovisuel, le ministre de la Culture et de la Communication, a indiqué que cette question mérite bien réflexion. Pour lui, il faut d’abord un Code de l’audiovisuel, une loi qui réglemente de façon claire et précise les modalités d’acquisition des télévisions. « Les problèmes d’Excaf Télécommunication et de Delta 2000, est dû à un manque de visibilité et de réglementation du secteur » a-t-il encore dit, expliquant que « Excaf fait de la télévision qui ne dit pas son nom et sans autorisation » et que « la radiodiffusion a perdu par ce fait presque toute sa publicité ». Il a également déploré la présence de beaucoup de radios communautaires qui ne respectent pas leurs cahiers de charges. Selon lui, l’Etat va devoir regarder de prés tout cela avant de déclencher le processus de libéralisation de la télévision.
Aps
(Source : Sud Quotidien->http://www.sudonline.sn] 19 décembre 2002)