ATDA 2023 : les pays africains appelés à mettre en place des stratégies de gouvernance de la cybersécurité
mercredi 24 mai 2023
Au premier jour des Assises de la transformation digitale en Afrique (ATDA 2023), intervenait Youssef Ait Kaddour, chief cybersecurity and privacy officer chez Huawei Maroc sur la sous-thématique : « Cybersecurité et capital humain. » Cette douzième édition tenue du 19 au 20 mai, était placée sous le haut patronage de son excellence Andry Rajoelina, président de la République de Madagascar.
L’Afrique est de plus en plus exposé aux menaces de cybersécurité. « Entre janvier et août 2020, le continent a enregistré 28 millions de cyberattaques », a déclaré M. Youssef. Une hausse liée à une croissance d’acculturation au numérique impulsée par la crise de la pandémie du Coronavirus. En 2021, « les pertes liées à la cybercriminalité en Afrique ont été estimées à plus de 4 milliards de dollars », a-t-il ajouté.
L’Afrique face aux défis
En effet, le manque d’investissement dans la cybersécurité et la faible résilience des infrastructures existantes explique la vulnérabilité des pays africains. « 66% des entreprises africaines y investissent moins de 200 000 euros par an, 35% des investissements sont destinés à la sécurisation des infrastructures et seuls 5% sont alloués à la sécurité des données », a exposé l’expert.
D’autres défis entravent la construction d’un écosystème numérique souverain et résilient. Dans plusieurs pays, le système éducatif ne met pas un accent particulier sur l’apprentissage des notions de base de cybersécurité. A ce défi s’ajoute un autre : L’insuffisance de cadre légal en matières de cybersécurité et protection de données à caractère personnel. Face à ce tableau peu reluisant, Youssef Ait Kaddour a tiré la sonnette d’alarme. « Il apparaît plus que jamais nécessaire pour les entreprises et organisations africaines d’investir dans les équipements de sécurisation des infrastructures à importance vitale et des données. »
La formation et la confiance
Pour Youssef Ait Kaddour , tout doit passer par « la mise en place de véritables stratégies de gouvernance de la cybersécurité et de la résilience des infrastructures existantes. » Sur le plan éducatif, il a misé sur « un modèle de formation du capital humain aux technologies numériques », ceci afin de veiller et d’anticiper tout potentiel incident de cybersécurité.
Par ailleurs, la cybersécurité est une composante importante de la transformation digitale. Elle est aussi est un pilier pour l’instauration de la confiance entre différentes parties prenantes au numérique. Sur ce point de vue, il est donc impératif de prendre en compte le fait que la cybersécurité et la protection de la vie sont une responsabilité partagée entre les différents acteurs opérant dans le système numérique. D’où il faut instaurer « un dialogue débouchant sur un partenariat public-privé équilibré », a proposé Youssef.
Les efforts de Huawei
Présent en Afrique depuis 2020, le géant chinois accompagne le continent dans sa transformation numérique. En matières de cybersécurité, Huawei possède des programmes plus spécialisés pour relever ces défis. L’un d’eux est « Seeds for the Future », un vaste programme ayant pour objectif de former les jeunes talents aux nouvelles technologies de pointe. Il permet aux étudiants d’assister à un cours d’introduction à la cybersécurité et à l’approche développée par le groupe chinois dans ce domaine.
En outre, à travers sa stratégie de gouvernance de la cybersécurité basée sur la confiance, l’innovation, l’adoption des standards et certifications, Huawei encourage aussi « la sensibilisation et la formation en cybersécurité pour les employés et les partenaires de Huawei, tout comme pour le grand public, afin de les sensibiliser aux enjeux liés aux cyberattaques », a-t-il précisé.
Enock Bulonza
(source : CIO Mag, 24 mai 2023)