ARTP-Global voice : Vers une facturation estimée si la Sonatel ne coopère pas
vendredi 30 juillet 2010
L’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a tenu, hier, une conférence de presse afin de repréciser son partenariat avec Global voice group (Gvg) qui doit mettre en place ses équipements pour contrôler en temps réel le trafic international entrant au Sénégal. En cas de refus de l’opérateur historique, elle pourrait procéder à des estimations sur la base des données de Gvg.
M. Ndongo Diaw, le directeur général qui était à l’occasion entouré de ses plus proches collaborateurs, est revenu sur les termes et objectifs de l’accord qui lie son entité et Global voice group (voir le Soleil du 21 juillet 2010). Pour dire que si la Sonatel décidait de ne pas collaborer en laissant Global voice group installer ses instruments de mesure de volumétrie dans ses installations techniques, l’Artp ne pourrait alors que faire une facturation estimée à partir de son propre décompte qui lui sera fourni par Global voice group et qui dépasse de loin les chiffres qu’elle a exhibés à chaque fois.
Selon M. Diaw, la conférence de presse était une invitation d’échanges et de discussions pour une meilleure compréhension du projet d’option de l’Artp pour la lutte contre la fraude et un meilleur contrôle des appels internationaux entrants au Sénégal. D’après M. Diaw, pour ce faire, l’Artp a décidé de mettre en place un système de gestion intelligente des interconnexions pourvoyant plus de visibilité sur le trafic international. Pour remédier à cette situation et permettre aux acteurs exerçant dans leurs pays de profiter pleinement du boom téléphonique que connaît l’Afrique depuis une décennie. Certains gouvernements du continent ont décidé de doter leurs pays, à travers leurs autorités de régulation, d’un système de gestion de supervision du trafic international entrant. Ce système, fourni par l’opérateur technique Global voice groupe (qu’a choisi le Sénégal) d’après M. Diaw, permet aux régulateurs de gérer le trafic domestique, de mener un audit sur le trafic international et de tracer de façon instantanée tout le trafic international entrant sur le territoire.
Selon le Dg de l’Artp, la mise en place du système automatique de détection et de lutte contre la fraude permet de freiner du coup la boulimie frauduleuse au détriment de l’Etat. En plus, il générera des revenus additionnels pour les Etats et les opérateurs de télécom, car ils sont les premières victimes des routes grisées créées par les fraudeurs. Parlant de la part de Global voice group dans le marché, M. Diaw affirmera que l’Etat détiendrait 51% et Global voice group 49% et cela, pour la durée du contrat qui est de cinq ans.
Pape Sanor Dramé
(Source : Le Soleil, 30 juillet 2010)