AITEX 2018 : regards croisés sur les chantiers numériques du Rwanda, du Maroc et du Bénin
vendredi 5 octobre 2018
nvités d’honneur de la 3ème édition de l’Aitex, le Rwanda et le Bénin ont passé en revue leurs ambitieux programmes de développement numérique aux côtés du Maroc, pays hôte. La rencontre de deux jours - dont l’ouverture a été présidée hier par Moulay Hafid Elalamy, ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique - a proposé un cadre de réflexion, d’échange pour relever les défis auxquels l’Afrique est confrontée notamment dans les domaines de la nutrition, de l’éducation et de la santé.
Pour la 3eme fois, le Maroc a accueilli l’Africa IT Expo (AITEX) qui s’est tenu ces 4 au 5 Octobre à Rabat. Près de 1000 participants, 50 experts venus de 20 pays et 100 Start’up lancées par des jeunes du Continent ont pris part à cette édition 2018 où le Rwanda et le Bénin ont été à l’honneur. Deux pays, qui, tout comme le Maroc ont élaboré d’ambitieux programmes numériques transversaux.
Trois pays, trois approches convergentes
En effet, au Benin où le taux de pénétration de l’internet est de 19%, quatre personnes sur cinq n’ont pas accès à la connexion. Mais le pays veut changer la donne à travers l’émergence d’entreprises numériques, l’élaboration d’un cadre juridique propice à leur création, à leur développement et également par le déploiement de partenariats publics-privés. Le pays Ouest-africain représenté à l’Aitex 2018 par le directeur de l’Agence Numérique, Serge Laurent Adjovi, a instauré « l’Agence de développement du Numérique ADN-Benin » pour accélérer la cadence. Cette agence contrôle tout ce qui concerne la mise en place par l’administration des e-services vers les citoyens et les entreprises. Aux côtés du Bénin, le Rwanda est l’autre pays à l’honneur. Dans son exposé, Alex Ntale, Président de la fédération ICT du « Private sector federation » (PSF) du Rwanda, a souligné combien son pays compte sur le digital et une nouvelle génération de connectés pour se développer. Le Rwanda se veut une référence en Afrique, à travers sa « Vision 2020 ». L’investissement dans les TIC y est considéré comme essentiel pour propulser le pays à un haut niveau de productivité et d’efficacité, faisant du développement numérique l’épicentre du Rwanda d’aujourd’hui. Sur cette lancée, le Maroc pays hôte n’a pas non plus caché sa volonté de se positionner comme un hub digital et un leader dans le domaine numérique grâce à des partenariats initiés et des projets en cours de développement. « Dans le cadre de ses actions, l’Apebi soutient et promeut une approche à la fois technologique, académique et citoyenne en mettant en œuvre son plan d’action en termes de communication et de promotion des nouvelles technologies représentées par son secteur », a rappelé Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de l’Apebi. Une vue d’ensemble des politiques en termes de développement numérique abordées par les panélistes sous le thème « Fédérations & agences nationales IT regards croisés : Etats des lieux & Initiatives », juste après la cérémonie d’ouverture de la rencontre.
Focus sur les chantiers prioritaires
L’ouverture a été marquée par la présence de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique, parrain de la manifestation organisée par la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI). Après sa rencontre avec le robot humanoïde Pepper qui maîtrise 99 langues, le ministre Marocain s’est prononcé sur la question de l’intelligence artificielle et ses implications tant redoutées. Il est également revenu sur les innovations et progrès en cours dans les domaines de l’e-gouvernance au Maroc. « Lorsque l’on parle de robotique, d’intelligence artificielle, il ne faut pas oublier que le citoyen a aujourd’hui un besoin d’interagir avec l’administration... », a-t-il précisé. Il a par la suite rappelé l’atout que constitue la jeunesse africaine dans cette marche vers le numérique.
« Nous avons une jeunesse d’exception avec des capacités intellectuelles incroyables. Mais il faut être en mesure de libérer ces énergies. Travaillons ensemble pour faire partie de ce concert de demain. Offrons à notre jeunesse des capacités d’être des acteurs et non des consommateurs », a déclaré Moulay Hafid Elalamy.
Maimouna Dia
(Source : La Tribune Afrique, 5 octobre 2018)