L’Agence de l’informatique de l’État (Adie) a également été contrôlée de la Cour des comptes. C’est son rapport public général annuel 2015 présenté ce vendredi, au chef de l’Etat. Les vérificateurs ont en effet, pointé du doigt le passage de Thierno Ousmane Sy dans cette boite, en tant que Président du conseil de surveillance de septembre 2004 à mars 2012.
TOS a été nommé par arrêté présidentiel n°007420 du 08 septembre 2004. L’examen de son dossier personnel révèle l’existence d’un contrat de travail à durée indéterminée conclu le 27 décembre 2005 avec l’Etat du Sénégal représenté par Abdoulaye Baldé alors Secrétaire Général de la Présidence de la République, celui-ci l’engageant en qualité de Conseiller Spécial du Président de la République chargé des NTIC.
Seulement, la Cour des comptes constate que l’analyse de ce contrat laisse apparaître des irrégularités. Le contrat est signé le 27 décembre 2005, soit 15 mois après la nomination de M. SY comme Président du Conseil de surveillance. Son contrat agit rétroactivement à compter du 19 mars 2001 avec une rémunération brute mensuelle de 1.450.000 FCFA. De plus, les paiements relatifs à l’exécution de ce contrat sont effectués sur le budget de l’ADIE alors que l’Agence n’a été créée que le 23 juillet 2004.
La Cour des comptes a également pointé du doigt « la prise en charge de frais de missions indus concernant Thierno Ousmane Sy, Président du conseil de surveillance ». « Il a reçu, en 2011, un total de 5 400 000 F Cfa pour les frais de mission de 2 séjours de 15 jours aux Etats Unis, payés au taux journalier de 180 000 F Cfa, note-t-on dans le rapport.
« Sur les ordres de mission joints, il est mentionné qu’il participe à une réunion de travail aux Etats-unis avec des experts télécoms. Or, les deux billets d’avion émis par Satguru Travels, suivant factures n°0007506FV/0911 du 21/09/2011 pour 5 256 300 FCFA et n°000884FV/1111 du 28/11/2011 pour 5 870 800 FCFA, désignent un trajet JFK-CDG-ATL et ATL-CDG-ATL soit des voyages des Etats-unis vers la France”. Les contrôleurs de la Cour des comptes concluent donc que “le point de départ n’étant pas le Sénégal (Usa-France-Usa), les frais de mission ne devaient pas être payés, car l’article 3, troisièmement, du décret n° 2004-730 du 16 juin 2004, portant réglementation des déplacements à l’étranger des agents de l’Etat et fixant les taux des indemnités de mission dispose : “les taux ne sont applicables qu’aux missions dont le point de départ est le Sénégal” », ajoutent les vérificateurs.
(Source : Léral, 1er février 2020)