La Sonatel est le 1er opérateur de télécommunications sénégalais et l’action la plus échangée à la BRVM, bourse commune aux huit (08) pays membres de l’Uemoa. Les salariés de la Sonatel manifestent en ce moment, leur mécontentement pour cause d’un projet de mutualisation de l’activité d’exploitation de l’ensemble du cœur des Réseaux et des Plateformes de Services, le projet dénommé ANO (AMEA Network optimisation). Pour ce projet, certains employés de la Sonatel devront voir leurs contrats suspendus lors de leur transfert vers Huawei, l’opérateur chinois. Ce que les travailleurs de la Sonatel ne peuvent concevoir, jugeant extrêmement dangereux le fait de confier la gestion d’un outil aussi stratégique et aussi sensible, notamment pour la sécurité d’une nation, à des étrangers.
Décidément, tout projet de transformation qui implique un changement quelconque rencontre à bien des égards des réticences de la part des employés de la Sonatel. D’où les questions qui se posent : A qui appartient la Sonatel ? Quelle marge de manœuvre a l’état sénégalais pour défendre la voix des salariés ?
La réponse est bien plus simple qu’on pourrait le croire, l’état sénégalais ne peut pas grand-chose. L’actionnaire principal du géant des télécoms sénégalais reste l’opérateur français Orange. L’état sénégalais a vendu au fil des années ses parts d’actions dans la société Sonatel au groupe français, au point de devenir un actionnaire minoritaire.
Ce sera donc très compliqué pour le gouvernement sénégalais de peser dans les choix stratégiques et critiques qui sont en train de s’opérer chez le géant des télécoms sénégalais.
Sama Adom
(Source : Fric Afrique, 15 décembre 2015)