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A l’aube d’un écosystème technologique africain structuré

lundi 9 juin 2014

Le second meeting annuel d’Afrilabs s’est tenu en Mai 2014 à Berlin. Avec le support de la Coopération Allemande (GIZ), plus de 35 représentants de 29 tech hubs, espaces de co-working ou incubateurs, membres du réseau Afrilabs se sont rejoints à Berlin pour travailler sur le futur de cette organisation.

Après une semaine passée avec ces personnes fabuleuses venant de tout le continent, je voulais partager quelques points de discussion sur l’avenir de l’entrepreneuriat technologique en Afrique.

1) Nous sommes à l’aube communauté technologique pan-africaine structurée – où des personnes qui se font confiance partagent, apprennent et acquièrent des connaissances qui sont spécifiques au contexte Africain.

En étant dans cette salle avec les 30 et quelques membres du réseau Afrilabs, j’ai vraiment eu ce sentiment d’être entouré de leaders extraordinaires qui une fois regroupés avaient entre leurs mains un pouvoir considérable. Imaginez seulement ce que sera l’écosystème du business et des technologies Africaines dans 5 ou 10 ans…

Pour une meilleure compréhension du contexte, les premier espaces de co-working sont apparus il y a moins de 5 ans au Kenya et en Uganda. Aujourd’hui, nous comptons plus de 100 tech hubs sur le continent et la liste s’allonge chaque mois. Afrilabs vise à connecter ceux d’entre nous qui sommes les plus « avancés » dans la construction de modèle locaux pour le soutien à l’entrepreneuriat et aux communautés technologiques. Le réseau est passé de 19 centres en 2013 à 29 en Mai 2014.

Cela signifie en partie que les personnes membres de ce réseau sont les pionniers de quelque chose qui grandit vite et qui aura un impact considérable pour le développement socio-économique des pays. C’est pourquoi je pense que nous devons entretenir la proximité et cette confiance naissante entre les membres mais également définir ensemble ce que doit être ce réseau, ses valeurs et sa vision afin qu’il nous porte et nous « protège » tous.

Sans des valeurs et une vision claire de ce que devraient être l’écosystème et le rôle des centres technologiques du continent, nous pourrions encore une fois être à la merci de l’influence internationale, que ce soient les gouvernements ou les entreprises.

2) L’intérêt international sur la communauté Tech d’Afrique croit rapidement.

En témoigne l’engagement très important (financièrement et en termes de représentation) de la GIZ (coopération technique allemande) envers le réseau d’Afrilabs et ses membres.

Il est évident que personne ne sait où tout cela nous mènera et il est trop tôt pour emmètre des hypothèses, mais il est assez intéressant de voir que les Allemands pourraient bien avoir décelé ce que sera le futur de la coopération internationale de développement : un support multilatéral pour connecter les structures qui accompagnent ces leaders venant de pays émergents. Des études devraient être menées et des chiffres extraits, mais passer via les tech hubs et ces gens influents et connectés aurait probablement un rapport « d’impact par dollar investit » intéressant.

Le mot impact pourrait aussi être remplacé par image, selon votre perception de l’aide internationale au développement. Cependant, les Etats donateurs ont été précédés dans cet hameçonnage des centres technologiques et entrepreneurs Africains par beaucoup, et de plus en plus de fondations privées comme Hivos, Omidyar Network, Rockefeller et des sociétés comme Microsoft, Google et des opérateurs de télécommunication comme Millicom (representé par Tigo) ou Orange.

3) Les modèles d’interaction (d’influence) sont multiples et dépendent de la capacité de l’organisation internationale à traiter avec les petits investissements ou subventions.Le plus courant est le support direct des centres technologiques locaux ou des entrepreneurs dans chaque pays. Cela peut être plus valorisé s’il y a un fort leadership local, qui provoquera des relations gagnant-gagnants plus adaptées. Cependant, il sera plus ardu de convaincre les partenaires car la taille de ces écosystèmes et de leurs entreprises est encore limitée.

La seconde option sera d’aller vers les organisations de « réseaux » comme Afrilabs, afin de pouvoir cibler un grand nombre de pays et de tech hubs sans avoir à augmenter les frais de gestion. Cela nous permettra surement en tant que hub d’avoir un pouvoir d’attractivité et de négociation plus important – et ainsi de s’assurer que les soutiens obtenus rentrent dans nos stratégies à long terme et la vision du réseau.

Une autre option est celle qui a été choisie par le désormais célèbre groupe Rocket Internet ou African Holding Company, qui est actionnaire de nombreuses société en partenariat avec les opérateurs télécom (Tigo) et MTN.

L’opérateur supporte des plateformes d‘e-commerce inspirées de modèles occidentaux et recrute des équipes commerciales dirigées par de jeunes managers de haut niveau, généralement issus de la diaspora. La vaste majorité de leurs ressources techniques sont mutualisées et basées au siège de la société en Allemagne ou au Nigéria. De l’autre côté du spectre, Millicom est aussi entrain de lancer un accélérateur de startups à Kigali, au Rwanda. La société possède environ 30% des actions des startups crées en échange d’un fonds d’amorçage de 25.000 dollars (je vous laisse faire les calculs de valuation).

Mais ne soyons pas trop sévères envers ces modèles, en fin de compte, ils attirent l’attention sur la sphère technologique Africaine, ouvrent des marchés et aident à apporter ou développer d’extraordinaires compétences en affaires et en technologies dans le continent. Reconnaissons aussi que, quel que soit leur forme, intérêt ou vision, ces supports sont aussi des pionniers et de grands preneurs de risques qui croient à un brillant futur pour le continent (euh… ne serai-je pas un peu trop naïf ?)

4) L’importance d’un leadership local et panafricain pour forger cet écosystème

Pour le meilleur ou pour le pire, l’influence internationale sur la scène technologique Africaine grandira, et plus rapidement dans les années à venir. Notre challenge en tant que managers d’organismes locaux dans les technologies est de renforcer le leadership panafricain et ainsi, au lieu de seulement les accompagner dans leurs ambitions, amenons ces institutions à nous aider dans la réalisation de notre stratégie et de notre vision.

C’est pourquoi, il est PRIMORDIAL, pour chacun de nous, individuellement et de manière collective de travailler sur la consolidation de cette vision et de nos valeurs. Définir ces dernières de manière forte créera surement des opposants et amènera à la création d’autres organisations et de réseaux africains ayant leurs propres perspectives.

Mais nous devons quand même le faire, car si nous restons dans une sorte de consensus mou parce que nous avons peur des sacrifices et de heurter, nous finirons, comme beaucoup d’ONG sur le continent –complètement phagocytés par des organismes internationaux. De plus, assurons nous d’éduquer et d’inculquer nos connaissances à nos décideurs locaux et rendons les responsables, autrement, ils pourraient facilement se retrouver du mauvais côté.

Encore une fois, en Afrique, tout est question de leadership.

Yann Le Beux, Catalyst à CTIC Dakar et Maïmouna Diop, stagiaire à CTIC Dakar et étudiante à l’Institut Supérieur de Management.

(Source : Afrique ITnews, 9 juin 2014)

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