89,7% des radios sénégalaises sont connectées à Internet, ce qui les place en deuxième place derrière celles du Ghana, révèle une récente étude de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO) portant sur les radios et les technologies numériques de communication dans sept pays ouest-africains.
Les radios sénégalaises arrivent ainsi en deuxième place par rapport au taux de connectivité, derrière les radios ghanéennes qui sont à 93,5% et devant le Burkina Faso, le Bénin et le Mali, sont respectivement à 61,5%, 55% et 34%, indique un communiqué de l’institut. Seulement 20% des radios de la Sierra Leone sont connectées.
L’étude qui a ciblé sept pays (Ghana, Bénin, Sénégal, Mali, Sierra Leone, Burkina Faso, Niger), a concerné 220 radios, toutes catégories confondues (communautaires ou associatives, commerciales, confessionnelles et religieuses, renseigne la même source).
‘’Au Ghana et au Sénégal, pratiquement toutes les radios commerciales sont connectées’’, poursuit le texte qui ajoute que ‘’72,7% des radios communautaires sénégalaises disposent de l’Internet, alors que seulement 8,3% des radios communautaires nigériennes sont dans ce cas’’.
L’étude visait à faire l’état des lieux de la connectivité des radios ouest-africaines aux TIC (Internet, satellite, ordinateur, outils de stockage numérique, etc.), d’analyser les usages mis en œuvre, d’identifier les contraintes, opportunités, et de faire des recommandations aux différents acteurs.
‘’Les résultats révèlent que, de manière globale, les radios des sept pays ont un taux d’accès moyen à l’Internet (51,8 %), avec une grande disparité selon les pays et les types de radios’’, indique le communiqué.
Il relève que le taux de connectivité est de 72,2% pour les radios privées commerciales et de 31,5% pour les radios communautaires ou associatives.
‘’C’est grâce à la technologie ADSL que la majorité des stations de la sous-région se connecte, en particulier au Sénégal, où plus de 92 % des stations accèdent au réseau mondial grâce à cette solution’’, poursuit la même source.
L’IPAO note que l’utilisation de l’Internet devient de plus en plus accessible dans certains pays, même si cet état de fait se limite aux régions ayant de bonnes infrastructures.
La forte pénétration de la téléphonie mobile sur le continent, explique l’étude, permet aux stations d’en faire un outil incontournable de reportage et d’échanges avec les auditeurs. Un usage qui remporte l’adhésion de tous les auditeurs de radio, ajoute-t-elle.
’’Même s’il a été identifié environ 70 sites web de radios, celles-ci sont encore très faiblement et de manière très précaire présentes sur l’Internet’’, poursuit le communiqué.
Selon le texte, la diffusion en live sur Internet est très instable, avec un streaming (lecture en continu) ‘’régulièrement inaccessible ou inexistante, bien que souvent annoncée’’, dans la plupart des pays.
L’étude relève qu’un grand nombre de ces sites web ont ‘’très peu - ou pas du tout - de contenus’’. Le Sénégal et le Ghana sont les pays où les radios disposent davantage de sites web, mais la diffusion en direct sur l’Internet est beaucoup plus stable au niveau des radios ghanéennes. La présence sur le web montre que ces deux pays sont ceux dont les radios tirent davantage profit des TIC, note le texte.
L’IPAO indique, par ailleurs, que les services à valeur ajoutée du mobile, en particulier le SMS, utilisé par 83,8% des stations interrogées, connaissent un énorme succès auprès des populations. Ces nouveaux services sont des outils d’interactivité entre stations radio et auditeurs, et constituent aussi une source potentielle de revenus substantiels pour l’entreprise radiophonique.
’’Globalement, le satellite est peu utilisé par les radios’’, ajoute le communiqué, relevant qu’il sert principalement à la réception des programmes. Là où 57,7% des radios communautaires l’utilisent, seuls 28,8% des radios commerciales en font usage.
Le fort taux d’utilisation de ce moyen de communication par les radios communautaires s’explique par les appuis internationaux dont elles bénéficient dans ce cadre, ajoute le communiqué qui note cependant que quasiment seules les radios publiques, disposant de subventions publiques conséquentes, peuvent se permettre de diffuser leurs programmes par le satellite, notamment vers l’Afrique, l’Europe et les USA.
L’IPAO souligne en outre l’existence d’une ‘’confusion dans certains esprits entre logiciels libres et logiciels propriétaires, voire (...) au sujet du type de connexion internet dont dispose la radio’’, cela, ‘’par manque d’information ou par méconnaissance des TIC’’.
L’étude suggère, parmi ses recommandations, de former le personnel des radios en gestion du streaming audio et vidéo pour favoriser la présence des radios sur l’internet, les besoins en formation étant énormes dans tous les domaines des NTIC, en particulier ceux de la production numérique, de l’utilisation basique des ordinateurs, de l’Internet et celui de la création ou la maintenance de services avancés de diffusion et de téléchargement en ligne.
Les coupures de courant sont particulièrement indexées dans les pays ayant les meilleures connectivités comme un véritable obstacle, relève l’étude qui a utilisé comme principaux outils de recherche, le questionnaire, l’interview et la recherche documentaire.
(Source : APS, 22 octobre 2008)