Le fleuron de notre économie, celui qu’on hisse au sommet du drapeau devant exhiber notre fierté d’être Sénégalais, nous a couverts de dépit cette semaine. La Sonatel a en effet mis tout un pays hors du monde. Nous avons vécu les conséquences très dures d’un isolement technologique du fait de la rupture d’un câble sous-marin de la Sonatel qui nous relie au monde entier. Ce fut la panique à bord de Sunugal !!!
Trois jours durant, le service internet était inaccessible, mettant les internautes en deuil et surtout les sociétés dans une angoisse sans issue pour traiter leurs informations et les données de leurs clients. C’est grave. Car, la Sonatel est un opérateur historique, et à ce titre, sa responsabilité est plus aiguisée que pour d’autres opérateurs. Partant de là, elle se doit de faire plus que les autres.
Les institutions bancaires ont subi un réel préjudice, ne pouvant pas faire d’opérations bancaires. Vont-elles être indemnisées ? On ne le sait pas.
Les propriétaires de cybercafés qui ont fait des investissements, vont-ils être indemnisés pour avoir perdu trois jours de recettes qui auraient pu contribuer à leur chiffre d’affaires ? On l’espère. Les excuses ne suffiront pas. Les promotions surprises non plus. Les cadeaux aux consommateurs également car il faudra que de vrais dédommagements soient envisagés. La Sonatel doit payer.
Nous avons souvenance de la panne d’électricité qui avait duré deux heures à New-York, il y a quelques années, la société en question et en cause, s’était fendue d‘un chèque de 150 dollars en guise d’excuses auprès de leur clientèle.
Le vendredi 21 décembre, la Sonatel s’est fendue d’un communiqué d’excuses et a promis certaines compensations…commerciales à ses clients. Cette panne a avantagé des concurrents qui en ont profité pour vendre leurs clés internet à haut débit. Le malheur des uns a fait le bonheur des autres…
Cependant, il convient de se rendre compte en cette occasion, ce que représentent les colossaux investissements nécessaires à nous offrir un réseau téléphonique parmi les plus pointus d’Afrique. Ce câble qui a sauté en pleine mer et qui a été à la base de cet accident industriel, a coûté à la Sonatel plus de 300 milliards de nos francs. Ce n’est pas rien. La réparation de cette avanie, va nécessiter la location d’un bateau qui va venir sur le site de la panne et qui va le réparer pour un coût quotidien énorme. C’est pas rien non plus, mais c’est le coût de notre activité communicationnelle effrénée.
C’est ici l’occasion de soumettre la Sonatel à une réflexion, quant à sa politique commerciale qui gagnerait à être revue dans sa qualité puisqu’elle a été ici bien avant tous les opérateurs.Et de l’eau a coulé sous les ponts depuis. Une bonne raison de se doter d’une culture commerciale au sens propre du terme, en abandonnant ses réflexes de fonctionnaires.
Car la Sonatel ne nous gâte pas trop, en ce sens que nous payons beaucoup de services, comme le dépannage, lorsqu’elle ne fait pas dans la vente forcée de sons dont certains clients n’ont rien à faire puisque glissés à leur insu dans leur téléphone. Inadmissible !
7 millions de sourires sont en tout cas devenus jaunes pendant 72 heures. C’est une véritable grimace qu’ont fait les consommateurs, qui ont ri « Orange », pour ne pas dire jaune. A méditer….
(Source : Nettali, 24 décembre 2012)