42ème réunion de l’Icann : Me Wade plaide pour la protection des noms de domaines
mardi 25 octobre 2011
En ouvrant, hier, la 42e réunion de l’Icann (Gouvernance mondiale de l’Internet), le président Abdoulaye Wade a rappelé que l’Afrique tarde à entrer dans l’ère du numérique. La réunion à Dakar de l’Icann 42, qui s’achève vendredi, devrait être l’occasion pour le continent africain de prendre sa place dans la société de l’information et de réduire le gap numérique qui le sépare des autres.
« Le continent tarde à entrer dans l’ère du numérique. Nous ne pourrons nous satisfaire que quand chaque Africain aura son ordinateur. Il ne faut plus que l’ordinateur soit une curiosité en Afrique », a martelé le président Abdoulaye Wade, hier, à l’ouverture de la 42e réunion de l’Icann (Gouvernance de l’Internet), à Dakar.
Le président du Sénégal a soutenu qu’Internet est la démocratie la plus parfaite, il permet à un Sénégalais, un Japonais ou un Américain, devant son ordinateur, d’échanger à la vitesse de la lumière.
L’Internet, rappelle le président Wade, permet de communiquer rapidement, de stocker des connaissances. Pour cela, Me Abdoulaye Wade a rappelé avoir théorisé l’idée de Solidarité numérique afin de réduire le gap technologique entre le Nord et Sud. Un fonds dédié devrait permettre d’acheter des ordinateurs et les distribuer aux collectivités locales dans les pays du Sud. En parlant de Tic, le chef de l’Etat sénégalais a avisé qu’à l’avenir, l’Afrique doit penser au développement fulgurant des Télécommunications et des richesses qu’elles génèrent. D’où l’intérêt pour les dirigeants des pays africains de penser et revoir leurs parts détenues dans leurs sociétés nationales de Télécommunications. Il faut désormais, dit-il, fixer la barre des parts des Etats à 35% et plus, lors des négociations des contrats de téléphone avec les compagnies...
Au Sénégal, rappelle le président Abdoulaye Wade, son souhait a été, dès le début, de doter chaque fonctionnaire, enseignant, étudiant et élève d’un ordinateur. Même les enfants de la Case des tout-petits, ne sont pas en reste. Ils sont imprégnés dès le bas âge au maniement de l’ordinateur. D’ailleurs, affirme Me Wade, un grand programme sera lancé en ce qui concerne l’éducation numérique. C’est un projet de solidarité numérique entre la France et le Sénégal, qui participera à renforcer les contenus d’éducation et d’enseignement, précise-t-il.
Gestion de l’Internet
Le chef de l’Etat a ajouté qu’au Sénégal, le téléphone demeure l’outil de communication par excellence et que 70% de la population ont accès au téléphone, les riches aussi bien que les pauvres. Notre pays, souligne-t-il, regorge de ressources humaines disponibles et un cadre qui a permis aux grands groupes internationaux de télécommunications comme Nokia, Google, Samsung, Ibm d’installer des bureaux à Dakar.
En participant avec succès à l’installation d’un nouveau câble sous-marin, le Sénégal, selon le président Wade, veut conforter son rôle de leadership en termes de connectivité au niveau international.
En remerciant les dirigeants de l’Icann pour leur « marque de confiance » au Sénégal pour l’organisation de cette 42e réunion tenue à Dakar, Me Abdoulaye Wade a remarqué qu’au-delà de l’accès limité à Internet, l’autre problème de l’Afrique est de pouvoir participer à la gestion et la gouvernance mondiale d’Internet. « L’Afrique n’est pas au cœur de la gestion de l’Internet », s’est-il désolé. Néanmoins, il a salué la participation progressive de pays aux travaux du Gac de l’Icann. « Que cette réunion de Dakar soit enfin l’occasion pour l’Afrique de prendre sa place dans la société de l’Information et réduire l’écart numérique qui la sépare des pays du reste du monde », a prédit Me Wade. Un autre grand problème, a ajouté le président Wade, est celui de la sécurité. « Vous avez un travail de protection, de préserver les noms des personnes, des cités religieuses, etc. Votre rôle, c’est d’assurer la sécurité et la stabilité des noms de personnes et de domaines... », a dit le président Abdoulaye Wade à l’endroit des dirigeants de l’Icann, assis à ses côtés, hier, à l’ouverture de leur 42e réunion, à Dakar.
Fondée en 1998, la société Icann rassemble, au sein d’une organisation à but non lucratif et reconnue d’utilité publique, des participants du monde qui œuvrent à la préservation de la sécurité, de la stabilité et du fonctionnement d’Internet. Elle encourage la concurrence et développe des politiques d’identifiants Internet uniques.
La mission de l’Icann est de garantir un Internet mondial sûr, stable et unifié. L’Icann coordonne ces identificateurs uniques à l’échelle mondiale.
Omar Diouf
(Source : Le Soleil, 25 octobre 2011)