Après avoir échoué à connecter le continent africain via satellite, le réseau social américain Facebook revient à la charge avec le même projet, mais cette fois par câble Internet. Le géant américain va en effet déployer un câble sous-marin de 37 000 km qui devra entourer entièrement le continent africain. D’après Facebook, il devra permettre de fournir un accès Internet plus rapide à 16 pays africains, dont le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Gabon, le Congo, la RD Congo, l’Afrique du Sud, Madagascar ou Djibouti.
Une tentative de plus pour le réseau social de mettre sa plateforme de médias sociaux à la disposition de la jeune population africaine. Pour ce nouveau projet, Facebook dit s’être associé avec d’autres entreprises de télécommunications. « Une fois achevée, cette nouvelle route offrira la capacité et la fiabilité Internet dont l’Afrique a tant besoin. Il complétera une demande de capacité en rapide augmentation au Moyen-Orient et soutiendra la croissance de la 4G, de la 5G et de l’accès à large bande pour des centaines de millions de personnes », déclare Facebook dans une note. Selon le réseau social, l’infrastructure sera prête d’utilisation d’ici à 2024.
Si le réseau social annonce ce projet comme étant ‘‘bénéfique’’ pour l’Afrique, et qui viendra offrir une « capacité et la fiabilité Internet dont l’Afrique a tant besoin », il convient tout de même de s’interroger sur l’enjeu de ce projet pour l’Afrique, notamment pour ce qui est de ce qui concerne l’utilisation des données qui trafiqueront via ce canal.
Interrogé sur cet aspect, Ibrahima Ba, de Facebook, promet qu’il y aura « une séparation physique du trafic. Le trafic de Facebook passera uniquement sur la fibre optique de Facebook. Comme le trafic des autres opérateurs sera indépendant. Il n’y a pas vraiment de risque nouveau en termes de sécurité, d’autant que les données seront cryptées sur la fibre optique ».
Une promesse face à laquelle plusieurs organisations de défense des droits sont sceptiques. Parmi elles, l’ONG Internet Sans Frontières pour qui ‘‘ce projet de câble pourrait être exploité à des fins d’intelligence économique ou même politique ». Pour Qemal Affagnon il serait important, voir primordial pour les pays africains d’imposer « un contrôle social des données qui transitent’’. Il ajoute : ‘‘Il faudrait pouvoir réguler ce bien commun que constituent les câbles sous-marins à fibre optique ».
Pour l’instant, Facebook n’a pas dévoilé le coût de ce projet. Cependant, à en croire Bloomberg, celui-ci se situe dans les 820 millions de livres sterling, soit 1 milliard de dollars. Il convient donc de s’interroger : Facebook débourse-t-il 1 milliard de dollars simplement pour faire plaisir aux Africains ?
Jephté Tchémédie
(Source : [Digital Business Africa, 13 juin 2020)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000