1ère édition du Digital society forum : L’impact du numérique sur l’emploi au centre d’un panel
samedi 3 décembre 2016
La 1ère édition du Digital society forum s’est ouverte jeudi, à Dakar. Sociologues, universitaires et acteurs de la société civile se sont réunis pour débattre autour du thème « Impacts du numérique sur l’emploi ». L’objectif de cette rencontre, répondre aux inquiétudes exprimées quant à l’impact des nouvelles technologies sur la vie quotidienne des populations.
Après le Dakar digital show, la Sonatel a organisé, hier, la 1ère édition du Digital society forum sur le thème « Impacts du numérique sur l’emploi ». Ce panel constitué de nombreux experts a été un espace d’échange avec les acteurs sur les besoins et problèmes du monde numérique. Selon le directeur de la Communication institutionnelle et des Relations extérieures de la Sonatel, Abdoul Karim Mbengue, c’est dans le cadre de la responsabilité sociétale du groupe que le Digital society forum a été organisé pour ainsi contribuer à éclairer les usages des technologies de l’information et de la communication. « Ce cadre d’échanges met à contribution des experts, des jeunes diplômés, des porteurs de projets, des entrepreneurs, des start-ups, des élèves, des professeurs et divers acteurs. Le but de la rencontre est de proposer à chacun une piste d’action pour s’adapter aux changements en cours induis par l’usage du numérique au niveau des populations et aux différentes mutations technologiques », a indiqué M. Mbengue.
Débattant sur le thème du forum, le sociologue anthropologue de l’Université de Gaston Berger de Saint-Louis, Abdoulaye Niang, a qualifié le numérique de bouée de sauvetage inespérée qui semble catalyser toutes les espérances. A l’en croire, le numérique est une possibilité de répondre au ralentissement de l’économie mondiale dans ces différentes manifestations. « Avec le numérique, on a certes l’apparition de nouveaux métiers même si cela s’appuie sur un pan. Je pense qu’il ne serait pas non plus très intéressant de limiter cette perspective du numérique à des aspects positifs car il y a des risques qui vont avec, tels que la sécurité, la gestion des données du fait que le Sénégal n’ait pas mis l’accent sur la souveraineté numérique qui est pourtant une question de sécurité nationale », argue Pr Niang.
Producteurs du numérique
Pour le président de l’Organisation des professionnels des Tic (Optic), Antoine Ngom, c’est la richesse qui crée l’emploi. Et qu’il faut se poser la question de savoir comment utiliser le numérique pour créer la richesse. Sur ce point, M. Ngom pense qu’il faudra agir sur trois axes fondamentaux pour aider à la création de cette richesse. « Je pense qu’il faut, dans un premier axe, développer l’écosystème du numérique en étant plus des producteurs que des consommateurs du numérique. Le deuxième axe, c’est de tout faire pour favoriser l’émergence de nouvelles activités qui sont directement liées au numérique. Quant au troisième axe de création de richesse par le numérique, il s’agit de voir l’impact du numérique dans la croissance des entreprises, dans leur productivité. Il s’agit là de pourvoir créer plus de richesses dans les entreprises de différents secteurs en introduisant une digitalisation, une transformation digitale de ces entreprises », souligne M. Ngom à l’assistance. Toutefois, précise-t-il qu’il y a des pré-requis à cela. Ainsi, il demande à travailler à ce que le capital humain puisse porter ce projet. « Certes le secteur numérique est le secteur par excellence qui crée de nouveaux métiers, mais ce dont on a le plus besoin dans ce secteur, c’est plus d’expertise et de qualification », argue le président de l’Optic.
Le maître de conférence titulaire au département Génie informatique de l’Ensut de l’université de Dakar, Alex Louis Corenthin, par ailleurs président de l’Internet society (Isoc), souligne qu’il ne s’agit pas tout simplement de promouvoir des emplois qualifiés au titre du numérique comme par exemple le métier d’informaticien. Pour lui, il s’agit plutôt de promouvoir la création de nouveaux emplois, de nouveaux entrepreneurs autour du numérique.
Maguette Guèye Diédhiou
(Source : Le Soleil, 3 décembre 2016)