Nigeria : les autorités donnent désormais 24h aux réseaux sociaux pour supprimer tout contenu portant atteinte à des tiers
vendredi 17 juin 2022
En Afrique, les régulateurs commencent à ajuster les textes aux nouveaux délits liés aux écosystèmes digitaux. Malgré tout, si des atteintes évidentes, comme les arnaques, sont clairement visées, certaines pratiques portant atteinte à la réputation sur les réseaux sociaux restent impunies.
Au Nigeria, les autorités donnent désormais 24h aux réseaux sociaux pour retirer les contenus non consensuels qui exposent la part privée d’une personne. Selon le nouveau code des pratiques des plateformes digitales, les réseaux sociaux ont l’obligation de retirer les posts concernés à la demande de la personne lésée « lorsque ces contenus sont destinés à harceler, discréditer ou intimider une personne ». Le texte précise que les plateformes contactées doivent accuser réception des plaintes des utilisateurs ou d’une agence gouvernementale compétente puis procéder à la suppression du contenu incriminé.
Ces dernières années, des phénomènes comme le revenge porn ou le chantage, sur la base de photos privées, ont créé de nombreuses polémiques sur les réseaux sociaux. La situation a également touché des personnalités publiques et fait couler beaucoup d’encre dans le secteur nigérian du divertissement.
Les autorités nigérianes ont également demandé aux réseaux sociaux de se montrer proactifs face aux contenus qui pourraient choquer ou qui violent les lois de manière évidente. L’exemple le plus récent de ce genre reste la diffusion en direct sur le réseau social Twitch de la tuerie de Buffalo aux Etats-Unis.
Au Nigeria, les séparatistes biafrais ont récemment réussi à diffuser en live de nombreux discours haineux sur Facebook. Ils ont échappé à la modération de contenu du réseau social en s’exprimant en langues locales.
Servan Ahougnon
(Source : Agence Ecofin, 17 juin 2022)