Après l’insertion des 21 000 bacheliers, l’Université virtuelle du Sénégal fait face à des problèmes multiples. Inquiets par cette situation menaçant gravement l’avenir de cette institution, la section Saes de l’UVS alerte le chef de l’Etat ainsi que l’opinion publique pour sa résolution immédiate.
‘’Un grand risque d’effondrement pèse désormais sur l’Université virtuelle du Sénégal’’. Ce sont les membres de la section UVS du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) qui alertent ainsi l’opinion dans un communiqué de presse. Ils interpellent l’Etat du Sénégal et souhaitent qu’il prenne ses responsabilités. Ils réclament des mesures d’accompagnement pour les étudiants et les enseignants, vu le grand nombre d’apprenants qui y ont été affectés.
Lors d’une conférence de presse organisée hier à l’Eno (espace numérique ouvert) de Dakar, la section UVS du Saes, son secrétaire général en tête, Momar Sylla Dieng, a indiqué que leurs instances ont estimé qu’il était de la responsabilité de l’institution d’accueillir près de 25 000 nouveaux bacheliers pour l’année académique 2020-2021. D’après lui, quatre mesures d’accompagnement, à savoir ‘’l’accroissement de la subvention accordée à l’UVS par l’Etat, la mise à disposition dans les meilleurs délais des outils de travail des étudiants, l’augmentation du personnel d’enseignement et administratif ainsi que la livraison des Eno en construction’’, ont été portées à la connaissance du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, afin de pouvoir organiser les activités pédagogiques de ces nouveaux bacheliers.
Le ministre avait pris l’engagement d’accorder à l’UVS un appui budgétaire conséquent. ‘’Seulement, à l’heure où nous vous parlons, l’UVS n’a reçu aucun franc de l’Etat’’, selon Momar Sylla Dieng. D’après ces syndicalistes, aucun stock d’ordinateurs et de clés USB pour les bacheliers n’a été livré à l’institution et seuls 5 des 45 Eno ont été réceptionnés.
Face à tous ces manquements, l’UVS est ‘’dans l’impossibilité de démarrer son année académique, en ce qui concerne les nouveaux bacheliers et un grand risque d’effondrement pèse désormais sur elle’’.
Aussi, la prise en charge de 50 000 étudiants avec un budget aussi faible entraine un déficit chronique de personnel administratif et enseignant. ‘’La section Saes de l’UVS a estimé le gap de financement à 3 milliards de F CFA en 2018 et à 4,3 milliards F CFA en 2020’’, a déclaré Momar Sylla Dieng. Cela signifie, selon lui, que ‘’la subvention de l’Etat couvre en réalité à peine 50 % des besoins de l’UVS’’.
D’après eux, le président de la République a rappelé, lors du Conseil des ministres du 29 juillet 2020, l’impératif de mettre à disposition les moyens nécessaires au développement de cette institution universitaire.
Cependant, neuf mois après, ces moyens n’ont toujours pas été mis à sa disposition.
Elle interpelle, par ailleurs, les responsables chargés de la mise en œuvre des instructions présidentielles. Car, ont-ils prévenu, ‘’un effondrement de l’UVS affecterait non seulement tout le système national d’enseignement supérieur, mais aussi le pays tout entier’’.
Arame Fall Ndao
(Source : Enquête, 5 mai 2021)
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