Dans l’univers de l’entreprenariat Tech, la femme passe pour un Ovni. Une exception nommée Diana Brondel, Franco-sénégalaise et fondatrice de Xaalys (argent, en wolof), la première néo-banque française pour ados, diagnostique les freins à l’entreprenariat Tech des femmes.
Quels sont les principaux freins à l’entrepreneuriat féminin, notamment dans le secteur technologique ?
Il faut reconnaître, l’entreprenariat technologique est très masculin. Quand on pense Tech, aujourd’hui, les grands entrepreneurs qui ont réussi sont plus des hommes. Il existe, avant tout, un obstacle financier. Les solutions numériques nécessitent des investissements intensifs en termes de capital. Et quand on éprouve des difficultés à trouver un capital, des problèmes se posent également pour trouver des compétences. Donc, il faut investir dans la formation et inciter les jeunes femmes à s’orienter vers les métiers de la Tech. L’une des choses à faire également, c’est de leur montrer des role models, des femmes qui s’épanouissent et réussissent dans ce secteur.
Un autre frein a trait à une certaine « autocensure » à laquelle les femmes font face, qui les inhibent à se lancer dans des projets d’entreprenariat technologique ambitieux. Heureusement que les problèmes sont identifiés. Ce qui peut constitue un début pour leur résolution.
Le manque de compétences que vous évoquez n’est-il pas tributaire au défaut de formation des femmes dans le domaine technologique ?
Il faut déjà faire du transfert de compétences. Ma boîte (Xaalys, Ndlr) se trouve en France, mais j’ai des équipes au Sénégal et je me dis que nous avons une responsabilité, en tant que diaspora, de contribuer à la formation. Apporter un peu notre savoir-faire, notre connaissance pour aider à encadrer la future génération. Dans ma boite, j’ai cinq agents de la Tech, qui sont très doués, uniquement des hommes malheureusement (rires). Nous continuons à chercher des profils qu’on ne retrouve pas souvent, des profils qui collent aux standards, mais il faut également qu’on se donne les moyens de créer cette génération-là pour qu’elle puisse jouer leur rôle au niveau international.
Pourtant, le numérique peut constituer un bel outil d’émancipation des femmes…
Bien sûr, c’est un outil formidable. Globalement, le numérique offre de multiples possibilités. Prenez le cas du e-Commerce, sans toutefois bénéficier de grande plateforme, on voit des femmes dans les zones rurales qui utilisent le digital allié au téléphone pour structurer une place de marché et proposer leurs produits issus de leurs activités génératrices de revenus pour atteindre plus de clients, au-delà de leur environnement immédiat.
Prenez également le service du paiement mobile. Avec l’Ussd seulement, donc pas forcément le smartphone, ces femmes intègrent le numérique dans leurs habitudes commerciales.
Donc, je pense que le digital constitue une superbe opportunité pour les entrepreneurs africains et européens d’inventer des usages qui soient en phase avec les réalités locales.
Entretien réalisé par Amadou Ba
(Source : Innovafrica, 11 juillet 2019)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
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