L’Autorité de régulation des télécommunications et postes (Artp) réclame « ses » 8,2 milliards à Pape Cheikh Amadou Amar acquis par ce dernier pour la vente de deux immeubles. Face à la presse hier, Thierno Alassane Sall a déniché « les incongruités des transactions ».
L’homme d’affaires Pape Cheikh Amadou Amar va devoir débourser 8,2 milliards de francs Cfa. C’est du moins ce que veut le nouveau directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et postes (Artp) qui soutient lui avoir envoyé, depuis hier, une mise en demeure pour lui demander de rembourser l’argent. Thierno Alassane Sall l’a dit hier au cours d’une conférence de presse.
« Cette somme représente le prix d’acquisition de deux immeubles que respectivement Touba Real Estate et Amar Holding devaient vendre à l’Artp », a soutenu Thierno Alassane Sall. Qui poursuit : « À la base de l’acquisition du 1er immeuble, un décret, un de plus, le décret n°2011-648 du 23 mai 2011, portant affectation de ressources financières issues de la vente de licence par l’Etat, qui met à la disposition de l’Artp les 3,5 milliards provenant de l’extension de la licence de la Sonatel à l’exploitation des services 3G », dit-il. Ce montant, selon M. Sall, a servi à acquérir auprès du promoteur Touba real Estate, ledit immeuble « qui n’existait même pas encore de manière virtuelle ». De plus, selon le directeur général de l’Artp, le terrain sur lequel devait être bâti l’immeuble fait partie du domaine mis à la disposition du Promoteur par l’Etat à Ouakam Aéroport. Pourtant, l’Artp disposait, toujours selon son nouveau directeur, d’un immeuble acquis auprès d’Amsa Assurance pour son siège. Ainsi, comme l’indique le décret, « le directeur général de l’Artp verse, directement et hors de la comptabilité d’un notaire, une avance de 2 milliards au promoteur ». Et, c’est après avoir reçu l’argent, d’après M. Sall, que les deux parties sont allées voir un notaire pour légaliser la transaction. Mais, ce dernier leur a rappelé le caractère « peu orthodoxe de la démarche ». « Il n’empêche, le solde comme convenu, devait être réglée par traites de 500 millions et à la date du 26 septembre 2011, l’Artp a déjà versé le montant intégral (…) sans que la première pierre ne soit posée. (…) Des personnes ont certifié que les travaux avançaient selon le planning alors qu’il n’en était rien », relève M. Sall. D’ailleurs, à l’en croire, un huissier envoyé pour vérification se rend compte quasiment que les travaux viennent de démarrer alors que l’immeuble devait être déjà livré.
L’autre faille du dossier, selon le directeur de l’Artp, est que l’acte de vente du premier l’immeuble n’a jamais été authentifié au sens juridique du terme. « Et il n’a pas encore été dûment enregistré, la somme de 595 millions 560 nécessaire n’ayant jamais été versée par l’Artp », soutient-il. N’ayant même pas livré le premier immeuble, l’Artp contracte encore avec Pape Cheikh Amadou Amar pour l’acquisition sur le même site d’un second immeuble, « cette fois-ci sur fonds propres ». Tout comme le premier, selon M. Sall, une somme de 2 milliards est versé en dehors de la comptabilité du notaire. Ainsi, 1,5 milliard a été versé le 28 juillet 2011 suivi d’autres versement sans le couvert de notaire.
O. Baldé
(Source : Wal Fadjri, 31 mai 2012)
Post-Scriptum
Cheikh Amar après la sortie de l’ARTP : « Trop, c’est trop… »
Il n’aime pas trop s’épancher dans la presse. Mais l’homme d’affaires Cheikh Amar a accepté, hier, de réagir sur les ondes de la Rfm après la conférence de presse du nouveau directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp).
Au cours de sa conférence de presse, le directeur de l’Artp Thierno Alassane Sall a fait part d’une mise en demeure envoyée à Papa Cheikh Amadou Amar « pour lui demander le remboursement d’un montant global de huit milliards deux cent millions de francs Cfa représentant le prix d’acquisition de deux immeubles que respectivement Touba Real Estate et Amar Holding devaient vendre à l’autorité ». Et c’est ce qui a fait sortir Cheikh Amar de son mutisme.
Sur les ondes de la Rfm, l’homme d’affaires précise : « Ils ne m’ont pas payé cash. Les deux immeubles sont en cours d’exécution. C’est visible. Il y a dix mille mètres carrés de surface. Ils me doivent de l’argent. » Mieux, Cheikh Amar ajoute : « Ils m’ont forcé pour me dire qu’ils avaient besoin de l’immeuble. Moi je vends, je n’ai pas de problèmes avec Ndongo (Ndlr : Ndongo Diaw, ancien directeur de l’Artp). » « Trop, c’est trop. Je ne marche pas comme ça, je ne fais pas de politique », a tenu à préciser Cheikh Amar. Qui assure : « Si mon avocat me le demande, je leur donne leur argent. Mais il y aura des pénalités. Dix personnes sont venues pour acheter l’immeuble. »
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