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Textos coquins, photographies sensuelles et sexuelles, le sexting fait fureur chez les adolescents

samedi 19 novembre 2011

Autrefois, la vieille génération utilisait des lettres d’amour enflammées teintées d’érotisme. De nos jours, les nouvelles technologies ont changé la donne avec l’avènement du sexting ou l’envoi de textos coquins, de photographies sensuelles et sexuelles par Internet via ordinateur et téléphone mobile. Ainsi, les ados ont découvert un nouveau loisir plus excitant. Une manière, pour eux, de tester leur expérience sexuelle. De l’amour à distance avec les webcams, en passant par les photos à caractère pornographique... Rien n’est tabou. Seulement, les risques ne manquent pas.

Apparu en Occident depuis plusieurs années, le phénomène du sexting fait de plus en plus d’adeptes au Sénégal particulièrement à Dakar. Adopté en grande majorité par les adolescents, il est en vogue pour booster et pimenter les relations amoureuses des novices. C’est le nouveau moyen de séduction chez les adolescents qui ne se rendent pas compte des dérives et dangers d’une telle pratique. Une méthode bien utilisée, aussi bien chez les jeunes filles que chez les garçons qui trouvent les nouvelles technologies plus faciles que le face-à-face pour séduire et pour jouer à certains jeux érotiques. La majeure partie de ceux-là qui en font usage demeure les adolescents. Emportés par la vague technologique, ces usagers ne s’en privent pas pour faire plaisir à la personne aimée. Un phénomène dont la plupart des adultes n’ont toujours pas réalisé les conséquences.

Rencontrée au portail de l’Ecole normale supérieure, cette jeune dame drapée d’un ensemble tailleur est, par contre, consciente de l’ampleur d’une telle innovation. La trentaine révolue, Aïssatou Fall est étudiante en mathématiques. « Je suis bien au courant de cette pratique dont vous me parlez, même si j’ignorais le nom. De nos jours, les adolescents sont tentés par tout ce qui va avec les nouvelles technologies. Ils ne réfléchissent pas en s’aventurant à ces choses. C’est un terrain que je considère comme très dangereux surtout pour les jeunes Filles », se désole le professeur en herbe. « Je pense que les garçons sont moins exposés aux dégâts collatéraux du sexting que les jeunes filles. Parce que, même si ce n’est avec leurs copains établis au Sénégal qu’elles échangent des photos ou des texto de ce genre, les jeunes filles sénégalaises sont presque toute en quête d’un toubab. Et pour cela, certaines d’entre elles n’hésitent pas à se photographier toute nue. Sinon, je pense que les texto coquins sont très à la mode ». Aïssatou estime, d’ailleurs, que ce phénomène va avec la perte des valeurs morales de notre société. Une déperdition causée en majeure partie par les effets des nouvelles technologies.

« Une utilisation discrète, simple et rapide »

À quelques jets de pierre du lieu où nous discutons avec Aïssatou Fall, un groupe de quatre jeunes filles discutent. Assises juste à côté de l’arrêt du collège Thierno Seydou Nourou Tall, les quatre collégiennes, souriantes, manipulent leurs téléphones portables. Certaines avec intérêt, d’autres juste par un tic. La plus ouverte s’ouvre et se laisse aller comme a un jeu. « Vous m’apprenez un nouveau mot (rire)... Mais je sais de quoi vous parlez. C’est vrai que c’est une pratique chez les jeunes et surtout chez les filles de mon âge. Mais je dois avouer que je n’ai jamais fait usage de choses de ce genre », se défend-elle, au moment où ses copines en rigolent. Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, la demoiselle ajoute : « J’ai beaucoup de copines qui font le sexting avec leurs copains. Mais souvent, ce sont des filles qui aiment mortellement leurs copains. C’est certainement ce qui les pousse à envoyer à ces derniers des photos et des textos plutôt sensuels. » À peine a-t-elle terminé sa phrase qu’une de ses amies sur place renchérit : « C’est souvent les garçons qui forcent les filles à faire usage de cette pratique. Mais, je pense aussi que l’envoi de textos coquins est une bonne solution discrète, simple et rapide pour exciter son partenaire ou pour captiver l’attention d’une personne avec qui l’on voudrai avoir une relation coquine. » Contrairement à sa camarade, celle-là avoue son penchant pour les textes coquins. « j’en fais usage et puis, de très sensuels pour faire plaisir à mon copain que j’adore infiniment. Pour ce qui est des photos et des vidéos mom, je suis contre. ». S’approchant du groupe d’adolescents très curieux à savoir ce que mijotaient les quatre jeunes filles, un jeune garçon s’invite à la discussion. Aziz Kane, 17 ans, pense que le sexting est un phénomène à la mode et les garçons comme les filles y trouvent leur compte. « Ma copine me balance beaucoup de textos érotiques et je les lui rends volontiers. Mais je dois avouer qu’elle ne m’a jamais envoyé de photos ni de vidéos à caractère pornographique. Si elle tentait de le faire, je l’en dissuaderais », clame Aziz. « Si certains jeunes s’aventurent à faire usage du sexting en balançant des textos et des images n’importe comment, ils le regretteront un bon jour. Avec la vitesse à laquelle marche la technologie, il vaudrait mieux être prudent. Surtout avec le net », conseille-t-il. Comme pour demander confirmation à son compagnon qui ne tarde pas à réagir. « C’est vrai que c’est une nouvelle forme d’expression, mais elle heurte nos mœurs. Tout le monde sait qu’aujourd’hui avec les téléphones portables et l’Internet ; les jeunes font du n’importe quoi. Parfois, ils s’adonnent même à de la pornographie déguisée. Et le sexting est pratiqué par beaucoup de jeunes filles, souvent naïves. Dans les cybercafés autrefois, il arrivait qu’on en aperçoive une, en train de montrer ses seins à un correspondant qu’elle venait juste de connaître. Alors qu’avec le webcam, le correspondant devant qui l’on exhibe peu bel et bien vous enregistrer ou vous photographier », explique le jeune garçon, très en verve.

Un piège dangereux

Pour autant, si le sexting est plébiscité pour exciter sa vie sexuelle, les dérives en font un piège dangereux pour les plus passionnés. Les adolescents sont les principales victimes de ces dérives. Inconscients pour la plupart, ils n’hésitent pas à se laisser aller à ce petit jeu sans penser aux risques.

Il y a juste une semaine, Nd. Ndao, une jeune fille habitant Guédiawaye, est tombée dans ce piège. Habillée en maillot de bain, avec un soutien-gorge, elle s’exhibe devant sa webcam pour exciter et captiver l’attention d’un correspondant établi aux Etats-Unis, qu’elle venait de connaître à travers le site communautaire Badoo. Des photos prises lors de cette exhibition sont tombées entre les mains d’un pervers garçon qui voulait en profiter en la faisant chanter. Le quidam lui a proposé une partie de jambes en l’air en échange de la confidentialité au risque de diffuser sa photo nue. Il y a quelques mois, une cadre d’une grande société d’assurance a été victime de la jalousie de la femme de son copain qui a posté les images nues de la belle dame prises en intimité par son chéri. Un fait qui avait, d’ailleurs, été rapporté par Walf Grand-Place.

Autant d’exemples qui doivent servir de leçons aux adeptes du sexting. Alassane Diop, étudiant en Lettres Modernes, attire l’attention des adolescents sur les dérives et les conséquences pouvant en découler. « C’est le plus souvent inconsciemment qu’ils font ces choses en ignorant les dangers qu’elles présentent : Le sexting est une réalité maintenant dans notre société. Avec l’Internet et les médias, les pratiques jadis connues des pays occidentaux sont maintenant bien présentes chez nous », peste Alassane. Qui regrette : « Parfois sur les portables de certains potes, je vois des images de jeunes filles nues. Et seul le visage n’apparaît pas. Des filles avec qui ils passent de bons moments. Ce qui est très dangereux puisque le téléphone peut tomber entre les mains de n’importe qui. » Ce qui rebelle le plus Assane, c’est que tout le monde semble laisser faire.

Même son de cloche chez Aissatou. « Il suffit juste qu’il ait rupture pour que les textos, les photos ou les vidéos soient extériorisées via le net. Les adolescents doivent être très prudents. ils peuvent s’envoyer des textos entre copains et copines, mais les photos et les vidéos doivent être évitées », suggère-t-elle. Une leçon de morale valable aussi bien pour les jeunes que pour les adultes. Pour finir, elle se désole qu’au Sénégal, on a tendance à ne pas prêter attention à cc phénomène de société qui passe pratiquement inaperçu.

Jeu amoureux au départ, le sexting peut vite tourner au cauchemar. Il suffit d’une rupture ou d’un camarade déçu pour que des photos compromettantes prises dans la plus stricte intimité se propagent sur la toile ou les téléphones portables.

Couly Cassé

(Source : Walf Grand Place, 19 novembre 2011)

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