Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, s’est clairement démarqué, mardi à Bamako, de la vision d’un Fonds mondial de solidarité numérique qui serait alimenté à partir de prélèvement sur les bénéfices réalisés lors de la vente de produits informatiques. ‘Je n’y crois pas, et aucun pays n’y croit’, a laissé entendre le président sénégalais, soulignant qu’il avait été le plus grand opposant à cette orientation au moment de la création du Fonds, en marge du Sommet mondial sur la société de l’information, en 2005 à Genève.
Selon le président Wade, il s’agissait, au départ, non pas de ‘courir derrière des fonds que nous n’aurons pas’, mais de ‘collecter des ordinateurs d’occasion’ qui devaient servir à former et à améliorer la ‘qualité’ des ressources humaines en Afrique. Mais au lieu de cela, le projet a été ‘sorti de la voie que j’ai tracée’, a regretté le président sénégalais qui co-présidait à Bamako, avec son homologue malien Amadou Toumani Touré, une assemblée générale extraordinaire consacrée à la ‘refondation’ du Fonds.
Conçu pour réduire le fossé numérique entre pays du Nord et du Sud, le Fonds devait jusque-là être alimenté à partir du prélèvement d’un pour cent des marges bénéficiaires des sociétés informatiques exécutant des marchés publics. Une précédente réunion du Fonds, tenue en novembre 2008 à Lyon, n’avait pas permis aux participants d’aboutir à un consensus sur de nouvelles orientations à donner au projet. Selon les organisateurs, la rencontre de Bamako devrait permettre de dresser la ‘situation réelle’ et de nouvelles orientations au Fonds que préside l’ancien ministre français, Alain Madellin.
La rencontre de Bamako, prévue sur une seule journée, regroupe des représentants du Mali, pays hôte, du Sénégal, de l’Algérie, de la Guinée Bissau, du Maroc, de la Mauritanie ainsi que des délégués d’organisations internationales comme la Banque africaine de développement (Bad) et l’Union internationale des télécommunications (Uit).
(Source : APA, 27 janvier 2009)
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