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Sahel : en attendant la révolution numérique

mercredi 17 mai 2017

La Banque mondiale vient de dresser dans un récent rapport l’état des lieux des TIC et de leur degré d’accessibilité dans certains pays du Sahel et d’Afrique Subsaharienne. Constant un taux de pénétration réduit dans cette région du continent, le rapport propose des pistes de réforme pour rehausser l’utilisation de ces nouvelles technologies, afin d’en tirer le maximum pour soutenir la croissance. Un véritable enjeu pour ces pays qui font face à une multitude de défis socioéconomiques.

Alors que la révolution dite des technologies de l’information et de la communication (TIC) est déjà à sa troisième phase, certains pays d’Afrique subsaharienne et particulièrement du Sahel, restent encore en marge de la dynamique qui a profondément métamorphosé l’évolution du contexte mondial de ces dernières années. C’est le constat dressé par la Banque mondiale dans un rapport, publié en début du mois, sur l’accès aux TIC dans cinq pays d’Afrique subsaharienne, dont 3 du Sahel (Mali, Niger, Tchad) en plus de la Centrafrique et de la Guinée.

Dans ces pays, seulement 64% des habitants bénéficient d’une connexion mobile active, contre 71% pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, et 95% à l’échelle mondiale. Autant dire que le taux d’accès aux nouvelles technologies reste insuffisant, même si d’après le rapport, ces pays ont connu ces dernières années une certaine croissance globale des TIC à travers notamment « l’expansion rapide des services de téléphonie mobile et par le fait qu’ils soient bon marché ».

Or, d’après les auteurs du rapport, la révolution numérique ne doit pas se limiter pas à cette donne, mais consiste à faire en sorte que les TIC permettent à leurs utilisateurs d’avoir accès à des activités rémunératrices surtout dans ces pays à faible revenu et qui enregistrent une croissance démographique assez galopante.

Réformes et opportunités de croissance

Le rapport qui se penche sur les réformes nécessaires pour promouvoir la révolution numérique en Afrique subsaharienne a analysé, données officielles à l’appui, l’évolution du secteur des TIC dans ces pays. Ainsi, il ressort que la totalité des pays concernés par l’étude ont entrepris, entre 2011 et 2015, la réforme de leur système juridique et réglementaire, afin de le rendre compatible avec l’Internet haut débit, l’offre des opérateurs mobiles virtuels et des prestataires de services, ainsi qu’avec les meilleures pratiques réglementaires.

Le rapport note également que ces pays ont également adopté des lois « de deuxième génération » qui couvrent la protection des données, le commerce électronique et la cyber-sécurité. En dépit de ces réformes, la situation reste toutefois assez mitigée, puisque pour diverses raisons propres à chaque marché et à la dynamique des acteurs publics ou privés qui y interviennent, ces pays sont loin de tirer véritablement profit des opportunités qu’offre ce secteur en tant que levier de croissance. Selon le constat relayé par la Banque mondiale, « si l’accès à la téléphonie mobile n’est pas universel, c’est principalement pour une question de coût ».

Après avoir passé en revue la situation au niveau de chaque pays et qui cache beaucoup de disparités en termes de couverture, mais aussi de la qualité inter-réseaux, la Banque mondiale recommande aux autorités des pays concernés de « s’empresser d’achever la première vague de réformes engagées au début des années 2010 ». Ces réformes ont précisément pour objectif de rendre abordable l’accès aux services de téléphonie mobile (vocaux et SMS), condition indispensable à l’expansion de l’« argent mobile » et de l’Internet haut débit.

En somme, il s’agira pour ces pays de veiller à améliorer les conditions de concurrence avant que les marchés de l’Internet haut débit ne décollent, d’utiliser les ressources des fonds de service universel pour atteindre ceux qui ne sont pas encore desservis et d’instaurer une fiscalité transparente et efficiente qui générera une grande part des recettes que les autorités publiques pourront mettre au service de mesures favorables à la croissance.

A l’heure certains pays comme le Rwanda tirent pleinement avantage de la révolution numérique qu’ils ont mise en œuvre à travers des réformes et des investissements dans le secteur de l’industrie numérique, c’est un véritable défi qui s’impose pour ces pays de la région subsaharienne et du Sahel.

Aboubacar Yacouba Barma

(Source : La Tribune Afrique, 17 mai2017)

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