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Reconnu coupable du délit d’abus de biens sociaux : Kabirou Mbodje condamné à deux ans dont six mois ferme de prison

jeudi 25 novembre 2021

Le combat judiciaire a été long et le verdict est tombé hier. Deux ans de prison dont six mois ferme, c’est la peine infligée à Kabirou Mbodje. Le patron de Wari a été reconnu coupable, hier, par la Chambre correctionnelle du tribunal de Dakar, du délit d’abus de biens sociaux. En sus de l’amende d’un million qu’il doit payer, il doit aussi allouer à ses ex-associés Seyni Camara, Malick Fall et Cheikh Tagué la somme de 5 milliards de francs CFA.

Kabirou Mbodje perd sa bataille judiciaire contre ses ex-associés Malick Fall, Seyni Camara et Cheikh Tagué. En effet, le juge, après avoir requalifié le délit d’abus de confiance retenu contre le patron de Wari en abus de biens sociaux, a condamné celui-ci à deux ans de prison dont six mois ferme. En sus de cette peine, il doit payer une amende d’un million de francs CFA. Kabirou Mbodje est également contraint d’allouer aux parties civiles la somme de 5 milliards de francs CFA à titre de dédommagement.

Par ailleurs, ses avocats, qui contestent la décision, annoncent qu’ils vont interjeter appel. Les conseils de Kabirou Mbodje, qui avaient demandé que le délibéré qui devait être rendu le 8 septembre 2021 soit rabattu, expliquent qu’ils voulaient soulever des exceptions et non revenir sur le fond de l’affaire. Mais le juge en a décidé autrement. Car en rendant sa décision, le président de la 2e Chambre correctionnelle du tribunal a motivé sa décision de rejeter la requête des avocats de la défense, en soutenant que Kabirou Mbodje n’a donné aucune raison valable pour justifier sa non-comparution. Ce qui ne conforte guère les avocats de l’homme d’affaires qui restent convaincus que leur client a été blanchi par la chambre d’accusation et que la Cour suprême lui a aussi donné raison quand les plaignants avaient contesté cet arrêt.

Selon eux, Kabirou Mbodje est complètement blanchi. ‘’Même si notre client n’a pas été présent, le juge était tenu de le relever d’office. Ce qu’il n’a pas fait. L’autre chose est qu’il y a des conventions internationales que le Sénégal a signé qui parlent du droit à toute personne à un procès équitable. Ces conventions ont une valeur supra légale, c’est-à-dire s’imposent nonobstant les dispositions internes contraires. Ces conventions disposent que même en son absence, la personne poursuivie a droit à être défendue’’, a relevé Me Babacar Camara, un des conseils de Kabirou Mbodje.

Insatisfaites de la décision, les deux parties promettent chacune de faire appel

Maitre Baboucar Cissé, l’avocat des parties civiles, ne lâche pas du lest. La robe noire trouve dérisoire la somme que Kabirou Mbodje doit allouer à ses ex-associés en guise de dédommagement. Ainsi, l’avocat, à l’instar de ses collègues de l’autre partie, promet qu’un recours devant la juridiction d’appel sera introduit pour que cette somme soit revue à la hausse.

Pour rappel, le directeur général de Wari, qui a bénéficié d’un non-lieu pour le délit d’augmentation de capital, a été renvoyé devant la Chambre correctionnelle du tribunal de Dakar, pour répondre du chef d’abus de confiance. Selon ses anciens collaborateurs Malick Fall, Cheikh Tagué et Seyni Camara, le préjudice s’élève à 22 milliards de francs CFA. Ce montant est réparti comme suit : Wari 16 milliards de francs CFA et Interactive 6 milliards de francs CFA.

En l’absence du prévenu lors de l’audience du 11 mai 2021, les plaignants avaient tour à tour relaté les faits qu’ils reprochent à M. Mbodje. Selon Malick Fall, c’est en 2008 que Wari a été légalement créée. D’une société à responsabilité limitée, la start-up est passée à une société anonyme. Partis de zéro pour faire de Wari le leader sur le marché, Malick Fall et Cie reprochent à Kabirou Mbodje de les avoir écartés de la société qu’ils ont créée ensemble. A en croire Malick Fall, Kabirou Mbodje a orchestré des manœuvres frauduleuses pour les appauvrir. Ce, en maquillant les résultats de la société pour justifier une augmentation du capital. ‘’Il a volontairement caché le capital de 2012. Il a dissimulé les résultats pour ne pas faire une augmentation par réserve. Il l’a fait pour justifier qu’on n’a pas suffisamment de fonds propres. L’augmentation du capital nous a dilués’’, avait précisé Malick Fall.

‘’Cela fait 10 ans qu’on court derrière ces documents’’

‘’Nous trois avions 39 %. En 2013, Kabirou augmente le capital en le multipliant par 10. Alors que la société s’offrait des 4x4 et autres privilèges, il est venu dire que la société bat de l’aile et qu’il faut augmenter le capital à hauteur de 300 millions F CFA. De 39 %, on s’est retrouvé avec un peu plus de 3 %. Il a falsifié les états financiers’’, poursuivait Malick Fall.

Cheikh Tagué de révéler, de son côté, que Kabirou Mbodje s’est auto-octroyé 8 % du chiffre d’affaires de Wari, soit 500 millions de francs CFA, de façon frauduleuse. Pis, Cheikh Tagué renseignait que le prévenu et l’un de ses avocats, en l’occurrence Me Ababacar Camara, étaient complices. ‘’Avec son concours, Me Ababacar Camara a reçu 5 % de ce chiffre d’affaires. Maitre Camara, après Kabirou Mbodje, est le deuxième actionnaire de la société. Il est devenu associé en 2014. C’est entre les deux augmentations qu’il est devenu associé’’, avait précisé Cheikh Tagué.

Quant à Seyni Camara, il relevait à l’audience que depuis la création de Wari et de la société Interactive, ils n’ont reçu aucun sou. D’ailleurs, à propos d’Interactive, les plaignants soutenaient qu’elle a été mise en place deux ans après la création de Wari. Et là encore, ils accusaient Kabirou Mbodje à la barre de les avoir grugés. D’après eux, ce dernier a détourné les fonds pour créer sa propre société, avec le silence coupable du commissaire aux comptes. Seyni Camara relève que ce dernier n’a jamais accepté de leur remettre les rapports sur le contrôle des comptes de la société. ‘’Cela fait 10 ans qu’on court derrière ces documents. Le commissaire aux comptes était resté introuvable’’, s’était-il désolé.

L’homme dont les parties civiles indexées d’être de mèche avec le prévenu, a pourtant été entendu à la barre en tant que témoin. Dans ses déclarations, Louis Gérald Gari avouait : ‘’J’étais chargé d’effectuer les contrôles pour les années 2013, 2014 et 2015. J’ai fait deux rapports que j’ai remis à l’Ofnac. Je n’ai pas répondu à l’interpellation des plaignants, car ils m’indiquaient ce que je devais faire. J’ai noté des incertitudes que j’ai mises dans mon rapport d’opinion. Les incertitudes concernent le transfert de fonds vers d’autres filiales.’’

Pour conforter ses propos, il annonce qu’il détient ces documents que les parties civiles ont eu du mal à avoir pendant une décennie. Des documents qui avaient été remis au tribunal pour être étudiés. Ce qui avait suscité un autre renvoi de l’affaire.

Maguette Ndao

(Source : Enquête, 25 novembre 2021)

Post-Scriptum

Kabirou Mbodje en redressement judiciaire à Paris

Condamné hier par le juge de la 2e Chambre du tribunal correctionnel de Dakar à deux ans dont six mois ferme, Kabirou Mbodje est toujours dans le collimateur de la justice. Cette fois-ci, c’est devant une juridiction parisienne que l’homme d’affaires sénégalais doit répondre. Président du Conseil d’administration de la société Wari Pay, il est esté en justice par le directeur général de ladite société, le Français Nicolas Lesange.

Selon ‘’Confidentiel Afrique’’, un dépôt-bilan de la société que Lesange a déposé auprès du tribunal de commerce parisien, est à l’origine de ce contentieux qui oppose les deux hommes. Selon la même source, la société rachetée en 2019, affichait un total-bilan de 6 millions 042 300 d’euros et avait diminué de 43,40 %, entre 2013-2014. Une situation conflictuelle qui oppose Nicolas Lesange au PCA de la société Kabirou Mbodje. Ce dernier ne voulait pas que l’affaire atterrisse devant le tribunal.

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