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Prix des licences 3G en Afrique : comment sont-ils fixés ?

vendredi 1er octobre 2010

La semaine dernière, Moussa Benhamadi, le ministre algérien des Postes et des TIC a annoncé le lancement des services mobiles 3G en Algérie pour 2011.

Cette annonce faisait suite à plusieurs autres annonces faites récemment par les pays d’Afrique subsa harienne sur leurs intentions d’offrir des licences 3G. Le gouvernement du Gabon par exemple a en juillet dernier lancé un appel d’offres invitant les opérateurs intéressés par le réseau mobile 3G. Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont également des objectifs identiques.

Dans de nombreux pays sub-sahariens, les licences 3G ne sont pas encore attribuées. Isabelle Gross jette ici un regard sur les prix des licences 3G déjà attribués sur le continent, ainsi que sur comment ces exemples pourraient donner des indications aux organismes de réglementation et aux ministères des TIC dans les processus d’appel d’offres sur des licences 3G.

Le gouvernement tunisien vient d’attribuer une licence 3G à l’opérateur historique Tunisie Telecom pour un montant de 80 millions de dollars, environ 40 milliards de CFA. En Juin 2010, le pays comptait environ 11,5 millions abonnés aux mobiles avec une part de marché de 49% pour Tunisie Telecom. Par conséquent, le coût de la licence 3G par abonné de Tunisie Télécom équivaut à 14,2 $.

Dans le cas où l’adoption des services 3G par les abonnés actuels n’atteindraient que 10% des activités de Tunisie Telecom, le coût d’acquisition pourrait aller jusqu’à 142 $ US par abonné, un montant que l’opérateur peut encore espérer récupérer en quelques années.

En 2006, le Maroc a octroyé des licences 3G à Maroc Telecom, Meditel et Maroc Connect (aujourd’hui rebaptisé Wana) pour un montant de US $ 40 millions chacun, 20 milliards de CFA. À l’époque, le nombre total d’abonnés au mobile était d’environ 16 millions. Avec un coût total des licences 3G (120 millions $ US), le coût d’acquisition de la licence 3G est de 7,5 $ par abonné.

En Mars 2007, les trois grands opérateurs de téléphonie mobile au Nigeria, MTN Nigeria Limited Communications, Celtel Nigeria Limited (maintenant rebaptisé Zain Nigeria et qui sera bientôt rebaptisé Bharti Airtel-, le propriétaire actuel) et Globalcom Limited aux côtés du peu connu ALHERI techniques, ont acheté des licences 3G à 150 millions de dollars, 75 milliards de FCFA l’unité.

Bon pour 600 millions de dollars (300 milliards de FCFA) dans les coffres du gouvernement nigérian. A l’époque, le nombre d’abonnés au mobile s’élevait à 32 millions au Nigeria. Le coût d’acquisition de la licence était alors d’environ 19 US $ par abonné.

Le Kenya lui, a délivré le premier permis 3G à Safaricom en 2007 à un prix de US $ 25 millions. À la suite de pressions exercées par les autres opérateurs mobiles, la Commission des communications du Kenya (CCK) a récemment revu à la baisse le prix d’une licence 3G.

Selon Charles Njoroge, le DG de CCK, « fideles à notre politique dans laquelle nous avons de temps en temps ajusté les frais de licence pour divers services afin d’attirer le plus de joueurs pour le bénéfice des consommateurs, la CCK a récemment réduit les frais initiaux d’accès au bande large supplémentaire 3G, de 25 millions USD (12,5 milliards de fcfa) à 10 millions de dollars .

Avec quatre opérateurs de téléphonie mobile sur le marché, CCK peut s’attendre à recueillir 40 millions $ US pour la délivrance des licences 3G. Le Kenya qui compte environ 20 millions d’abonnés mobiles a donc un faible coût d’acquisition, pour une licence 3G à US $ 2 par abonné.

Quand l’Egypte a décidé de délivrer des licences 3G, la National Telecommunications Regulatory Authority (ANRT) a fixé la barre beaucoup plus haut. La valeur d’une licence 3G (pour Mobinil et Vodafone Egypte) a été fixé à 20% du prix de la licence 2G/3G attribué à l’opérateur tiers en 2006. EGP16.7 milliards (2,89 milliards de dollars US, plus de 1000 milliards de FCFA), serait le coût des 3 licences 3G dans ce pays.

Mobinil a dû verser USD578 millions pour près de 8 millions d’abonnés. Le coût d’acquisition de la licence 3G pour Mobinil a donc été d’environ US $ 73 par abonné. Avec seulement 10% de ventes des services 3G, le coût courant d’acquisition pourrait se situer à 730 dollars par abonné pour Mobinil.

Les exemples ci-dessus montrent un certain nombre de disparités en termes de prix des licences 3G. Le coût d’acquisition par abonné est presque 37 fois plus élevé en Egypte qu’au Kenya alors que les opérateurs nigérians eux ont versé près de dix fois plus que les opérateurs kenyans.

Quels ont été les critères utilisés pour définir ces prix ?=

La taille potentielle du marché des services de données ou la richesse relative de la population ? Le Nigeria avec une population d’environ 160 millions d’habitants est quatre fois plus peuplé que le Kenya (avec une population d’environ 39 millions), mais la population de l’Egypte (80 millions) n’est que la moitié de celle du Nigeria.

Le PIB par habitant (méthode PPP), s’élève à US $ 6123 pour l’Égypte suivie par le Nigéria à US $ 2.249 et le Kenya à US $ 1730 (chiffres du FMI pour 2009). Bien que l’Égypte ne possède pas le plus grand nombre d’habitants dans ce groupe de pays, il a le plus haut PIB par habitant.

Les recettes sont donc potentiellement plus élevées qu’au Nigeria et au Kenya. Sur la base des critères ci-dessus, les petits et peu aisés pays africains subsahariens auront besoin de soigneusement réfléchir aux cartes de prix qu’ils ont à l’esprit pour leurs licences 3G. Placer la barre trop haut risquerait de desservir les ventes susceptibles ou pire pourrait tuer l’intérêt du côté des opérateurs télécoms.

Russell Southwood

(Source : Balancing Act, 1er octobre 2010)

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