La Radio Panafricaine qui émet sur la fréquence 103.9 MHz et qui a pignon sur rue à l’Immeuble Lambert à l’avenue Bourguiba de Dakar est secouée, depuis quelque temps, par une affaire de licenciement de 13 journalistes. Laquelle rupture de contrat est jugée abusive par les victimes qui entendent saisir l’inspection du Travail, pour être rétablies dans leurs droits. « C’est depuis le 31 mars 2012 que les administrateurs ont rompu les contrats pour motif économique et jusqu’à présent, nous n’avons reçu ni droit, ni salaire », se plaignent certains d’entre eux, que nous avons joints par téléphone. Des victimes qui s’interrogent encore sur cette forme inédite de licenciement, pour n’avoir pas reçu un seul document attestant de manière officielle, la mesure.
Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce licenciement coïncide avec le recrutement de stagiaires qui viennent assurer le « service minimum », font remarquer les plaignants. Pour certains, cette situation de « sans licenciement officiel, sans salaires » ne saurait être concevable dans un Etat de droit et menacent ouvertement de traîner les administrateurs de la radio en justice. Mais en attendant, certains se sont décidés à saisir l’Inspection du Travail, pour arbitrer ce conflit. « Certains d’entre nous ont fait 4 ans dans cette entreprise, d’autres ont fait 3 ans. Comment se lever un jour, pour se séparer de nous, sur une simple déclaration de faillite ? », s’insurgent-ils encore…
Du côté de la direction, l’on préfère plutôt, positiver la situation. La directrice de la radio tempère les ardeurs et affirme que les administrateurs sont en train de réunir l’argent nécessaire, pour payer salaires et droits des travailleurs licenciés. Seulement, se défend Nina Penda Faye : « Depuis 2007, la radio roule à perte. Nous payons 6 millions de francs par mois en termes de salaires, sans aucune rentrée d’argent. Aucune entreprise ne peut survivre à cela. » Non sans donner des gages à ses collaborateurs : « Nous n’avons pas voulu fermer la radio, pour attirer des investisseurs. Mais si la situation se rétablit et qu’on trouve une bonne santé financière, ces travailleurs seront rappelés de nouveau. » A propos des stagiaires recrutés à la place des journalistes licenciés, Nina Penda Faye précise qu’il s’agit de « bonnes volontés », qui vont se charger d’assurer les brèves afin de maintenir la radio en on.
(Source : Le Quotidien, 6 juin 2012)
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