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Photographe : le numérique menace l’avenir de la profession

mercredi 5 mars 2008

L’heure est grave pour les photographes professionnels. En effet, depuis l’avènement du numérique qui permet à tout un chacun possédant un appareil dernier cri de faire soi-même ses prises de vue, de les visualiser, puis au besoin de les tirer via l’Internet, leurs recettes sont en chute libre.

Ainsi, les photographes professionnels ou simples amateurs sont de moins en moins sollicités, victimes qu’ils sont de l’innovation et du progrès qui font faire d’immenses progrès à l’humanité.

Le numérique ‘’menace objectivement notre travail. On a vu la baisse. Et dans les labos aussi, nous voyons la même chose parce que de plus en plus, il n’ y a pas énormément de pellicules photos’’, fait valoir Emmanuel Mbengue, photographe laborantin exerçant au centre-ville de Dakar.

A contrario, ajoute-t-il, ‘’il y a des machines numériques qui sont très fréquentées actuellement, parce que tout le monde peut avoir un appareil photo numérique ou un téléphone portable qui fait en même temps des photos numériques’’.

Avis de spécialiste : ‘’les pellicules se vendent de moins en moins’’. Nostalgique et poignant dans son propos, Emmanuel Mbengue ajoute : pourtant, ‘’nous sommes des témoins du temps, des témoins de l’histoire, des témoins de ce qui se passe dans la société’’.

‘’Alors, si la société peut se passer de nous, il est évident que c’est une menace pour la profession. C’est très difficile’’, lâche le laborantin, amer et dépité que la technologie laisse ainsi sur les carreaux une profession qui a connu, partout, ses heures de gloire.

Même ton à la fois indigné et inquiet chez Badou Niang, trouvé dans son labo sis à la place de l’indépendance. ‘’C’est une vraie menace’’, l’avènement du numérique. ‘’On a perdu, se lamente-t-il, tous nos clients. Tous les patrons ont leurs appareils numériques. Même les maisons de presse ont deux à trois appareils numériques. Ca ne se passait pas comme ça avant’’.

Comparé à certains qui travaillent dans des laboratoires tenus par de grandes marques, d’autres photographes semblent plus exposés aux préjudices de l’avènement du numérique. Ainsi en est-il de Momar Diagne.

’’Actuellement, le métier est en train de mourir à cause des appareils numériques. Aujourd’hui, vraiment, le métier est très difficile’’, fait valoir ce photographe professionnel, trouvé dans un labo d’une grande avenue du centre-ville.

’’Le numérique est vraiment en train de porter atteinte à notre travail et ce n’est pas bon pour la profession’’, regrette Momar selon qui il n’y a de belles photos que celles prises par un professionnel.

A l’en croire, de moins en moins, les photographes sont conviés aux cérémonies familiales pour des prises de photos. ‘’Pour avoir une cérémonie, c’est tout un problème. Pour tout un mois, tu as une ou deux cérémonies seulement tandis que nous avons nos familles à nourrir’’, explique le photographe.

’’Moi je ne comprends pas vraiment les personnes. Elles achètent un appareil numérique, font des photos chez elles et viennent au labo pour les faire développer’’, s’étonne Momar Diagne qui soutient que ‘’pour faire des photos, il faut être un photographe d’abord, apprendre pour devenir professionnel’’.

A l’écouter, il est toujours nécessaire d’engager un photographe, quitte à ‘’parler avec lui’’, négocier s’il le faut. ‘’Pour payer moins cher les gens font du n’importe quoi. Et ce n’est pas bon pour les photographes. Maintenant, il y a des photographes amateurs qui gâtent le métier’’, souligne-t-il.

Avant l’avènement du numérique, Momar Diagne affirme qu’il pouvait gagner 300 voire 400.000 francs CFA par mois, en particulier grâce aux commandes qu’il recevait à la veille des cérémonies familiales, organisées surtout pendant les week-ends.

Avec l’avènement du numérique, relève-t-il, ‘’ce n’est plus facile parce que c’est un système très simple. Le client peut faire ses photos soi-même, avoir une petite imprimante posée à la maison, faire son travail comme il se doit. En numérique, tu peux faire tout de suite une carte d’identité dans moins de 10 minutes alors qu’en analogique, il te faut une heure de temps’’.

Cela explique pour, selon lui, les photographes ne sont plus libres de fixer leurs tarifs, comme ils pouvaient se le permettre par le passé. Désormais, ils sont en quelque sorte obligés de se soumettre à la volonté de la clientèle.

Selon Emmanuel, un appareil photo numérique professionnel performant, capable de faire de très bonnes prises de vue, coûte au minimum 700 à 800.000 francs CFA sur le marché sénégalais. Et ce quand c’est fait sur commande.

’’Si vous avez bien noté, vous remarquerez que dans les cérémonies, maintenant, les prix ne sont pratiquement plus les mêmes. Il y a une dizaine d’années, c’était très florissant. Les gens travaillaient et les photographes pouvaient même se permettre de rejeter des marchés. Et Par rapport au prix aussi ils décidaient de tout,’’ relève Emmanuel Mbengue.

Par contre, souligne-t-il ’’dans les cérémonies actuelles, ce sont pratiquement les client qui décident. Le prix de la photo baisse au fur et à mesure. C’est très gênant parce que les clients se raréfiant, le photographe est très exposé. Et effectivement, il a tendance à brader son produit’’.

A côté du numérique qui représente une menace pour les professionnels de la photo, il y a une catégorie de photographes que l’on appelle au Sénégal ‘’dread ou dreadman’’. Il s’agit de photographes qui sans se faire inviter se présentent à une conférence ou autres manifestations et fixent sur leurs pellicules des gens bien habillés, sans forcément demander leur avis.

Ils se dépêchent ensuite d’aller développer avant la fin de la cérémonie les photos prises, puis reviennent les vendre aux concernés. Le procédé semble payant, car à en croire Badou Niang, ceux qui le pratiquent gagneraient mensuellement plusieurs centaines de milliers de FCFA.

(Source :: APS, 5 mars 2008)

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