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Ory Okolloh : "Google Afrique est à un tournant"

lundi 28 mai 2012

Entretien avec Ory Okolloh, directrice de la stratégie de Google Afrique. Pour cette ancienne cyberactiviste kényane, l’Afrique est à un tournant. Les revenus publicitaires générés par les contenus en ligne augmentent, les demandes des internautes se diversifient. À Google d’y répondre.

Au Kenya, elle s’est fait connaître en tant que cyberactiviste et blogueuse. Ory Okolloh, 35 ans, a rejoint Johannesburg et intégré Google Afrique en 2011. Sa principale mission au sein du géant américain : développer le potentiel africain en matière de création de contenus en ligne.

Jeune Afrique : Google milite pour le développement de contenus africains sur internet. Est-ce que cela marche ?

Ory Okolloh : Oui, nous sommes partis de tellement loin ! Entre 1 % et 2 % seulement des contenus en ligne dans le monde proviennent d’Afrique. Mais regardez ce que nous avons été capables de faire avec nos cartes et l’utilisation de langues locales. Nous sommes à un tournant.

Concrètement, quels services développez-vous pour l’Afrique ?

Quand on regarde les requêtes des internautes, que cherchent-ils ? Avoir accès aux informations, se distraire et trouver un travail. Mais aussi : où puis-je obtenir un certificat de naissance, un passeport ?... C’est sur ce type d’informations que nous avons commencé à travailler au Kenya avec le projet Open Government. Qu’il s’agisse du recensement, des dépenses publiques pour le développement, de la performance des écoles, toutes ces informations sont maintenant disponibles grâce à un outil appelé Google Public Data Explorer. Toujours au Kenya, l’an dernier, nous avons numérisé et indexé la transcription des débats parlementaires depuis 1905, désormais accessibles en ligne. Au Ghana, nous faisons la même chose avec les décisions des plus hautes juridictions.

Quid du marché publicitaire ?

La monétisation du marché monte en puissance. De plus en plus de chaînes sur YouTube dépassent 1 million de vues, ce qui est énorme. En Afrique du Sud, un bodybuilder a appelé son programme Six Pack Factory [« l’usine à abdominaux », NDLR] et gagne sa vie en le diffusant sur YouTube. Le point de départ pour vendre de la pub, c’est un bon contenu pour accrocher les gens.

La connectivité du continent va s’améliorer grâce à l’arrivée de câbles sous-marins, mais les Africains vont-ils en profiter ?

Le vrai challenge, c’est la connexion du dernier kilomètre. Apporter le haut débit aux Africains est encore trop long. Il y a beaucoup d’autorisations à obtenir pour poser de la fibre optique, et cela a un impact sur les coûts. L’autre problème, c’est le vandalisme, notamment au Nigeria l’an dernier.

En janvier, la start-up Mocality, qui a mis en ligne un répertoire d’entreprises au Kenya, a accusé Google d’avoir accédé illégalement à sa base de données...

Cela a été une énorme déception. Au Kenya, les équipes ont été très secouées, et en interne, nous avons pris la chose très au sérieux. Nous avons pris des mesures importantes pour régler ce problème et faire en sorte que cela ne se reproduise pas.

Intégrer Google après avoir créé le site Ushahidi, c’est un grand changement... ?

C’était parfait, car je voulais être moins visible : dans un grand groupe, l’attention est davantage portée sur mon travail que sur moi-même. Le plus important est que la marque et les ressources de la compagnie m’ont vraiment donné les moyens de défendre mes priorités. Je ne le mesure pas très bien, mais je pense que grâce à Google mon travail a plus d’impact.

Propos recueillis à Johannesburg par Gemma Ware

(Source : Jeune Afrique, 28 mai 2012)

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