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Micro ouvert à David Cadasse, Red’Chef AFRIK.COM

mardi 18 mai 2004

Avec sept cent cinquante mille visiteurs par mois, soit 5,5 millions de pages lues, Afrik.com, premier quotidien panafricain francophone en ligne, se veut continental. « Du Maghreb à l’Afrique du Sud, le site est vraiment centré sur l’Afrique », souligne son rédacteur en chef. Pour avoir pris l’option d’être gratuit sur le net, ses promoteurs qui bouclent leur quatrième année d’expérience, reconnaissent que la presse en ligne a éprouvé bien des difficultés avant de gagner ses lettres de noblesse. Mieux, Il y a une certaine prise de conscience sur l’intérêt de la presse africaine sur le réseau des réseaux. Aujourd’hui, le pari pour Afrik.com, qui s’inspire des publications des agences de presse, est d’arriver à traverser ce « courant principal » en proposant des sujets magazines.

Wal Fadjri : Comment est né Afrik.com ?

David CADASSE : Afrik.com est le premier quotidien panafricain francophone sur Internet. C’est un quotidien qui compte aujourd’hui sept cent cinquante mille visiteurs par mois. Ce qui équivaut à 5,5 millions de pages lues. Afrik.com a été créé en 2000 par des personnes du Conseil supérieur de l’audiovisuel en France. Ils avaient fait des études sur l’Afrique pour voir en quoi les nouvelles technologies pouvaient apporter un plus en matière d’information en Afrique. Ils s’aperçurent qu’il y avait un grand vide. Ils ont essayé de monter un site qui, depuis quatre ans, fait son chemin. Et, à l’heure actuelle, nous avons pratiquement quelque huit mille articles en archives. Les promoteurs ont pris le parti, dès le départ, d’être gratuit sur le net. Ce qui fait que tout le monde se demande comment on arrive à financer l’activité. Parallèlement aux activités de presse, nous sommes une agence web. Nous faisons des sites et autres conseils web. Et maintenant, nous avons une véritable expertise en matière de travail sur le net. Des expertises pour le profane, cela n’a l’air de rien, mais tout le travail du référencement sur le net, est un travail d’experts. Et aujourd’hui, si nous pouvons être référencés parmi les cinq premiers résultats sur n’importe quel moteur de recherches, c’est parce que derrière il y a un travail d’informaticiens. Ces derniers s’investissent pour voir comment marche Yahoo, Google, etc., pour faire adapter le site en fonction des critères de sélection des différents moteurs.

Wal Fadjri :Quelles sont les forces et faiblesses de Afrik.com ?

David CADASSE : En plus d’être une agence web, parallèlement nous vendons de plus en plus de la publicité. Nous avons mis du temps à instaurer la notoriété de Afrik.com, parce qu’au départ la presse en ligne avait du mal à gagner ses lettres de noblesse. Les gens pensaient que nous ne faisions que du « copier-coller ». C’est parce qu’aujourd’hui nous avons gagné une légitimité que nous sommes amenés à faire de la publicité classique (...). Maintenant notre force, en matière de publicité, est que nous proposons aussi de la communication multi-média. Nos faiblesses sont liées au fait quand nous sommes arrivés sur le réseau mondial, il y a quatre ans, l’Afrique n’intéressait personne. Aujourd’hui, les choses ont changé. Il y a une certaine prise de conscience. Les faiblesses, ce sont aussi les sources d’information. Chaque jour, nous faisons le tour de la presse africaine (francophone, anglophone, lusophone) en ligne. Ce qui nous permet de construire notre ligne éditoriale en prenant les sujets les plus forts. Mais ce sont toujours les mêmes sources (avec les différentes agences de presse) qui reviennent. Nous, nous essayons de traverser ce courant principal en proposant des sujets magazines que nous trouvons sur place. Notre ligne éditoriale, c’est à la fois un Quotidien-Magazine. Quotidien parce que nous suivons l’actualité. Magazine parce que nous traitons de sujets qui sortent un peu des sentiers battus. La grosse difficulté par rapport à l’Afrique est le décalage horaire. Par exemple, quand nous avons deux heures de décalage avec le Sénégal, il faut adapter le rythme de travail aux horaires du Sénégal.

Wal Fadjri :Avez-vous des correspondants à travers l’Afrique et comment se fait le travail avec vos journalistes ?

David CADASSE : Nous sommes cinq journalistes à Paris. Nous avons un petit groupe de correspondants en Afrique mais qui ne traitent pas forcément l’actualité. Ils travaillent sur des sujets au choix. Nous travaillons également avec beaucoup d’informateurs qui nous reviennent de différents endroits avec des sujets à creuser. Récemment, j’ai discuté avec un ami qui me parlait de la marche des femmes célibataires à Saint-Louis. C’est un sujet en or sur lequel nous allons travailler prochainement. Il y a beaucoup de jeunes journalistes qui écrivent pour nous. Et en contre-partie, nous leur proposons une formation en matière de déontologie, de structure d’articles, etc.

Wal Fadjri :La plupart des quotidiens (occidentaux) en ligne éprouvent beaucoup de difficultés à se maintenir en activités... Quel est le secret de la vie d’Afrik.com ?

David CADASSE : Nous avons conscience qu’il ne faut pas être que sur le net. Nous essayons à travers le quotidien, qui est une caution à d’autres activités, de mieux s’imposer. Si nous arrivons à se faire un nom, nous pouvons demain prétendre à faire du conseil, de la coproduction, du sponsoring et plein d’autres activités autour d’un nom fort. Et c’est suivant cet élan qu’entre autres, nous nous acheminons vers notre modèle économique. En dehors de la publicité, qui est une source de revenus à part entière, il y a l’agence web qui génère de l’argent, en plus des types de communication très ciblés où on utilise le multimédias pour faire une offre différente de ce qui se propose actuellement.

Wal Fadjri :Il y a aussi, dans la presse ligne, le poids de la concurrence ...

David CADASSE : En matière de ligne éditoriale, en France il y a trois voire quatre sites qui travaillent sur l’Afrique mais qui n’ont pas véritablement la même ligne éditoriale. Afrik.com est continental. C’est du Maghreb à l’Afrique du Sud. Le site est vraiment centré sur l’Afrique. Si nous prenons un site comme Grioo ou Amadoo, nous nous rendons compte qu’ils sont plus afro. Autrement dit, ils prennent beaucoup plus de nouvelles anglo-saxonnes. Aussi, ils reprennent beaucoup les annonces de presse, donc nous ne sommes pas sur le même créneau. C’est dire qu’il n’y a vraiment pas de concurrence. La seule concurrence que nous pouvons noter est anglophone avec la British Broadcasting Corporation (Bbc). Radio France internationale (Rfi) n’est pas un concurrent parce qu’elle a décidé de ne pas faire un site spécial Afrique mais un site international avec deux ou trois articles sur le continent. Ce qui est différent de la Bbc qui a dédié une grosse partie de son site, Bbc Africa, à faire que de l’info sur l’Afrique.

Wal Fadjri :Quels sont les outils de travail d’un journaliste d’un quotidien en ligne ?

David CADASSE : Comme nous avons un quotidien sur l’Afrique et que nous travaillons au quotidien, quand nous nous déplaçons sur le continent il nous faut écrire les articles et les envoyer à temps réel. Nous sommes obligés de nous adapter en matière de conditions de travail. C’est pourquoi, il nous fallait faire avec les solutions numériques. Par exemple, avec un appareil photo numérique, vous pouvez prendre jusqu’à trois cents photos. Et ces images, vous pouvez les traiter directement et les envoyer en ligne. C’est pareil pour le son. Maintenant il existe de petits appareils Mp3 qui est un format de compression du son. A titre d’exemple, si on a un code en Mp3 pour le son, on peut mettre sur un seul laser classique douze heures de musique. Cela est aussi valable pour les dictaphones numériques. Nous sommes obligés de nous adapter et d’opter pour le numérique parce que nous devons travailler vite, dans l’urgence.

Mbagnick NGOM

(Source : Wal Fadjri 18mai 2004)

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