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Meïssa Ngom, Président Directeur Général du Groupe Chaka : « J’ai parlé à Soro, il a compris la vérité »

lundi 16 mai 2011

Jusque-là Meïssa Déguène Ngom, Président Directeur Général du Groupe Chaka, a cultivé une certaine discrétion. Mais aujourd’hui, face aux terribles accusations sur sa société d’informatique dont la filiale en Côte d’ivoire est soupçonnée d’avoir fourni à Laurent Gbabgo et à son entourage un logiciel leur permettant de contourner le système de verrouillage de la Bceao et de virer à l’étranger des milliards de français. Et son frère, Moustapha Ngom, patron de la filiale du Groupe Chaka, a depuis le nom inscrit à la 27e place de la liste noire des pro-Gbagbo poursuivis par le procureur de la République à Abidjan. Alors, Meïssa a été obligé de monter au front médiatique. Pour s’expliquer, convaincre, se disculper. Interview.

M. Ngom, comment cette affaire qui vous éclabousse vous et votre société, le Groupe Chaka, est-elle née ?

La première fois où cela a été écrit, c’est au mois de janvier dernier dans les colonnes du journal ivoirien « Le Patriote ». Ils avaient ciblé à l’époque deux personnes : l’une s’appelait, selon leurs écrits, Moustapha Meïssa Ngom qui, en vérité, n’existe pas. Je m’appelle Meïssa Deguène Ngom, et celui qui gère la filiale Chaka en Côte d’ivoire s’appelle Moustapha Ngom. Ils ont mélangé les deux en écrivant Moustapha Meïssa Ngom. Dans le même article, ils avaient parlé d’un Libanais qui serait un financier de Laurent Gbagbo. Le journal disait : « Laurent Gbagbo a fait appel au mercenaire Moustapha Meïssa Ngom... » Quand j’ai vu cela j’ai voulu réagir mais on m’a dit qu’il ne fallait pas. Je ne l’ai pas fait, sauf un peu sur Seneweb. L’accusation est que nous aurions fait un logiciel qui permettait à la Banque centrale ivoirienne de faire la compense entre les banques locales, parce que la Bceao-siège (à Dakar) avait verrouillé le système. A l’époque, j’étais en Guinée, mais dès mon arrivée à l’aéroport de Dakar, mon assistante m’a fait savoir que le ministre de l’Intérieur du Sénégal (Me Ousmane Ngom) avait appelé pour s’informer de la situation. Il était environ 18 heures. Elle me donne son numéro, j’appelle et on me passe le ministre. Il m’a dit qu’il est au bureau jusque vers 23 heures et si j’ai du temps, je peux passer le voir. Je suis allé de l’aéroport directement le rencontrer. Nous avons alors discuté du fameux logiciel dont il a entendu parler en Côte d’ivoire. Je lui ai tout expliqué et il a compris et ma version est remontée là où il faut. Donc, l’Etat du Sénégal a ma version exacte des faits.

C’est quoi votre version ?

Ma version est d’abord de dire que Laurent Gbagbo ait fait appel à Meïssa Ngom est faux ! Il ne me connaît pas, peut-être maintenant dans les journaux avec tout ce qu’on écrit sur moi. Il ne m’a jamais reçu et je n’ai jamais demandé à le voir. Je l’ai vu une seule fois en chair et en os à Abidjan, en décembre 2008. Un ami à moi se mariait à l’église et les invités d’honneur étaient M. et Mme Gbagbo qui étaient devant, moi j’étais plus en retrait. C’est la première fois et la dernière fois que je voyais les Gbabgo. Donc cette histoire selon laquelle il a fait appel à moi c’est du pipeau. Maintenant quels sont les faits ? Nous, Groupe Chaka, travaillons avec la Caisse d’Epargne d’Abidjan depuis 1998. On leur a installé mille systèmes. Son patron, Marcelin Zahui, et moi entretenons une relation de confiance et d’amitié très forte, nous sommes devenus des frères et c’est quelque chose que je ne renierai jamais. Si on doit me tuer pour ça, qu’on le fasse. Il arrive qu’il vienne au Sénégal rien que pour me voir et qu’on aille ensemble prendre quelques jours de vacances à Saly. Moi aussi je vais à Abidjan rien pour partir en week-end avec lui. C’est pratiquement la plus importante structure avec qui le Groupe Chaka travaille en Côte d’Ivoire. Et c’est lui (Marcelin Zahui), qui nous a commandés beaucoup de systèmes par le passé, qui encore une fois m’a appelé pour me demander si je pouvais lui envoyer un chef de projet. Ce que je fis. C’était au mois de janvier 2011. J’envoie effectivement un chef de projet, en l’occurrence Moustapha Ngom qui est un ingénieur-informaticien, avant d’être le patron de la filiale de Chaka à Abidjan. Il se trouve être mon frère, aussi. Ce qui n’est pas important, car il a la compétence. Donc, il est parti M. Zahui qui lui a passé la commande d’un système. Moustapha lui réclame des spécifications écrites, ce que M. Zahui a fait.

Quelle était la nature du système commandé ?

La commande, c’est un système de compense. Je reviens sur un point important. L’organisation de la Caisse d’Epargne de la Côte d’ivoire. C’est très important, parce que nous, Chaka, faisons aussi son système d’informations bancaires. Ce système permet de gérer toutes leurs informations, tout le système de la banque qui a un peu copié l’organisation de la Caisse d’Epargne de France, avec une faîtière, sorte de banque centrale à Abdijan, et des Directions régionales (DR), équivalentes aux banques de détails. Entre ces DR et la faîtière, il y a des compenses qui se font comme entre une banque centrale et les petites banques.

En quoi consiste ce logiciel que vous avez fourni ?

Quand par exemple un client émet un chèque pour son fournisseur, ce dernier le dépose dans son compte à sa banque. Pour que l’argent soit réellement encaissé dans le compte du fournisseur, les deux banques doivent se concerter pour savoir si le chèque doit être accepté ou rejeté, en fonction notamment du solde du compte. Il y a quelques années de cela, les banquiers devaient se réunir dans ce qu’on appelle une « chambre de compense », pour faire ce travail et s’échanger les chèques les uns les autres. Le système de compense permet d’automatiser ce travail fastidieux et long, en utilisant l’informatique. C’est l’objet du logiciel que nous avons conçu. Ce logiciel ne peut faire que cela et ne permet pas de faire du transfert de fond. Il faut faire remarquer que l’organisation, que l’ancien patron de la Caisse d’Epargne voulait mettre en place, pouvait justifier son besoin d’un tel système, pour son utilisation interne, entre les différentes Directions Régionales (DR) et le siège, à l’image des Caisses d’Epargne de France fonctionnant chacune de manière presque autonome, mais en relation avec leur siège qui joue pour elles, le rôle d’une mini-banque centrale. Nous connaissons ces détails qu’il nous a clairement expliqué pour la conception de son Système d’Information Bancaire (SIB), un autre logiciel.

Et vous avez accepté, sans trop se poser de questions...

Il faut compendre comment M. Zahui et nous avons fonctionné depuis des années. Il donne une spécification, car je signale qu’il est banquier expérimenté, qu’il a été à la commission de l’Uemoa, et nous exécutons la commande. Nous sommes habitués de ce genre de relation. Il nous dit voilà un document technique, nos équipes lisent et voient si elles peuvent le faire ou pas. Quand il a passé sa dernière commande, on s’est rendu compte que les systèmes que nous avons déjà par ailleurs, faisaient le cœur de ce qu’il veut. S’il fallait tout faire à partir de zéro, ça coûterait excessivement cher et ça prendrait beaucoup de temps. On a pu le faire vite parce que nous avions déjà le cœur. Il fallait qu’on rajoute les pétales autour. Du coup on a pu faire le système assez rapidement sans parler argent, ni coût.

Pourquoi n’avez-vous pas parlé d’argent ?

Car nous avons été totalement installés dans une relation de confiance, c’est pourquoi j’ai dit qu’il (Marcelin Zahui) est quelqu’un que je ne rejetterai jamais dans ma vie. Même si dans ce coup-ci il m’a fait un tort, ce n’était pas son but. On est dans une relation de confiance où lui, après reçu le système commandé, nous paie toujours selon la valeur du marché. Le problème de confiance et de négociation financière n’existait plus entre nous. Nous sommes arrivés au point où nos deux familles sont mélangées. Il faisait confiance à Chaka, car il estime qu’on a le savoir-faire nécessaire. C’est un honneur parce que la Caisse d’épargne d’Abidjan est très bonne institution là-bas avec 1 million de clients. Donc quand après sa commande d’un système de compense, nous avons fait le travail et livré le système dans ses locaux. On a formé ses ingénieurs à lui sur le système et après nos ingénieurs sont revenus.

Comment le système de compense a pu alors se retrouver à la Bceao d’Abidjan ?

Un jour, mes collaborateurs dépêchés à Abidjan m’appellent et me disent qu’ils ont été emmenés à la Bceao d’Abdijan pour qu’ils expliquent le fonctionnement du système de compense. Quand ils sont sortis de la banque, ils ont commencé à se poser des questions et ont tenu à m’en parler. J’appelle M. Zahui et lui dit : « Où est ton problème ? » Il me rétorque : « Je te paierai au prix normal. L’usage que je fais du système en tant qu’acquéreur, ça ne te regarde pas. » Je lui ai dit : « Tu as raison dans l’absolu, mais dans ce cas particulier, c’est un peu délicat quand même, parce que je cherche l’argent mais je préfère d’abord la paix. » Le système étant déjà livré dans leurs locaux avec les codes et les sources, mes collaborateurs sont vite rentrés à Dakar parce que ça commençait à devenir un peu compliqué.

Pourquoi vous n’avez-vous pas cherché à rompre le contrat dès que vous avez eu des doutes sur l’utilisation du logiciel ?

Mais, il n’y a pas de contrat, c’était une relation de confiance. Aujourd’hui, au Groupe Chaka au Sénégal, ou à la filiale d’Abidjan, on ne trouvera ni contrat ni commande officielle. Nous n’étions plus une relation formelle, après 13 ans de collaboration fructueuse. Il s’y ajoute que ce logiciel n’a jamais été mis en production. Nous avons compris à un moment donné, l’usage final auquel le logiciel était destiné et tous les dangers que nous courrions dans une telle affaire. En ce moment, nous ne pouvions plus reculer, le système étant livré dans les locaux de la Caisse d’Epargne et nous nous avions plus accès et avions même fait quitter les lieux à nos ingénieurs au vu des risques que nous sentions alors. Plus tard, des modifications importantes nous ont été demandées que nous n’avons pas effectuées, même si nous n’avons pas opposé de refus. La situation était très tendue, et nous voulions éviter d’être pris entre deux feux. Donc le logiciel n’ayant jamais été vraiment prêt, nous n’avons pas poussé pour qu’il le soit, par rapport aux évolutions souhaitées par le client. Du coup, la question du paiement n’a jamais été d’actualité. C’est tant mieux pour nous nous, car nos problèmes auraient été plus graves dans le cas contraire : l’argent c’est bien, mais la paix, c’est mieux...

A quelle date les partisans d’Alassane Ouattara vous ont appelé pour demander des comptes sur le logiciel ?

C’était au mois de février. C’était pour me dire : « Ngom, on a appris que vous faites un système de compense qui va aider Gbagbo. » J’ai dit : « Bon, je précise d’abord que je n’ai jamais travaillé avec Laurent Gbagbo et le système qu’on a fait, si on savait que c’était pour ça, on ne se serait pas lancé. » Ils m’ont demandé si je peux arrêter. Je leur ai dit que je ne pouvais plus. Au moment où je répondais, c’était ça la vérité. Le logiciel était livré dans une machine, un serveur, et le personnel formé. On a eu un peu de chance plus tard quand même parce qu’ils se sont rendu compte que les spectres qu’ils nous avaient envoyés comportaient des parties qui ne fonctionnaient pas. Ils ont souhaité des changements et pour ça il fallait qu’on nous ouvre le lien internet pour qu’on puisse intervenir. Bon je ne vais pas trop m’épancher là-dessus, mais on en a profité pour faire en sorte que le système ne fonctionne plus. Donc jusqu’au moment où on parle le système n’a jamais été mis une seconde en service. Pas une seconde, contrairement à ce que les gens disent, le système n’a jamais été mis en service.

On reproche à votre société d’avoir conçu un logiciel ayant permis à Gbagbo de transférer des fonds détournés...

Je viens d’expliquer à quoi devait servir ce logiciel : uniquement à automatiser les échanges de chèques, mais pas du tout à transférer de l’argent. Donc si M. Gbagbo a pu transférer des fonds, c’est par un autre moyen que notre logiciel, qui, nous le répétons, n’a jamais pu être utilisé pour la compense de l’agence nationale de la Bceao d’Abidjan, et est de toutes façons, incapable de transférer de l’argent : il n’est pas conçu pour ça.

Certaines autorités ivoiriennes estiment que vous avez pu détraquer le système RTGS, parce que votre société Chaka a été l’un des partenaires de la Bceao dans la mise en place de ce système. Avez-vous utilisé les codes conçus à l’occasion de cette collaboration pour permettre de rouvrir le système de la banque centrale ?

J’ai compris ces derniers jours, que notre savoir-faire dans le domaine du RTGS, faisait planer beaucoup de doutes sur nous, malheureusement. En effet, le logiciel du RTGS, lui, contrairement à celui de la compense, permet de transférer des fonds de banque à banque. Nous avons travaillé sur le RTGS de la BCEAO à Dakar, de la BEAC à Yaoundé, de la Banque Centrale du Maroc à Rabat et de la Banque Centrale d’Algérie. Mais nous y avons travaillé, pas en tant que contractant direct avec ces différentes banques centrales, mais en tant que sous-traitant de la société suédoise CMA qui avait gagné ces marchés. Le logiciel de CMA est conçu et développé avec les ingénieurs de CMA-Russie, qui seuls en possèdent les sources, CMA-Suède étant la holding et le bras commercial. Nous n’avons jamais participé à la conception et au développement de ce logiciel, qui était de toutes façons déjà conçu et fonctionnels dans plusieurs banques centrales de l’Europe de l’Est. Notre rôle était celui du support local, de la formation et de l’installation. Donc nous n’avons nulle compétence pour perpétrer ce forfait dont on nous accuse aujourd’hui. Et j’irais même plus loin, en disant que mêmes les ingénieurs qui l’ont conçu et développé, ne pourraient pas le déverrouiller sans avoir au préalable le programme original (code source) qu’ils devraient alors modifier pour installer une nouvelle version. En plus, je connais la rigueur dont les cadres de la BCEAO ont fait montre lors de la sélection du fournisseur, et je suis sûr qu’ils n’auraient jamais acheté un logiciel que l’auteur pourrait bloquer et débloquer à sa guise sans l’accord de la BCEAO, qui seule doit détenir les codes d’accès N’oublions pas qu’il s’agit d’un système de banque centrale, et nul ne peut se permettre de légèreté en terme de sécurité, avec un tel système. J’ajouterais que nos deux ingénieurs qui alors travaillaient sur ces systèmes, sont pour l’un embauché chez CMA, tandis que l’autre a choisi une autre voie. Donc nous n’avons même plus en interne de compétence sur la solution de CMA, aujourd’hui. Pour finir, mon avis est que si vraiment le système RTGS de la BCEAO a été frauduleusement utilisé pour effectuer des transferts de fonds, cela n’a pu être fait que par quelqu’un qui en avait préalablement les codes.

Comment votre frère s’est-il retrouvé alors sur la liste noire du procureur d’Abidjan ?

Je ne peux parler que des faits que moi je connais. Moi-même je cherche à savoir les faits de l’histoire parce que je n’ai pas reçu officiellement ce qu’on nous impute. Ce que je sais, c’est que les partisans de Ouattara avaient contacté l’Etat pour leur parler du logiciel. Mais en vérité le reproche réel qui m’a été fait et que j’ai compris après ce n’est pas ce système là, parce qu’il n’a jamais marché. Mais apparemment Laurent Gbagbo aurait réussi à virer beaucoup d’argent à l’étranger, en particulier en Angola. C’est ce que j’ai appris, je n’ai aucune preuve hein. C’est d’un ridicule énorme. La Bceao travaille avec Schlumberger, l’un des meilleurs mondiaux en terme de sécurité. Un système de Schlumberger qui est verrouillé pour une banque centrale, un petit zigoteau de Chaka qui arrive à l’ouvrir est une injure et pour eux leur choix et pour la structure. C’est ridicule. L’autre accusation que j’ai entendue est que j’aurais financé moi, Laurent Gbagbo. Moi, financer Laurent Gbagbo ! Mais si j’avais de l’argent, je l’aurais mis à part, au sein de ma famille et des mes proches. Les besoins de Gbagbo ne se chiffrent pas en millions, c’est plutôt en milliards. J’ai toujours lu dans la presse : « Meïssa Ngom milliardaire ». C’est une erreur monumentale. Dans ce pays, on traite trop vite quelqu’un de milliardaire.

M. Zahui ne vous a-t-il pas mené en bateau ?

Ce n’est pas la lecture que j’ai des évènements, quelque malheureux qu’ils puissent être. M. Zahui est un ami et un frère que je ne renierai jamais, même s’il m’aurait été plus confortable de lui jeter l’opprobre aujourd’hui. Les faits sont ce qu’il sont, mais son intention n’a jamais été de nous nuire. Il avait un marché qu’on lui avait confié, il a jugé ne pas avoir à tout nous dire, mais considérait surtout que nous avions les compétences techniques pour l’exécuter. Il est vrai que je lui ai parlé plus tard, de tous les problèmes du monde que nous avions en raison de cette affaire et j’ai vu à quel point il en était affecté. C’est un soir que j’ai vraiment compris les raisons de son engagement auprès de M. Gbagbo, quand je lui demandais si son engagement n’était pas trop dangereux et s’il ne pouvait pas reculer ? Il me répondit, après un long silence, ne rien avoir contre M. Ouattara, qui me dit-il, est un banquier comme lui et un gestionnaire hors-pair reconnu au plan international, mais qu’il n’était pas capable d’abandonner son frère Gbagbo en plein milieu du guet. J’ai compris une fidélité à une amitié et non une conviction politique...

Où se trouve votre frère Moustapha Ngom ? Comment vit-il toute cette affaire ?

Le pauvre, il est tout perturbé quand il a appris la nouvelle !! Lui qui après plusieurs années au Canada est venu en Côte d’Ivoire après un bref passage au Sénégal, est littéralement tombé amoureux de ce pays...La filiale Chaka Card Systems qu’il dirige a représenté la Côte d’Ivoire à la cérémonie de remise des prix pour l’entrepreneuriat et l’innovation, organisée par la CEDEAO, en septembre 2010, et ou il a remporté au nom de la Côte d’Ivoire, le prix dans la catégorie « plus jeune entrepreneur »... Il est très mal actuellement et ne comprend pas ce qui lui arrive. Mais j’imagine que c’est parce qu’il était chef de projet sur l’affaire de la Compense et qu’il a été invité en réunion de présentation du logiciel de compense au niveau de la BCEAO (ce qui a fini de nous convaincre de l’utilisation finale envisagée et nous a poussé à retirer nos ingénieurs) que son nom a été mis sur la fameuse liste du Pocureur. J’espère seulement que la vérité éclatera très bientôt et qu’on saura qu’il n’est qu’une innocente victime dans cette affaire. En tout cas, nous faisons confiance en la justice de ce pays frère, et sommes certains que Moustapha sera bientôt effacé des tablettes de la liste noire. Nous tenons à rétablir la vérité. C’est mon combat d’aujourd’hui c’est ça. J’ai entendu aussi que Mme Simone Gbagbo m’aurait donné beaucoup de milliards pour que je les lui sorte du pays. Pourquoi les gens font-ils circuler autant de bruit ? Pourquoi alors ne pas sortir juste une preuve et une seule ? De ma vie, je n’ai jamais été en visite chez Laurent Gbagbo. Je n’ai jamais vu Mme Gbagbo. Donc pour moi, c’est un ridicule d’enfer. Montrez-moi une preuve que Gbagbo m’a donné un franc ou que je lui ai remis un franc.

Mais aujourd’hui avec le recul, ne concédez-vous avoir fait preuve de naïveté ?

Je reconnais que si cela avait été à refaire, je me serais posé des questions. Mais c’est facile de dire « j’ai appris ». C’est toujours très facile, après coup, de dire : « On aurait dû... »

Avez-vous essayé de prendre contact avec le pouvoir actuellement en place en Côte d’ivoire pour vous expliquer ?

Je ne peux pas tout dire, mais nous y travaillons, c’est clair. Monsieur (Guillaume) Soro (Premier ministre de Côte d’Ivoire), m’a reçu quand il est venu ici (à Dakar). On a parlé des faits, strictement des faits. Il a parfaitement compris, mais je ne peux vous dire tout ce qu’on s’est dit. Mais il a parfaitement compris.

Vous a-t-il donné des garanties ?

Disons qu’il a compris effectivement la vérité et je n’étais pas seul. J’y étais avec certaines autorités du Sénégal, nous avons été reçus ensemble. On a discuté sur l’affaire à bâtons rompus. Et ce sont les autorités de mon pays qui fait en sorte que le Premier ministre (Soro) me reçoive.

Ce n’est pas une tache sur votre le Groupe Chaka et sur vous...

Mais bien sûr que c’est une tache. Mais que voulez-vous ? Est-ce que j’ai demandé à ce qu’on parle de ça et qu’on nous accuse de choses que nous n’avons pas faites ? Mais est-ce que le Prophète (Psl) n’a pas subi tout un tas d’accusation. La difficulté n’est pas d’accuser, mais de prouver. Pour moi, c’est l’essentiel. Aujourd’hui ce qui m’intéresse, ce n’est même pas l’aspect financier, parce jusqu’au moment où je vous parle, ce logiciel ne m’a pas rapporté un franc. En fait beaucoup de gens pensent qu’on nous a payés, qu’on est assis sur des milliards, c’est faux ! Je n’ai pas reçu un seul radis.

Qu’est devenu aujourd’hui Marcelin Zahui ?

Marcelin fait partie des barons du régime de Laurent Gbagbo qui ne sont plus à l’aise en Côte d’ivoire et qui, pour ceux qui le peuvent, sont sortis du pays. C’est tout ce que je peux en dire s’il s’agit de lui.

Si on vous suit bien, il s’est exilé...

J’ai seulement dit qu’il fait partie des barons dont la plupart sont sortis du pays (rires) et qui espèrent des moments plus calmes en Côte d’ivoire. Aujourd’hui je suis persuadé qu’il y a beaucoup de gens autour du Président (Ouattara) qui manipulent des choses, mais je suis persuadé que le Président va prendre une décision très vite pour ramener la vraie paix, c’est dans l’intérêt de la Côte d’ivoire. On a vu le cas de l’Afrique du Sud, où c’était très grave avec l’Apartheid, mais ils ont su pardonner et avancer. Même Mandela a pardonné à ces bourreaux. On parle de quoi, on parle d’un pays. Les hommes font des erreurs, mais le plus important à mon avis est que le pays avance. J’imagine qu’ils sont en train de prendre des décisions nécessaires pour que le pays retrouve la vraie paix.

Quel sentiment vous anime aujourd’hui ?

Je souhaite que toute cette affaire rocambolesque soit bientôt derrière nous. Ce jour-là, je réaliserais mon vieux rêve de quitter toutes ces activités et d’aller m’occuper de mon champ : c’est un rêve qui m’est cher. Je regrette sincèrement que cette affaire se soit invitée au Sénégal, le jour même de la visite d’amitié du Président Ouattara au Président Wade et au peuple sénégalais : en dehors de l’aspect calomnieux des accusations, cette coïncidence nous a fait vraiment mal...Je voudrais également dire au ministre de l’intérieur ivoirien, Monsieur Ahmet Bakayoko, qui m’a appelé au plus fort de la crise pour que j’arrête le système, et a qui j’ai répondu que je ne pouvais plus, que ma réponse du moment était la seule honnête que je pouvait lui donner, puisque le système n’était plus entre nos mains, mais déjà livré à la Caisse d’Epargne. Je comprends que cette réponse ne pouvait pas le satisfaire, mais lui dire autre chose aurait été irrespectueux, car mensonger. Nous avons pu accéder à sa demande plus tard, d’une autre façon, en ne satisfaisant pas aux nouvelles requêtes qui nous étaient adressées, ce qui a contribué à la non-utilisation du système.

(Source : L’observateur, 16 mai 2011)

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