Il y a quelques mois, la presse sénégalaise s’est fait l’écho de l’attribution d’un grand nombre de fréquences pour des stations FM. Certaines de ces radios, en violation des dispositions de leurs cahiers des charges, empiètent sur les fréquences des radios existantes contribuant ainsi à brouiller leurs émissions et donc à réduire leur audience sans qu’elles se voient infliger la moindre sanctions par l’Agence de régulation des télécommunication et des postes (ARTP) qui se contente de faire de la « sensibilisation ». A peine le bruit provoqué par cette affaire est il retombé que l’on apprend que de nouvelles chaînes de télévision devraient bientôt voire le jour au Sénégal, et ceci en l’absence de procédures publiques lancées pour l’attribution de fréquences. En janvier 2001, des les premiers pas de l’Alternance, le ministère de la communication et des technologies de l’information avait lancé un appel d’offre pour la création de chaînes de télévisions privées. Le processus à peine lancé fut brusquement interrompu sans explication. Trois ans plus tard, une nouvelle chaîne de télévision intitulée « Canal Info » a commencé à émettre sur la fréquence jadis réservée à Canal Horizons et annonce le démarrage officiel de ses émissions pour octobre 2006. Selon ses promoteurs, la création de cette nouvelle station de télévision découle tout simplement du rachat du matériel de la chaîne Canal Horizons et de la fréquence que cette dernière a abandonné depuis qu’elle émet par satellite, acte qui est en violation avec le principe qui veut que les assignations de fréquences soient personnelles et incessibles. Dès lors il semble bien que dans le secteur de l’audiovisuel comme dans celui des télécommunications, la transparence n’est pas vraiment de mise. Dans ce secteur ultra sensible des médias, ce genre de pratiques est lourd de quiproquo et peut conduire à de sérieuses contestations, car il porte atteinte aux principes du pluralisme de l’information. Au total, dans le secteur des télécommunications comme dans celui de l’audiovisuel, il est grand temps de mettre en œuvre les mécanismes transparents qui seuls permettront de garantir le développement du secteur à l’échelle nationale tout en lui donnant la crédibilité nécessaire pour se déployer à l’échelle régionale.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
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