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James Gabriel Claude [GVG] : « TransFin renforce les capacités des gouvernements et des banques centrales en matière d’interopérabilité »

jeudi 7 octobre 2021

Global Voice Group (GVG), entreprise spécialisée dans le développement de solutions technologiques pour la régulation des communications électroniques et dans l’analyse des Big Data, a lancé le 22 septembre 2021, une solution d’interopérabilité des paiements mobiles sous le nom de TransFin.

Digital Business Africa est allé à la rencontre du PDG de GVG, James Gabriel Claude, afin qu’il présente les avantages de cette plateforme. Pour lui, en plus de contrôler les flux réels des fonds qui transitent sur les comptes de paiement mobile, TransFin encourage l’inclusion financière et facilite la transition vers un « cashless government ». Entendez, un gouvernement plus orienté vers digital et n’intégrant plus les paiements en cash. L’interview.

Digital Business Africa : Avec la crise sanitaire occasionnée par la Covid-19, de nombreux pays africains ont adopté les paiements mobiles et les montants des opérations journalières grimpent à une vitesse impressionnante au fil des années. Comment les États et les régulateurs africains peuvent-ils mieux contrôler ces flux énormes d’argent et ne pas être floués par les opérateurs télécoms qui sont à la manœuvre et qui peuvent entretenir un voile sur les chiffres réels des transactions ?

James Gabriel Claude : L’Afrique est déjà pleinement immergée dans la transformation numérique, et le moment est venu pour les gouvernements de suivre l’évolution numérique de leurs citoyens en adoptant des solutions technologiques conçues précisément pour soutenir cette transformation. Le suivi des paiements numériques, dans le secteur financier et dans celui des télécoms, par exemple, est un exemple clair démontrant la nécessité des solutions numériques.

En recueillant et en analysant automatiquement les données relatives aux transactions numériques effectuées dans un pays donné et en générant des rapports détaillés, ces solutions garantissent la transparence des secteurs financier et des télécoms et confèrent ainsi aux gouvernements et aux banques centrales une meilleure maîtrise de l’écosystème, donc une prise de décision plus réaliste, efficace et rapide.

Cependant, au-delà de la transparence, l’avantage clé des solutions numériques comme celles que développe GVG est qu’elles comblent l’écart entre l’innovation technologique qui caractérise le secteur financier et les capacités des gouvernements dans un écosystème fragmenté. Ainsi, avec ses solutions Big Data, GVG soutient déjà plusieurs gouvernements africains dans leur mandat de règlementation de l’écosystème des paiements numériques.

Digital Business Africa : Vous venez de lancer la plateforme TransFin, une solution d’interopérabilité des paiements mobiles qui s’adresse aux gouvernements et aux banques centrales. Quelle est la particularité de cette plateforme et en quoi est-elle différente des offres existantes ?

James Gabriel Claude : La plateforme TransFin a été conçue spécifiquement pour répondre aux besoins des gouvernements et banques centrales en matière d’interopérabilité et des enjeux connexes de coûts, de sécurité, de conformité et d’inclusion financière.

Pour donner un exemple, les gouvernements, comme les entreprises privées, paient des salaires et reçoivent des paiements. TransFin comprend une passerelle de paiement efficace et sécurisée qui permet de le faire en intégrant divers systèmes de paiement en ligne. En plus d’assurer l’interopérabilité des paiements à l’échelle nationale, cette solution optimise la gestion et l’exécution des processus de paiement.

Plus important encore, la plateforme TransFin facilite les paiements numériques aussi bien pour les détenteurs de comptes bancaires que pour les personnes non bancarisées, qui, comme nous le savons, demeurent majoritaires en Afrique. On peut donc dire que TransFin encourage non seulement l’inclusion financière, mais qu’elle facilite également la transition vers un gouvernement plus numérique. James G. Claude, PDG de GVG

Digital Business Africa : Quel est aujourd’hui en Afrique l’ampleur des pertes engendrées par les solutions d’interopérabilité et comment votre nouvelle solution Transfin entend éliminer les paiements fantômes ou en double qui réduisent ainsi les pertes de revenus pour les gouvernements ?

James Gabriel Claude : TransFin renforce les capacités des gouvernements et des banques centrales en matière d’interopérabilité. Elle les aide à jouer un rôle plus central et déterminant dans ce contexte. En Afrique, les systèmes de paiement numériques demeurent fragmentés et les différentes passerelles d’interopérabilité ne répondent pas encore à ce besoin urgent d’une solution plus complète.

C’est particulièrement le cas pour les gouvernements qui font toujours face à des défis majeurs concernant la gestion , la fraude et les erreurs humaines. Les médias rapportent régulièrement des pratiques frauduleuses impliquant des paiements effectués au profit de bénéficiaires fantômes. Les sommes ainsi perdues sont substantielles : selon des sources récentes, approximativement 1,2 million USD au Nigéria, 56 millions USD au Cameroun et 8,8 million NAD en Namibie, par exemple.

Dans les deux premiers cas, ces sommes ont pu être recouvrées grâce à des mesures qui ont permis d’éliminer ces bénéficiaires illégitimes du système des gouvernements concernés. Et c’est précisément ce que TransFin propose de faire plus rapidement, de manière numérique et automatisée.

Cette passerelle intègre divers systèmes de paiement en ligne avec les transactions financières du gouvernement. Elle réduit considérablement les coûts associés à la masse salariale gouvernementale et atténue les risques de duplication, les paiements fantômes, la fraude aux retraites et les erreurs humaines.

Digital Business Africa : Quels sont d’après vous les pays qui ont le plus adopté les paiements mobiles en Afrique et qui gagneraient le plus à implémenter ces solutions ?

James Gabriel Claude : Les paiements mobiles sont particulièrement populaires dans les pays d’Afrique de l’Est, comme le Kenya – dont l’application M-Pesa est originaire –, le Rwanda, et la Tanzanie. Le Rwanda, notamment, est un pionnier de la transformation numérique sur le continent. Ce pays a franchi de grands pas vers une économie sans numéraire, en partie grâce à l’adoption généralisée des méthodes de paiement numériques.

Par conséquent, il serait dans l’intérêt de ces pays de mettre également en place une solution d’interopérabilité. Une telle solution permettrait aux clients de différents fournisseurs d’effectuer des paiements directs entre eux et favoriserait encore davantage l’utilisation des méthodes numériques, ce qui profiterait également à l’ensemble des fournisseurs de services de paiement. L’adoption d’une plateforme d’interopérabilité dans ces pays viendrait soutenir de manière plus sûre et efficace les efforts déployés par les gouvernements dans la promotion de la transformation numérique et de l’économie sans numéraire.

Digital Business Africa : A ce jour quels sont les principaux défis pour les gouvernements et régulateurs face à l’augmentation constante des flux d’argent qui transitent par les comptes de paiement mobile et que leur conseillez-vous pour une meilleure régulation ?

James Gabriel Claude : Je dirais que les principaux défis sont la collecte de données fiables ainsi que la mise en place et la gestion d’identités numériques fiables. Avoir accès à des données fiables permet une prise de décisions efficace et pertinente, que ce soit en matière de règlementation, de fraude, de sécurité ou de fiscalité.

Il est crucial que les gouvernements acquièrent une parfaite maîtrise des flux d’argent mobile afin de pouvoir exercer pleinement et efficacement leur mandat de règlementation de cet écosystème qui joue un rôle économique majeur dans les pays émergents.

En ce qui concerne les identités numériques, elles sont essentielles à la sécurité, la confidentialité et l’efficacité des écosystèmes financiers. Elles permettent aux entités, qu’il s’agisse d’une personne, d’une organisation ou d’un appareil, de s’authentifier lorsqu’elles tentent d’obtenir des biens ou services en ligne. L’un des modules de notre plateforme TransFin est d’ailleurs destiné à la gestion des identités numériques.

Mon conseil aux gouvernements et régulateurs désireux de mieux gérer les paiements mobiles, c’est d’adopter rapidement des solutions de données leur permettant d’optimiser leurs processus décisionnels et d’assurer la transparence, la conformité et la sécurité de l’écosystème des paiements mobiles dans leur pays respectif.

Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM

(Source : Digital Business Africa, 7 octobre 2021)

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(ARTP, 30 septembre 2023)

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(Datareportal, Janvier 2023)

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