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Ibrahima Sall (Economiste, président du Model) : « Le Sénégal n’a pas besoin de France Télécom »

mardi 28 avril 2009

Parce que le Sénégal a besoin d’avoir des solutions à ses problèmes économiques, le Mouvement pour la démocratie et les libertés (Model) de l’économiste Ibrahima Sall et ses alliés (coalition Dekkal Ngor) entendent poursuivre le combat, après les élections locales. Et cette fois, c’est pour mettre en place un troisième pôle qui sera composé d’hommes ‘nouveaux, intègres et compétents’ à même de proposer aux Sénégalais une politique d’avenir.

(...)

Wal Fadjri : En tant qu’économiste, vous ne devez pas être indifférent au bras de fer qui oppose l’intersyndicale de la Sonatel à l’Etat du Sénégal qui a décidé de vendre 9 % de ses parts dans cette société. Quelle appréciation en faites-vous ?

Ibrahima Sall : Le problème est beaucoup plus profond que ça. La question de la Sonatel en elle-même est très importante, mais, on doit se poser la question de savoir si, au Sénégal, l’économie est prête à être privatisée dans son intégralité. Pour ma part, je trouve qu’il est même absurde que, dans des secteurs comme la téléphonie, la banque, les assurances où il n’y a pas de science infuse, que des sociétés multinationales étrangères aient le monopole dans notre pays. Nous n’avons pas besoin de France Télécom pour monter une société de téléphonie.

Wal Fadjri : L’Etat avance ses difficultés de trésorerie pour se justifier...

Ibrahima Sall : Mais s’il y a des problèmes financiers, c’est parce que 80 % des bénéfices qui sont réalisés dans les secteurs rentables, sont rapatriés dans les pays étrangers. Aujourd’hui, il n’est même pas nécessaire de donner une licence à des Soudanais ou des Américains parce que des Sénégalais sont capables de faire fonctionner des sociétés de téléphonie ou de banque. On a perdu le monopole sur le sucre, on perd du monopole sur le Télécom, sur les assurances, etc. Or, il est nécessaire que le gouvernement prenne des dispositions pour que les Sénégalais puissent avoir accès à la gestion de toutes les entreprises. Pourtant, dans certains pays démocratiquement très avancés, il est dit dans les textes qu’aucun étranger ne peut détenir à plus de 40 % des actions dans des sociétés à vocation nationale. Je pense qu’aujourd’hui, il faut aller dans le sens d’une réforme constitutionnelle permettant à nos amis étrangers de participer au développement du pays, mais aussi aux Sénégalais de détenir la majorité absolue dans ces sociétés. Parce que ce n’est qu’ainsi qu’on peut défendre l’emploi puisque ces sociétés sous-traitent avec des Pme qui sont les créateurs d’emploi et des pourvoyeurs de croissance.

Il est nécessaire - et le Model va se battre pour cela - que l’économie des Sénégalais revienne aux Sénégalais. Vendre des actions de la Sonatel qui rapportent des dizaines de milliards à l’Etat, qui sous-traite avec un ensemble d’entreprises, c’est marcher sur la tête. Il faut savoir raison garder et surtout discuter avec les syndicats au niveau des entreprises pour que toutes les décisions qui seront prises, le soient avec leur accord. Car ce sont eux qui sont au fait de ce qui se passe au niveau des entreprises.

Wal Fadjri : Sera-il aussi facile de procéder à ces réformes ?

Ibrahima Sall : (Il coupe) J’ai l’impression que les hommes politiques n’osent pas aborder ces questions. Il y a des monopoles qui sont là depuis plus de quarante ans, notamment celui du sucre, et personne n’en parle. Si nous prenons par exemple l’histoire d’Air Sénégal, on aurait pu monter une société avec nos amis marocains, mais à prédominance sénégalaise. Mais à Dakar, on a pensé qu’il fallait se mettre derrière quelqu’un pour que cette personne nous aide à gérer, alors que nous avons la capacité de faire tout ça. Il suffit de laisser la place à ceux qui savent faire.

Le monde a changé. On retourne à la nationalisation même dans les pays capitalistes. Certes, il faut respecter les règles du commerce international, mais il faut savoir défendre aussi l’intérêt du pays. Et cela, on pourra le faire en combattant la corruption parce que c’est à cause de ce phénomène que certains hommes politiques prennent des décisions politiques qui sont contraires aux intérêts de la nation. A ce propos, le Model va écrire au Tribunal pénal international (Tpi) pour que le crime économique soit considéré comme un crime contre l’humanité. Parce que c’est un crime qu’un homme politique qui dirige un pays, prend des milliards au risque de tuer des gens qui n’ont pas quoi vivre. Et c’est seulement en luttant contre la corruption, en mettant en place un collectif de transparence et de compétence que les économies des pays sous-développés pourront être défendues pour l’intérêt des populations et de la nation.

(...)

Propos recueillis par Yakhya Massaly

(Source : Wal Fadjri, 28 avril 2009)

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