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France Télécom rachète les parts de l’Etat dans la Sonatel : Opa française sur toute la ligne

vendredi 10 avril 2009

Pour 200 malheureux milliards de FCfa, l’Etat sénégalais, à travers un protocole d’accord signé ce mercredi 8 avril 2009, s’est ainsi débarrassé de 9,87% de ses parts dans la Sonatel au profit de France Télécom qui en détenait 42,3% et qui monte ainsi au capital avec 52,2%. Pour faire passer la pilule, on nous précise que l’État du Sénégal restera tout de même le deuxième actionnaire de Sonatel avec 17,28% du capital contre 27%, précédemment. Chiche ! La baisse de sa participation dans l’opérateur historique apparaît en tout cas comme une politique à courte vue. L’autre question qu’il convient de se poser concerne France Télécom.

Aussitôt dit, presque aussitôt fait. Dans sa lettre de politique sectorielle, en 2006, le gouvernement donnait déjà la tonalité en y annonçant que sa présence dans le capital de la Sonatel « est susceptible d’être cédée, en partie ou totalement, en cas de besoin ». Il semble que le besoin s’est fait sentir et la transaction traduit à l’évidence une opération budgétaire. Donc besoin ponctuelle. Et c’est là que le bât blesse car, pour 200 malheureux milliards de FCfa (alors que les besoins sont plutôt pharaoniques), l’Etat sénégalais vient de livrer un secteur aussi stratégique que les télécoms à la merci d’un privé qui, comme les autres, n’a d’yeux que pour la rentabilité et toujours plus de profits et sans aucune garantie sur la qualité de service qui, il faut bien le dire, n’est pas des meilleures par ces temps qui courent. Que dire des emplois et autres conditions de travail, l’aménagement du territoire, la sûreté économique, la sécurité nationale, demain...

Le gouvernement semble ainsi choisir la solution de facilité et brade une affaire dans laquelle non pas il ne croît plus, loin s’en faut, mais plutôt contraint et forcé. Personne n’ignore les difficultés financières actuelles auxquelles l’Etat est en proie. La situation est d’autant plus catastrophique que ses folies de 2006 et 2007 à travers les « énormes projets » inconsidérés financés à tour de bras par le Trésor public ont fini de faire le lit de sa « déroute financière ». Le chapeau devrait tout de même être tiré pour l’argentier de l’Etat qui a quand même su manœuvrer afin que la situation ne soit pas plus abyssale.

Certes il est vrai qu’avec seulement 27% des parts du capital, même pas la minorité bloquante (33%), l’Etat du Sénégal n’avait pas non plus le poids pour peser sur les décisions du Conseil... Le problème c’est qu’il les a encore moins aujourd’hui avec 17% alors que France Télécom, lui, renforce sa position passant de 42% à 52%, devenant ainsi le maître absolu à bord. C’est donc l’opérateur français qui tire vraiment les marrons du feu et il les tire partout où il peut.

Il vient de prendre le contrôle complet de la structure MobiNil, le plus gros bloc de contrôle de l’opérateur mobile égyptien qu’il partageait jusqu’ici avec Orascom Telecom (71,25% était détenu par le groupe télécoms français et 28,75% par son allié égyptien). Tant mieux pour un opérateur privé qui arrive à conquérir des marchés, le problème c’est peut-être la manière avec laquelle ce privé raffermit son emprise, tel que cela a été le cas.

France Télécom a exigé purement et simplement la livraison des titres d’Orascom Telecom dans la holding égyptienne Mobinil, suite à un jugement d’un tribunal arbitral devant être exécuté ce vendredi 11 avril 2009. La cour d’arbitrage de la chambre de commerce internationale a, en effet condamné Orascom Telecom à... vendre à France Télécom sa participation de 28,75% dans Mobinil pour un montant d’environ 530 millions d’euros, donnant ainsi au groupe français le contrôle intégral de la holding à la suite d’un différend entre les deux partenaires. C’est ce qu’on appelle un forcing.

Quand on force ainsi un partenaire à vous vendre ses actions pour asseoir son emprise ... on n’hésite pas à utiliser d’autres moyens de « coercitions » plus subtils pour davantage « achever » un associé déjà à terre afin d’asseoir la même emprise.

Aussi pour la Sonatel, cette opération qui vient de débrancher l’Etat du Sénégal est tout benef pour l’opérateur français car, 200 milliards de FCfa pour s’accaparer une vache à lait comme celle-là, c’est vraiment du gâteau dans la mesure où ces 200 milliards de FCfa, France Télécom pourrait très bien se borner à les payer avec l’argent même... de la Sonatel. Sans bourse déliée donc. C’est ce qu’on appelle du beurre dans les épinards.

Sombel Faye

(Source : Sud Quotidien, 10 avril 2009)

Post-Scriptum

Sale temps...

La politique commerciale de France Télécom fait d’ailleurs souvent désordre en France. Après le refus de la Cour d’appel de Paris de lever la suspension concernant sa chaîne Orange Sport, voici que cette politique commerciale de France Télécom est de nouveau désavouée par la Cour de justice européenne, qui a confirmé, jeudi 2 avril dernier, l’amende de 10,35 millions d’euros infligée en 2003 à Wanadoo, à l’époque filiale de France Télécom, pour abus de position dominante sur le marché français. En cause, les tarifs « volontairement bas » pratiqués par le fournisseur d’accès entre 2001 et 2002 afin de conquérir un marché en pleine croissance. France Télécom bénéficiait ainsi d’un monopole sur le réseau français au détriment de ses concurrents.

Après un premier recours auprès de la justice européenne, rejeté en 2007, l’entreprise française a finalement été déboutée en appel. Une condamnation qui arrive à point nommé pour les concurrents du groupe Orange, à l’heure où les enjeux du marché se déplacent sur l’Internet très haut débit dont la mise en place suscite des guerres entre opérateurs. Free a déjà porté plainte contre France Télécom auprès du Conseil de la concurrence, accusant l’opérateur historique de ne pas lui accorder un accès à ses fourreaux. Propriétaire de près de 300.000 kilomètres de réseaux souterrains, la société est quelque peu frileuse à l’idée d’en concéder quelques pans. Preuve en est, de nombreux procès sont intentés à l’entreprise qui, après tout, se dépêtrerait sans doute dans des difficultés.

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