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Critiques de la société de l’information - Pour une hypothèse négociée d’une intégration des Tic en Afrique

mardi 27 janvier 2009

Si l’Afrique, malgré son dénuement, demeure un immense marché potentiel pour les producteurs de technologies, il ne pose pas néanmoins la question de la protection et de la participation du continent à cette ’nouvelle’ société de l’information. Ndiaga Loum, professeur à l’Université de Ouataouais au Québec pose en ces termes la problématique de la Société de l’Information en Afrique. Le jeune enseignant sénégalais vient de participer à un ouvrage collectif intitulé Critiques de la Société de L’Information, paru au Canada aux éditions L’Harmattan. Il appelle à une hypothèse négociée d’une intégration des Tic.

L’ouvrage, conduit par deux chercheurs, Eric Georges, professeur à L’Ecole des Médias de l’Université du Québec à Montréal et Fabien Granjon, sociologue, a réuni un panel d’enseignants et de chercheurs de très haut niveau de l’Amérique, de l’Europe et de l’Afrique. ’S’il n’est pas contestable que les Tic jouent un rôle grandissant dans les diverses sphères d’activités au sein desquelles s’insèrent les acteurs sociaux, il n’en va pas de même des attendus économiques, politiques, culturels ou encore sociaux que l’on nous présente comme les effets positifs de déploiement technologique’, affirment les auteurs.

Ndiaga Loum, professeur sénégalais à l’Université de Ouataouais au Québec, n’est pas loin de partager un tel avis. D’emblée, l’enseignant parle du paradigme informationnel partant entre autres de Dominique Dubarle, adepte de la pensée de Wiener, qui publia en 1948 dans Le Monde un article intitulé ’Vers la machine à gouverner une nouvelle science : la cybernétique’. On parle alors de l’avènement d’une nouvelle machine qui se substituerait aux hommes politiques pour prendre en charge la gestion des sociétés au niveau mondial.

Désormais, certains pensent que la société serait mieux organisée grâce aux nouvelles technologies.Si ce paradigme informationnel tombe sous la propension à ’l’impérialisme épistémologique’, il a échoué pour leurs thuriféraires, selon le Pr Ndiaga Loum, à cause d’une certaine amnésie d’origine tendant à faire croire à un discours nouveau alors qu’il ne s’agit que d’une répétition à l’identique des grands éléments théoriques qui formaient le paradigme à l’origine.

Malheureusement ce paradigme sera repris, ’travaillé’ ou ’retravaillé’ dans les discours politiques africains, surtout le Nepad ; et ensuite validé par les experts. Ces derniers iront plus loin en pensant que la nouvelle société de l’information dessine une mondialisation dans laquelle l’Afrique serait partie prenante ou gagnante. Les Ntic offrent alors aux pays africains la possibilité de sauter l’étape de la révolution industrielle. Une telle vision soutenue par le Nepad, incarnée par la Commission économique pour l’Afrique qui créa la Société africaine de l’information (Aisi) pousse, selon le Pr Loum, à la redéfinition d’un Etat africain devenant un véritable partenaire et non éternel assisté de l’économie mondiale.

La question de la recherche en sciences sociales sur Internet en Afrique

Cet optimisme des politiques est validé par les experts africains. Ces derniers dressent, selon Ndiaga Loum, un tableau incontestablement positif. Peut-il en être autrement ? dit-il, puisque ’ces experts sont à la fois conseillers des gouvernants africains et commis des institutions financières internationales dont dépend l’Afrique pour financer ses programmes portant sur l’intégration à la nouvelle société de l’information, celles-là mêmes qui conditionnent leur aide à l’adoption de politiques de déréglementation et de libéralisation économique’.

Evitant de tomber dans cet optimisme béat, Loum cherche à voir s’il existe une perspective théorique et critique qui valorise une économie politique de l’information dans la recherche africaine en sciences sociales sur Internet et les Tic. A ce niveau, la première idée émise est celle du désert critique, autrement dit l’ ’absence quasi-totale d’une véritable science sociale critique portant sur Internet et la société de l’information comme idéologie’ Les études réalisées jusqu’ici portent seulement sur l’usage, le développement, le rôle de l’Internet en Afrique, l’état de la connexion, le contenu des sites web.

Cependant, des tentatives de résistances face à la doxa euphorique ont été notées. Elles posent le débat du changement des règles du jeu internationales pour que les financements des Tic et de l’Internet soient plus efficaces. Elles parlent des craintes, comme la poursuite de la domination du Nord par le Sud, la démocratisation de l’accès à l’information nécessitant des coûts faramineux, la question des exclus, l’équation du cauchemar autistique. Le Pr Ndiaga Loum propose ’la nécessité d’envisager l’hypothèse négociée d’une intégration des Tic qui valorise une perspective critique dans la recherche africaine en sciences sociales sur les thèmes précis de la société de l’information et de son incontournable attribut : la mondialisation’.

Abdou Karim Diarra

(Source : Wal fadjri, 27 Janvier 2009)

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